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Le groupe des « Républicains » – Union et République ?

 

 

Pendant que sur les ondes, la guéguerre fait rage entre l’UCF et les Républicains, une réalité demeure : la constitution d’un groupe au congrès n’a contraint aucun des élus y participant à quitter son mouvement politique.

C’est en effet, ou une ambiguité, ou une première étape. Mais dans l’ex-UMP, personne n’a voulu transgresser les instructions de Nicolas Sarkozy : la coordination, le regroupement, mais pas de mouvement politique pour l’instant.

Isabelle Lafleur demeure la dirigeante de son parti, le RPC. Quant à Sonia Backes, elle a démissionné du gouvernement, mais pas du MPC.

Yanno RosadaFace à Alexandre Rosada, le Président de l’UCF, Gael Yanno, a déclaré refuser « de se soumettre à Pierre Frogier ». Mais il semble bien que ni Isabelle Lafleur, ni Sonia Backes n’aient prêté allégeance au Président du Rassemblement qui d’ailleurs, ne siège pas au congrès et ne leur a pas demandé.

Les loyalistes sont, paraît-il, en quête d’union. Depuis 2004, les routes des uns ont divergé de celles des autres. Mais ils ont un point commun : tous ont fait leurs classes –et ont accédé au statut d’élu- au RPCR. « R » comme République.

Or par définition, les républicains sont attachés à la République, par opposition aux indépendantistes qui veulent s’en séparer. Inévitablement, la constitution du groupe « les Républicains » suggère une interrogation : Nicolas Sarkozy arrivera-t-il à rétablir l’union des … républicains en Calédonie ?

DONNE POLITIQUE NOUVELLE EN CALÉDONIE-CRÉATION DES « RÉPUBLICAINS »

Un Comité des Signataires aux résultats inespérés, une rencontre importante de loyalistes avec Nicolas Sarkozy, un « esprit des Accords » décrit comme « retrouvé », autant d’évolutions qui vont se traduire dans la vie politique locale aux tous prochains jours. Jeudi soir, en tout cas, dix conseillers du congrès ont déposé une déclaration de groupe intitulé « Les Républicains ». Tout laisse à penser qu’une page se tourne, et qu’une autre, nouvelle, est en train de s’écrire. Explications.

FINALEMENT, UN COMITE DES SIGNATAIRES
Le gouvernement français, inspiré par de vieilles lunes, n’avait pas saisi la réalité du contexte calédonien d’aujourd’hui en ce début d’année. Intransigeant sur la composition des listes électorales, il demeurait sourd aux demandes répétées du Sénateur Pierre Frogier de réunir un Comité extraordinaire pour remettre la Calédonie sur les rails des Accords, et rien n’y faisait.

Noumea

Il a fallu que dix mille calédoniens descendent dans la rue le 24 avril dernier lors de la visite du Président de l’Assemblée Nationale, pour que, alerté par ce dernier, Manuel Valls prenne le véritable pouls du territoire. Claude Bartolone ne s’y est pas trompé : la Calédonie est une poudrière qui sommeille. Malheur à celui qui met le feu aux poudres !

En 24 heures, tout a basculé. Un Comité des Signataires extraordinaire programmé. Et le Premier ministre piqué au vif au cours de la réunion par Pierre Frogier qui lui demande tout de go d’être enfin à la hauteur de ses prédécesseurs prestigieux, Michel Rocard et Lionel Jospin. Pour le coup, Manuel Valls « secoue le cocotier », replace l’Etat dans le jeu, et met chacun en face de ses responsabilités. Résultat : un Comité salué comme une avancée remarquable dans un esprit des Accords retrouvé.

« SURMONTEZ VOS DIVISIONS »
Pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, le Sénateur, Gael Yanno et Isabelle Lafleur rencontrent Nicolas Sarkozy dans la foulée de la création des Républicains. Le Président de la toute nouvelle formation politique nationale n’y va pas par quatre chemins. « Pour réussir le destin de la Calédonie, il est temps pour vous de surmonter vos divisions » recommande-t-il à ses interlocuteurs. Fermement. Et à l’appui de ses dires, il évoque son propre parcours, pour ressouder la famille UMP d’abord, puis pour réussir la naissance des Républicains.

