Pour la seconde fois, le tapis roulant de la mine SLN de Kouaoua -Serpentine- , a été incendié. Cette fois, les dégâts sont plus graves qu’en 2016 où un incendie probablement criminel avait déjà été à déplorer.
C’est dans la nuit de samedi à dimanche que le délit a été commis. Les agents de la SLN ont eux-mêmes maîtrisé l’incendie dimanche matin, et constaté l’étendue du sinistre.
PRISON À PERPÉTUITÉ
Cet acte criminel est passible d’une peine de prison à perpétuité. Récemment, à la Réunion, un incendiaire a été condamné à 20 ans de réclusion. Il faut donc espérer que les criminels seront identifiés par la gendarmerie et que la Justice passera.
Le ralentissement des opérations à Kouaoua ne fera pas l’affaire de la SLN, c’est le moins que l’on puisse dire. Depuis le début de l’année, l’usine tourne à plein « comme une horloge », mais ce sont les approvisionnements qui sont insuffisants. « Intempéries, ennuis techniques », a-t-il été précisé.
Cette fois, le coup est rude. La crainte plusieurs fois exprimée est qu’en raison d’un approvisionnement défaillant, l’activité d’un four au moins soit réduite.
PAYS À RISQUE
Au siège parisien, la Nouvelle-Calédonie va continuer « à donner des boutons ». Pertes colossales en raison d’une chute des cours, plan de réduction des coûts plutôt en panne depuis le début de l’année, vandalisme à Thio, la facture est salée.
Surtout, des tentatives de sabotage ont déjà eu lieu, notamment au camp des sapins, à Thio. Avec l’incendie de « Serpentine », celà fait beaucoup.
La Nouvelle-Calédonie est déjà classée par les grandes entreprises métallurgiques, comme un pays risqué. Avec la dégradation de la sécurité tous azimuts, elle pourrait devenir, pour les investisseurs du monde entier, un pays à risque.
A 93 ans celui qui représentante la chanson française dans le monde entier aux côtés d’autres légendes comme Edith Piaf et Yves Montand, sera en Nouvelle-Calédonie au mois d’octobre prochain.
Frédéric Laurent, organisateur de spectacles, l’a annoncé hier, et les places sont en vente dès cet après midi sur ticket.nc.
Aznavour, qu’on ne présente pas, et qui fait assez souvent partie des sketchs de l’humoriste Canteloup, accumule une carrière sans équivalent dans le paysage artistique français.
Hahnourh Varinag Aznavourian plus connu sous le nom d’Aznavour est le fils d’un immigré arménien. 800 chansons, 180 millions d’albums vendus, il a connu un début de carrière difficile, dans l’ombre d’Edith Piaf. Loin de connaître le succès, ses premiers essais sont sévèrement critiqués. Il écrit « Quels sont mes handicaps ? Ma voix, ma taille, mes gestes, mon manque de culture et d’instruction, ma franchise, mon manque de personnalité. Ma voix ? Impossible de la changer. Les professeurs que j’ai consultés sont catégoriques : ils m’ont déconseillé de chanter. Je chanterai pourtant, quitte à m’en déchirer la glotte. »
Par chance, une chanson qu’il écrit sera refusée par Yves Montand. Il l’interprète lui même : ce sera « Je m’voyais déjà », premier grand succès, qui le propulse à 36 ans sur le devant de la scène.
Comédien, acteur, compositeur, chanteur, Aznavour occupe depuis 70 ans une place particulière dans la chanson française.
C’est une chance exceptionnelle pour les Calédoniens d’avoir la possibilité de l’écouter et de le voir dans 3 mois.
C’est le très sérieux Metal Bulletin, magazine numérique londonien d’information sur les métaux et l’industrie, qui a mis le feu aux poudres. Il fait état de la déclaration du Président Directeur Général de Vale incluse dans une note de Citi Research, banque d’investissement dont la vocation est d’identifier les opportunités et les risques relatifs aux investissements, selon les pays. Concernant la Nouvelle-Calédonie, il ne s’agit ni plus ni moins que de la fermeture de l’usine Vale du sud. Commentaires.
