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8 BLESSÉS DANS UN BUS RENVERSÉ PAR UN CAMION – Les pharmaciens en grève illimitée à compter de lundi – Les jeunes Calédoniens brillent à l’Open junior du Sud Pacifique – L’ancien immeuble de la France Australe sera rénové

8 BLESSÉS DANS UN BUS RENVERSÉ PAR UN CAMION 
L’accident s’est produit à Moindah, entre Bourail et Poya. Un bus Raï se dirigeait vers Pouebo avec 53 passagers à bord. Il a été percuté par un camion frigorifique dont le chauffeur se serait endormi.

8 blessés sont à déplorer. Ils ont été évacués vers Bourail et le Médipôle de Dumbéa. La commune de Poya s’est immédiatement mobilisée pour réconforter les passagers.

L’IMMEUBLE DE LA FRANCE AUSTRALE SERA RÉNOVÉ – C’est un projet qui avait été cher à l’ancienne majorité mais impossible à réaliser en raison de la présence d’un accueil de SDF.

Cette fois, grâce à l’ouverture prochaine du nouvel emplacement d’accueil des SDF à la Montagne Coupée, l’opération sera lancée pour un coût estimé de 430 millions.

LES RÉPUBLICAINS CALÉDONIENS OPPOSÉS À LA CAUTION AIRCALIN concernant une partie du prêt destiné au nécessaire renouvellement de la flotte de la compagnie. Mais ils détermineront leur position en séance du Congrès ce matin.

Déclarant qu’ils ne critiquent pas la gestion d’Aircalin, ils souhaitent un débat de fond sur la desserte aérienne ainsi que sur le compte administratif de la Nouvelle-Calédonie.

De leur côté, les responsables de la compagnie doivent donner une réponse à Airbus le 31 août au plus tard.

PANNES À AIRCAL avec 2 avions successivement affectés. La compagnie fait son possible pour un retour à la normale.

GRÈVE ILLIMITÉE DES PHARMACIENS à partir du 14 août. Ils protestent contre le gel des prix.

L’OBSERVATOIRE DE L’ENVIRONNEMENT a pris connaissance de l’étude sur l’évolution des forêts du sud ainsi que sur la vallée de la Thy.

Le conseil d’administration de l’Oeil a récemment demandé le départ de Martine Cornaille de la présidence de l’Observatoire.

LES CALÉDONIENS S’IMPOSENT SUR LE SOUTH PACIFIC JUNIOR OPEN  devant les australiens, les néo-zéalandais, les tahitiens et les vanuatais. Les jeunes Dylan Benoit et Ariane Kotz ont particulièrement brillé

 

FERMÉE OU MAINTENUE : L’ANGOISSE REPREND À L’USINE DU SUD

Après les propos rassurants du Soenc nickel qui laissait entendre qu’il était acquis que l’usine Vale du sud poursuivrait ses opérations en 2018, une intersyndicale regroupant notamment l’UTFE-CGC et l’USTKE tire la sonnette d’alarme : la menace de fermeture au 1er janvier 2018 n’est pas écartée.

PRINCIPALE SOURCE DE PERTE DU GROUPE
Alors pour les 1350 employés de Vale, comme pour les quelques 4000 employés des sous-traitants, l’angoisse reprend.

Selon l’intersyndicale qui annonce un suivi hebdomadaire de la situation avec la direction, Vale n’aurait pas encore pris de décision définitive, et s’interroge sur la poursuite des opérations dans le sud calédonien. En cause, plusieurs facteurs : les coûts de production, qui ont déjà coûté 120 milliards FCFP à l’entreprise brésilienne, l’absence de perspectives sérieuses de remontée des cours, ou même de tendance de leur évolution.

Après des pertes colossales, Vale a retrouvé le chemin des profits en 2016, mais l’usine en Province sud est montrée du doigt et apparaît comme la principale source de pertes pour le groupe.

Pour sauver les emplois, les syndicats de l’intersyndicale se disent prêts aux efforts de productivité nécessaires pour atteindre l’équilibre financier. Sans occulter la probable réduction de la masse salariale indispensable à la réduction des charges.

PARTENAIRES PRIVÉS ET « GESTE » DES POUVOIRS PUBLICS
Il semblerait également que Vale attende « un geste » de la part des autorités locales comme de celles de l’Etat.

Les propos du patron de Vale, Fabio Schvartsman sont nuancés sur la fermeture de l’usine ; en clair, la décision de fermer ne sera prise qu’en toute dernière extrémité. Mais ils sont fermes sur les conditions de maintien de l’activité : plus un seul dollar investi, message nécessaire à l’égard de ses actionnaires.

Celà signifie-t-il qu’entre le coût de production actuel -aux alentours de 11.000$-, et les prix de vente -entre 9 et 10.000$-, des partenaires extérieurs, publics -l’Etat, le gouvernement local et la Province sud- ou privés, devront assurer l’équilibre ? C’est probablement la réponse.