Pierre Frogier connaît le tempérament de Nicolas Sarkozy. Il sait qu’une « ferme recommandation » est davantage qu’une instruction : un devoir …

Gael Yanno réagit différemment. Au sortir de la réunion, il indique son intention de fonder le parti des Républicains Calédoniens ! Ce qui lui vaut la remarque immédiate de son compère Philippe Blaise qu’il existe déjà le Mouvement des Républicains Calédoniens …

Mais tout cela se passe à Paris. C’est à Nouméa que l’action politique va se déplacer.

CRÉATION DES « RÉPUBLICAINS »
Pierre Frogier
sent qu’il se trouve dans une séquence positive. Il est conscient aussi du fait que la création des Républicains peut répondre à une interrogation complexe :  comment à la fois redonner un nouveau départ aux discussions qui l’obsèdent sur la sortie de l’Accord de Nouméa, aller dans le sens voulu par le Président des Républicains, et répondre à l’inquiétude des calédoniens qui grandit ?

Une nouvelle fois, il « jette la rancune à la rivière », et décide de tenter de surmonter les divisions. C’est un récidiviste de l’union. Déjà en 2009, au nom de l’intérêt de la Nouvelle-Calédonie, il avait mené la réconciliation avec un Philippe Gomès pourtant honni par le Rassemblement.

Lors de son comité directeur du 17 juin, le Rassemblement acte  « le principe de la constitution du groupe « Les Républicains » au Congrès de la Nouvelle-Calédonie, groupe qui pourra être élargi à tous les élus qui partagent ses valeurs et qui souhaiteraient s’y associer. »

searchGael Yanno, est dans une autre démarche. Il fait connaître ses réticences à cette proposition, puis s’exprimant sur plusieurs radios, annonce qu’il ne participera pas à la création du groupe de Républicains. Le 8 juillet, il indique qu’il sera candidat au perchoir du congrès.

Isabelle Lafleur, elle, est sensible à la volonté d’union de Sarkozy. Elle n’a jamais caché que son implication dans la vie politique n’avait qu’un seul but : participer à la réunion des loyalistes en poursuivant le dialogue avec les indépendantistes, comme le fit Jacques Lafleur. Elle décide d’être parmi les fondateurs du groupe nouveau.

Sonia Backès qui a déjà beaucoup appris en politique, sent bien que renoncer à cette opportunité d’union, prônée par l’homme fort de l’opposition nationale et peut être demain, Président de la République, serait probablement une erreur. Elle est de surcroît déçue par Gael Yanno dont elle a pourtant grandement suscité l’ascension, et leur inimitié croissante est devenue un secret de polichinelle dans le landernau politique local…

Elle décide donc de démissionner du gouvernement où l’atmosphère est délétère et le travail quasiment impossible, pour participer à la création des Républicains au congrès. Et obtient la présidence du groupe.

imagesTous s’accordent à « surmonter leurs divisions » comme le souhaitait Sarkozy dont l’ombre va désormais flotter au congrès. Un ombre particulière pour les indépendantistes : depuis « les événements », Nicolas Sarkozy avait été le premier Président de la République à être accueilli  par eux à la Place Bir Hakeim, après qu’il eut accepté de faire flotter le drapeau de l’identité kanak aux côtés de celui de la France.

UNE NOUVELLE PAGE POLITIQUE OUVERTE
Certes, un groupe d’élus n’est pas un mouvement politique. Mais la constitution des Républicains, jeudi soir, au sein de la première assemblée du territoire, est un événement parce qu’il rebat, de manière importante, les cartes politiques locales.

Il connaîtra logiquement des prolongements, et rapidement, à l’Assemblée de la Province sud.

search-1Effet collatéral : il fait exploser l’UCF. Arithmétiquement, Gael Yanno devrait perdre son siège de Président du congrès et son groupe politique n’existera plus. Il faut en effet 6 sièges pour en constituer un. Il perd également tous les moyens matériels et humains liés à la fonction et au groupe. Enfin, l’UCF ne pourra pas prétendre à présenter une liste dans un quinzaine de mois pour la nouvelle désignation du gouvernement.