« HAS TO BE SHUT DOWN » Titrant « Vale’s ceo says New Caledonia nickel operation has to be shut down, according to Citi » ( Le « Chief Executive Officer » de Vale déclare que les activités nickel en Nouvelle-Calédonie doivent fermer, selon Citi), le Metal Bulletin, rapportant la note de Citi, écrit que Fabio Schvartsman, PDG de la compagnie brésilienne aurait déclaré sèchement le 28 juin dernier lors de la conférence annuelle de Citi au Brésil : « Vale Nouvelle-Calédonie a perdu 1,3 milliards de dollars au cours des 3 dernières années, et doit être fermé ».
L’information, reprise par Alain Jeannin de NC1ère et Les Nouvelles, constitue-t-elle le lancement d’un processus interne aboutissant à la fermeture de l’usine de Goro ?
SOUS LA BARRE DES 4 DOLLARS !
C’est le marché qui continue à inquiéter l’ensemble des opérateurs. On croyait avoir touché le fond avec un cours de 5 dollars ; or celui-ci est descendu sous la barre des 4 dollars en juin ! Conséquence : des pertes encore plus grandes pour les producteurs calédoniens, et surtout, l’absence de visibilité des perspectives de redressement.
Vale-NC a produit en début d’année à 11.232 dollars alors que le cours du nickel au MLE est descendu à 8890 dollars. Dans la compétition mondiale, les usines de Nouvelle-Calédonie figurent parmi celles dont les coûts de production sont les plus élevés sur la planète. Cette situation les met évidemment en danger permanent. La réflexion est la même à la SLN qui s’est exprimée récemment par la voix de la nouvelle Présidente Christelle Bories.
Selon la direction des opérations nickel de Vale basée au Canada, à Toronto, l’absence de perspective de reprise du marché à court terme conduit le géant brésilien à passer en revue « avec attention » tous « les actifs à faible rendement » en vue d’une « réévaluation ». Il faut comprendre au travers du vocabulaire polissé que des décisions se préparent en vue d’affronter les pertes de Vale consécutives à la situation catastrophique du marché.
Cela signifie-t-il pour autant la fermeture du site de Goro ?
MISE SOUS COCON ?
En mai dernier, les employés de la mine de Birchtree dans le Manitoba/Canada ont reçu une lettre les informant de la fermeture de l’exploitation, Vale réduisant de 6000 tonnes sa production de métal dans la province.
Pour Goro comme, pour l’instant, la SLN, il semble que de toute façon, des mesures devront être prises pour réduire ou stopper l’hémorragie financière qui a repris de plus belle avec la baisse dramatique des cours, et l’absence de perspective rapide de reprise.
Le PDG de Vale aurait, selon Metal Bulletin et Citi, « tranché dans le vif ». Deux solutions s’offrent alors pour le court terme, c’est à dire pour 2018 dont le budget est en cours d’élaboration : la mise sous cocon, mesure radicale, d’une part, ou un nouveau plan de réduction des coûts et d’amélioration de la productivité, d’autre part.
Il faut espérer que la deuxième hypothèse sera celle choisie.
Les auditions des 4 adolescents qui ont provoqué la mort d’Aurélie Marcias à proximité de Saint Louis alors qu’elle rentrait chez elle à moto donnent, paraît-il, froid dans le dos. La description des faits, l’absence d’expression d’un regret, l’explication des mobiles auraient de quoi laisser pantois ceux qui attendraient une marque d’humanité dans cette sinistre affaire.
Après le travail remarquable de la Gendarmerie, la procédure repose entre les mains de la Justice. S’agissant une nouvelle fois de délinquants mineurs, le sujet qui trotte dans tous les esprits est le sort immédiat des prévenus.
Trop fréquemment, en effet, des délinquants mineurs se trouvent en situation de multirécidive après avoir eu à nouveau les mains libres à la suite de leurs méfaits. « Cinquième voiture incendiée » ou « nième cambriolage » font partie des constats locaux.
La litanie des « Il faudrait que … » s’égrène depuis des mois, à propos des mineurs. Bien des options sont évoquées, depuis le « Centre fermé » jusqu’à l’Epide à l’encadrement militaire.