Inversement, les Républicains ont de bonnes chances d’avoir un ou une des leurs présider le congrès. Philippe Gomès, déjà accusé d’hégémonie institutionnelle, ne souhaite pas briguer pour son parti cette présidence mais soutiendra un candidat d’union non-indépendantiste.

Dès lors, si les jeux ne sont pas encore faits, on sait qui a les atouts dans sa main.

LISTE UNIQUE INDEPENDANTISTE
Autre interrogation dans la perspective du renouvellement du bureau du congrès le 16 juillet prochain : une candidature puis une liste unique des indépendantistes. Cette hypothèse est aujourd’hui très crédible.

Mais paradoxalement, elle contribuera à renforcer et à accélérer un processus de réunion des loyalistes. En ce sens, la formation du groupe des « Républicains » est une avancée. Mais si les « loyalistes » veulent maintenir au congrès une majorité qui existe démocratiquement dans le territoire, il leur faudra aller au delà.

En effet, dans l’hypothèse d’une liste unique, les indépendantistes pourraient rafler la mise face à une division de leurs adversaires …

UNE BONNE NOUVELLE POUR LES CALÉDONIENS
En attendant, le nouveau processus d’union amorcé par Les Républicains est un événement politique. Plusieurs échéances se profilent : la présidence du congrès, bien sûr, mais au delà, l’élection du prochain Président de la République, puis les élections législatives.

Ce début de retour à l’union est en tout cas une bonne nouvelle pour les calédoniens, lassés des guerres fratricides, inquiets de la dégradation de l’économie, anxieux devant le terme de l’Accord de Nouméa qui se rapproche.

Après plus de 10 ans de déchirements ininterrompus entre loyalistes, ils attendaient que la page se tourne. C’est peut être maintenant.

Gael Yanno candidat à la Présidence du Congrès Quelles chances a-t-il ?

Entouré de deux élus du Mouvement Populaire Calédonien, Gael Yanno a annoncé hier après midi son intention de se porter candidat à sa propre succession pour la présidence du Congrès de la Nouvelle-Calédonie.

search« Je ne veux pas rentrer dans des jeux politiciens, dans des tractations secrètes. Cela ne m’intéresse pas. Il est important pour moi de faire fonctionner le congrès de la Nouvelle-Calédonie au mieux, il est important également de rallier ni les uns ni les autres mais de faire en sorte qu’au sein de la famille des non-indépendantistes, nous puissions travailler dans les dernières années de l’Accord de Nouméa au mieux » a-t-il déclaré. Poursuivant qu’il souhaitait continuer ce travail pour l’année à venir.

Les autres composantes de l’UCF, groupe rassemblant le MPC de Gael Yanno, le MRC de Philippe Blaise et le RPC d’Isabelle Lafleur n’étaient pas toutes présentes. Est-ce un signe de malaise ?

Autre élément évoqué, la constitution annoncée d’un groupe « les Républicains » au Congrès. On se souvient en effet que plusieurs personnalités, parmi lesquelles Gael Yanno, Isabelle Lafleur et Pierre Frogier, ont rencontré longuement Nicolas Sarkozy lors de leur séjour parisien consacré au Comité des Signataires.

Il apparaît que le Président des Républicains a « fermement » invité ses interlocuteurs à surmonter leurs divisions, seule possibilité de faire progresser la Nouvelle-Calédonie et de préparer au mieux la sortie de l’Accord de Nouméa. Il a ainsi pris exemple ses propres efforts pour réunir l’ex famille UMP au travers des Républicains.

La formation du groupe des Républicains du congrès amorcerait cet « effort à surmonter les divisions », conforme à la « recommandation » de Nicolas Sarkozy …

Gael Yanno, pour sa part, reste sourd à cet appel. Il a même déclaré qu’il refuserait de s’inscrire au groupe « les Républicains » si ce dernier était créé. Mais si tel n’est pas le cas d’un ou de plusieurs élus UCF au congrès, le groupe UCF disparaîtra de la première assemblée.

Ainsi, dans cette hypothèse, les chances d’une candidature solitaire de Gael Yanno au « perchoir » le 16 juillet seraient pour le moins ténues …