« Que fait l’Etat ?« , sauf que … la compétence a été transférée à la Nouvelle-Calédonie depuis bien des années. Les incantations n’ont pas franchi le seuil des actes, à l’exception de travaux de rénovation d’établissements existants et la mise en place d’une structure à Paita…
Ce sujet est d’ailleurs pointé du doigt par le rapport des experts sur la sécurité, mandatés par l’ancien Premier ministre Manuel Valls.
Dans ces conditions, le travail des juges n’est pas simple. Mais pour le « vulgum pecus », effrayé et las des crimes et des méfaits impliquants des mineurs, dans cette affaire qui a ému des milliers de Calédoniens, une des questions est bien : « vont-ils être remis en liberté ? ».
11 morts. Et peut être 11 morts qui auraient pu être évités. La dengue continue à être combattue avec … des répulsifs, tandis que le moustique vecteur mortel, l’aedes aegypti, continue à voler en toute sécurité.
Un résident de Dumbéa, âgé de 54 ans, est décédé hier matin au Médipôle de Dumbéa. Ce drame fait tout juste l’objet d’un titre : « 11e Victime ».
La question de l’usage du malathion se pose une nouvelle fois. « There is limited evidence in humans for the carcino genicity (cancérogénicité) of malathion. » est-il écrit en conclusion de l’étude française sur la substance. Son usage, selon des doses recommandées, et au titre d’une lutte exceptionnelle et limitée contre une épidémie mettant en péril la vie humaine, doit être à l’ordre du jour.
On pourrait dire qu’en Nouvelle-Calédonie, des personnes meurent pour éviter qu’éventuellement, d’autres personnes échappent à une menace non avérée de maladie !
La menace n’est pas avérée, mais les décès, eux, sont réels.
MONTÉE DE LA VIOLENCE À L’ÉCOLE : ENSEIGNANTS ET SYNDICATS INQUIETS Ce n’est certes pas la première fois qu’un enseignant est agressé par un élève. De tels faits se sont déjà produits aussi bien dans le public que dans le privé. Mais cette fois, c’est avec une arme blanche que le professeur de mathématiques a été poignardé à la cuisse au Lycée Attiti.
Les syndicats ont déposé un préavis de grève générale pour lundi prochain. Une intersyndicale a proposé plusieurs mesures pour protéger les personnels. Quant au Vice-Recteur, il a indiqué que de telles mesures étaient déjà dans les circuits, et comprennent plusieurs dispositifs d’assistance aux professeurs, y compris la possibilité de solliciter une mutation.
Cette délinquance dans les établissements scolaires n’est que le reflet de la montée et de l’aggravation de la délinquance en Nouvelle-Calédonie, dans un climat où le silence des responsables est incompréhensible.
LES PHARMACIENS EN GRÈVE DEMAIN PROTESTENT CONTRE UNE MESURE DU GOUVERNEMENT qui, selon eux, vise à faire baisser le prix des médicaments. C’est Valentine Eurisouké, ministre de la Santé, qui est à la maneuvre.
L’élu du Palika déclare ne pas comprendre l’attitude des pharmaciens et va les recevoir. Elle souligne que l’équilibre de comptes sociaux est en jeu, tandis que les pharmaciens estiment que les mesures proposées n’ont rien à voir avec les discussions menées jusque là.
La pharmacie centrale située près de la Place des Cocotiers sera ouverte.
UNE DEUXIÈME « PLATEFORME » POUR LA SORTIE DE L’ACCORD DE NOUMÉA Il y eu deux accords, il y aura deux plateformes. S’entend, pour la sortie de l’Accord de Nouméa. Harold Martin l’a annoncé : son prochain objectif est de rassembler les électeurs qui ne se sont pas prononcés pour les partis de la première plateforme aux récentes législatives, pour s’exprimer sur la fameuse sortie des accords. « 29.000 pour la plate forme de Philippe Gomes, Gael Yanno et Pierre Frogier, les 24.000 qui n’ont pas voté pour eux doivent pouvoir donner leur avis ».
Le maire de Paita conserve la dent dure contre Philippe Gomes. « Philippe Gomes n’est plus chez les Républicains. Je vais écrire à tous ceux qui m’ont exclu pour leur dire : voyez comme vous avez tort ! Vous avez donné l’investiture à un candidat qui 10 jours après les élections est parti dans la boutique d’à côté. ». Il ajoute vouloir rester dans le groupe des Républicains où il « se sent bien », au Congrès, un groupe présidé par Sonia Backès.
LE VAA CALÉDONIEN AU PLUS HAUT NIVEAU 5 podiums, 2 médailles d’argent et 3 médailles de bronze aux championnats du monde de Vaa, c’est une très belle prestation que s’est offerte la sélection calédonienne de la discipline. Richard Drouet, président heureux, souligne à juste titre la performance des jeunes, résultat d’un gros travail dans un milieu relativement isolé.
Le nouveau ministre de l’Education Nationale va également changer le système éducatif calédonien en profondeur. Le projet éducatif local n’ayant en effet que peu d’incidence sur ce système tant il comporte de généralités et d’orientations à caractère idéologique, les enseignants et les parents d’élèves vont avoir des sujets de réflexions sérieux. Réformes.
PARENTS ALGÉROIS, FAMILLE MODESTE Jean-Michel Banquer, agrégé de droit, diplômé de philosophie, affiche bien des paradoxes dans le paysage macronien. Ses parents vivaient à Alger, dans le quartier d’Albert Camus, le quartier populaire de Belcourt, et le jeune Blanquer, fils de rapatriés, a grandi à Paris. C’est le meilleur ami de … François Baroin – ils sont chacun parrains d’un de leurs enfants-, et dirigeait l’Essec après avoir été Recteur de Guyane. Cet auteur de plusieurs livres, le dernier étant « L’école de demain », se défend pourtant d’être de droite. Mais sa nomination a fortement contrarié Najat Vallaud-Belkacem …
REDONNER CONFIANCE À L’INSTITUTION ET AUX ÉLÈVES « Les élèves de France sont parmi ceux qui ont le moins confiance en eux-mêmes », a plusieurs fois déclaré le ministre, conscient qu’au classement Pisa, le système éducatif français pointe au delà de la vingtième place. Loin derrière Hong Kong, Singapour, Shangai, ou même l’Estonie et l’Australie.
« Ce que j’essaie d’enclencher, c’est que l’institution ait confiance en ses recteurs, ses inspecteurs, ses professeurs, et que les professeurs fassent confiance à l’institution, les chefs d’établissement à leurs professeurs, et qu’au bout de la chaîne, les élèves aient confiance en eux mêmes ».
LES PREMIERS CHANTIERS Pas de brutalité ni de remise en cause systématique de l’action de ses prédécesseurs chez Jean-Michel Blanquer. Plutôt une méthode douce … mais au travers de laquelle se profilent de véritables bouleversements !
Parmi les premières mesures annoncées, on trouve :
Le redoublement ne sera pas interdit, et le ministre revient de fait sur le décret de Vallaud-Belkacem qui entérinait « le caractère exceptionnel du redoublement »
100% de réussite au CP, et pour atteindre cet objectif, des classes de réseau d’éducation prioritaire à 12 élèves
liberté aux communes pour la mise en place des rythmes décidés autoritairement en 2014
Collèges plus autonomes, lesquels pourront remettre en place, s’ils le souhaitent, des classes bilangues et l’enseignement des langues anciennes
Devoirs: dès la prochaine rentrée, le nouveau dispositif prévoit que dans un maximum de collèges, les devoirs soient faits après les heures de cours dans l’établissement. Les élèves seraient encadrés par des enseignements retraités, des actifs en heures sup, des assistants d’éducation, des étudiants, des volontaires du service civique. Objectif : réduire l’inégalité des élèves face aux devoirs
Baccalauréat : il serait validé par un contrôle continu et comporterait essentiellement 4 matières fondamentales.
LES INCIDENCES LOCALES
Les nouvelles mesures devraient être applicables en Nouvelle-Calédonie dès la prochaine rentrée de 2018. Mais le Vice-recteur/Directeur général des Services pourra amplement préparer les directions d’établissement et les enseignants à ces réformes.
Les parents d’élèves, eux, auront à apprécier notamment la possibilité de redoubler. Une mesure qui va dans le sens de l’intérêt d’un élève qui ne possède par le niveau pour intégrer la classe supérieure. Et une bonne façon de faire reculer l’échec scolaire en préparant au mieux les élèves aux épreuves d’examens.
Le Vice-Recteur disposera en outre de quelques mois pour mettre en place efficacement le dispositif de correction des devoirs dans les Collèges. Un dispositif qui devrait pour être appliqué dans tous les collèges calédoniens dès février 2018.
GROS SUCCÈS POUR LA TRANSCAL qui se déroulait ce week end sur le domaine de Deva. 125 équipes, 150 bénévoles, la classique calédonienne n’a pas failli à sa réputation. Trio vainqueur : Nowicki-Lanceleur-Leclercq
TRAVAUX DANS LA RUE DE L’ALMA pendant 6 mois entre la rue du Général Mengin et la rue d’Austerlitz. La circulation sera bloquée pendant 3 mois. Assainissement et réfection des trottoirs pour la grande rue commerçante de Nouméa.
BENOÎT HAMON QUITTE LE PS dont il estime qu’il a fait son temps.
NOMBREUX RENDEZ-VOUS DE LA SEMAINE :
L’Aquarium lance mardi ses nouvelles animations consacrées aux raies et aux requins
24eSalon du Jardinage à la salle de la Chambre des Métiers jeudi
Salon des Collectionneurs vendredi dans la salle d’honneur de la mairie de Nouméa
ATTENTION : mardi, grève des pharmaciens pour protester contre un texte gouvernemental visant à baisser le prix des médicaments
Bureau Politique du FLNKS mercredi pour faire le point sur l’élection du bureau du Congrès
Vendredi, publication de la liste des grands électeurs chargé d’élire les 2 Sénateurs en septembre prochain
Mardi et mercredi à Poindimié, Sofip, Salon de l’Orientation, de la Formation et de l’Insertion Professionnelle.
En dépit de ses pertes mensuelles inquiétantes qui excèdent le milliard FCFP, la SLN devrait éviter la catastrophe financière grâce à la mobilisation du solde des financements consentis en 2016. Mais il demeure que la survie de l’entreprise dépend des actions de gestion actuelles.
Plus que jamais, l’objectif de réduction des coûts de production à 4,5 dollars la livre de nickel pour fin 2018 constitue une partie de la condition de la pérennité de la société. Et encore, sera-ce suffisant ?
C’est qu’en effet, le marché impose cet effort collectif drastique, pour réduire et à terme, éviter les ventes à perte. Mais la production mondiale a changé de visage. Les pays où le coût du travail est infiniment moindre qu’en Nouvelle-Calédonie, comme l’Indonésie, la Chine ou encore Madagascar produisent de manière plus compétitive.
Cette exigence concerne d’ailleurs l’ensemble des unités métallurgiques présentes sur le territoire. Dans un contexte de concurrence féroce, aucun opérateur ne pourra se maintenir avec des perspectives de pertes colossales à long terme.
Ainsi, la « vieille dame » pourra poursuivre ses opérations en « tirant » sur cette ligne financière encore disponible. Son personnel devra tout entier être mobilisé sur le retour à une courbe de baisse des coûts de production conforme au « plan performance », une courbe qui a notamment pâti des grosses intempéries de ce premier semestre 2017.
Mais tout indique que la société, pour survivre, devrait mettre en place un nouveau plan au delà de 2018 et dans tous les cas, réduire ses effectifs. Les résultats du premier semestre, l’évolution des cours, l’agressivité de la concurrence apporteront une partie de la réponse à cette inévitable question.
Christel Bories avait déclaré « être stressée » par la situation de la SLN. La nouvelle Présidente d’Eramet a en effet un dossier brûlant sur son bureau. Une raison évidente : les cours du nickel se situent aux alentours de 4 dollars c’est à dire à un dollar de moins que les 5 dollars positionnés en cours plancher. Conséquences.
UN PLAN PERFORMANCE INSUFFISANT La réduction des coûts avait été bien orientée jusqu’en fin 2016. Mais avec la baisse supplémentaire des cours, le plan performance stagne, et l’hémorragie financière de la société a repris.
Cette obligation plus draconienne s’impose d’ailleurs à l’ensemble des opérateurs calédoniens, et ajoute de l’incertitude aux lendemains. La nervosité est grande aussi bien à la SLN, qu’à Glencore et à Vale.
Pour la société française, l’absence de stocks vient s’ajouter aux difficultés. L’usine, dont tous les paramètres sont au vert, tourne comme une horloge, et demande un approvisionnement maximal. Malheureusement, politique de déstockage il y a plusieurs mois, et ennuis dans la production de minerai sur plusieurs sites ont un double effet : une alimentation des fours en minerai non optimale, et la fragilisation de la production en cas de pépin. Aujourd’hui, tout est fait pour éviter de réduire la production d’un four.
TRÉSORERIE « À PLAT » EN SEPTEMBRE « On va bientôt avoir tout bouffé ! », avoue ce responsable de Doniambo. C’est que les coûts de production conjugués avec les cours du nickel font qu’en dépit d’exportations à un bon niveau, la SLN perd 1 milliard FCFP par mois ! Quand on vend à perte, on perd davantage, mais aucun autre choix n’est possible …
A ce rythme, les analystes prévoient qu’au mois de septembre prochain, la société en rupture de trésorerie ne sera plus en mesure d’honorer ses obligations financières.
Le prêt consenti il y a un an aura entièrement été consommé. La faute à la chute des cours et aux coûts de production.
AUGMENTATION DE CAPITAL, NOUVELLE INJECTION FINANCIÈRE OU RÉDUCTION DRACONIENNE D’ACTIVITÉ ? Dans un peu plus de 2 mois, il faudra donc trancher car la situation financière et comptable de la SLN sera virtuellement proche de la faillite.
Eramet a mis largement la main à la poche. Cette fois, les actionnaires calédoniens représentés au sein de la STCPI pourront-ils échapper à leurs obligations ?
Pour les collectivités locales, la saison risque d’être chaude. D’autant que Vale, dans une situation proche de la SLN, doit toujours payer pour le compte des trois provinces dont la société commune/actionnaire est redevable d’une ardoise qui excède les 20 milliards !
UN DOSSIER CHAUD POUR TOUT LE MONDE Ce sera la première épreuve calédonienne pour le gouvernement Macron. Quelle politique industrielle, quels choix dictés à la représentation de l’Etat au sein du Conseil d’Eramet, quel éventuel nouvel effort financier cautionné par l’Etat ?
Du côté local, la « patate ne sera pas moins chaude ». Main tendue à la France, prise de responsabilité d’actionnaire dans une aventure économique, dilution de la participation calédonienne ?
Une grosse difficulté alors que se prépare le scrutin d’autodétermination … mais qui va montrer une nouvelle fois la fragilité de la Nouvelle-Calédonie et l’intérêt de la solidarité nationale.
RÉDUCTION D’EFFECTIFS INÉVITABLE Une certitude : la SLN devra poursuivre ses efforts pour produire à 4 dollars. « On n’a pas le choix » avait déclaré Christel Bories. « Nos actionnaires, nos partenaires locaux,savent que nous ne pouvons pas continuer dans la situation où l’on est aujourd’hui ». Enjeu : se hisser au niveau des meilleurs en matière de productivité. Au delà des process, des amélioration techniques, et de la montée en compétence, la SLN pourra-t-elle éviter de nouvelles réduction d’emplois ?
« Améliorer la productivité, ce sont aussi des allègements en terme de personnel, il faut être clair. Nous devons le faire intelligemment, ensemble, dans le respect des individus. Il faut qu’on accompagne cette réduction d’effectif, mais on n’évitera pas d’en faire une », a déjà précisé Christel Borel dans une interview récente accordée à RRB.
Le Premier ministre va-t-il faire appel à Manuel Valls dans ce dossier où l’ancien chef du gouvernement avait directement contribué à sauver la SLN il y a tout juste un an ?
Une certitude : en dépit de chiffres annoncés sur des « records » et autres bonnes annonces, la Nouvelle-Calédonie n’est pas sortie de ses difficultés et serait bien inspirée, en matière économique, de changer de cap.