Un dossier qui est loin d’être clos, et qui,en arrière plan, menace tout le fragile équilibre social de la Nouvelle-Calédonie, et très directement, celui de la Cafat.

TÉLÉ : « LES BRISES ATTEIGNERONS », C’EST LA LANGUE FRANÇAISE QUI EST ATTEINTE !

Le bulletin météo de dimanche soir à la télé nous a délivré quelques perles qui n’enlèvent rien, d’ailleurs, à la bonne tenue de sa présentation.

On a ainsi entendu à plusieurs reprises que les nuages, les brises et autre phénomènes météorologiques « atteigneront » la Nouvelle-Calédonie. Ces petites choses, à terme, atteindront la belle langue de Molière.

 

COUPE CLARKE : VICTOIRE DE PACIFIQUE DU CAP ET DE L’ÉCURIE DOLBEAU-USAIN BOLT BATTU AUX MONDIAUX DE LONDRES-Bagarre au couteau au squat « Coca Cola »-Encore un accident mortel de la route

LA COUPE CLARKE EST REMPORTÉE PAR PACIFIQUE DU CAP de l’écurie Dolbeau.  C’est la plus belle des victoire pour l’écurie bouraillaise, la famille Dolbeau et le père très connu, Jacques, actuellement hospitalisé. Sweet As partait favori, mais s’est fait coiffer au terme de la mythique course de 1600m où 12 chevaux étaient engagés.

USAIN BOLT BATTU POUR SON DERNIER 100m – La Foudre s’est incliné aux derniers mondiaux de Londres, battu par les américains Justin Gatlin et Christian Coleman.

ENCORE DES ACCIDENTS DE LA ROUTE – A Lifou, un piéton de 25 ans renversé par une voiture, est décédé. Un motard a perdu le contrôle de son deux roues dans la descente du Col de la Pirogue et a percuté un véhicule.

BAGARRE AU COUTEAU AU SQUAT « COCA COLA – Bilan : un blessé grave et deux légers.

KEA TRADER – 6 conteneurs ont été transbordés et le pompage du fuel a pu reprendre.

CYCLISME : LES NÉO dominent la Ronde des Cadets.

FOOT : les Calédoniennes de moins de 16 ans battent les Samoa aux Oceania de Samoa.

 

TIRER SUR LA « BAC », C’EST FAVORISER LA DELINQUANCE

Capuche

Les réseaux sociaux ont récemment bruissé à propos d’une intervention de la Brigade Anti-Criminalité pour « calmer » un groupe de jeunes. Des media ont goulûment relayé une information provenant d’une video filmée par un jeune à proximité montrant des aspects « musclés » de la dite intervention. Des sanctions ont été évoquées ainsi que l’ouverture d’une instruction judiciaire éventuelle.

Les Français aiment bien châtier leur police. Mais dès qu’ils se sentent en danger , ils sont prompt à crier « au secours la Police ».

 A Nouméa, l’opinion publique est nuancée.

La Police municipale, après quelques remises en ordre successives, a regagné une réputation de présence active et de réactivité.

Le public a un avis plus mitigé sur la Police Nationale qu’il perçoit davantage comme le répresseur des automobilistes que comme un acteur anti-délinquant.

Cependant, dans ce classement, la Bac a bonne réputation. Elle intervient à toute heure, obtient des résultats et entretient un dialogue avec les requérants. Elle constitue pour la Police Nationale, le fer de lance de son action anti-délinquance et réhausse le niveau des bonnes opinions à son égard.

Pourtant, quelques images savamment choisies, quelques commentaires sur les réseaux sociaux, tout va très vite sur les réseaux sociaux notamment pour démolir la police. C’est monnaie courante en métropole. La Bac fait les frais d’une extension de la « technique » en Calédonie.

Or, si la Brigade est intervenue, c’est à coup sûr parce que le groupe de jeunes n’était pas en réunion d’enfants de chœur ! Pourtant, personne n’indique les raisons de la dite intervention.

Comme en toute chose, si des actes répréhensibles ont été commis, il est juste qu’ils soient pris en compte. De là à en faire une affaire plus importante qu’elle ne le mérite, il y a une marge.

En tout cas, dans un domaine où l’Etat est régulièrement accusé de défaillance, celle de rétablir la sécurité en Nouvelle-Calédonie, la Bac constitue un des rares acteurs efficaces anti-délinquant en zone police.

Lui porter atteinte de manière disproportionnée, ou pire, contribuer à la discréditer ne rendra service qu’à une seule catégorie de citoyens : les fauteurs de trouble et les délinquants.

LE SÉNATEUR FROGIER INTERPELLE LE PREMIER MINISTRE – Confirmation d’un Comité des Signataires en octobre – Kerjouan Président d’Enercal – Les « Doctoriales » de l’UNC commencent aujourd’hui – Les récifs du Sud sont en bonne santé

SÉNAT : PIERRE FROGIER INTERPELLE LE PREMIER MINISTRE sur la préparation de la sortie de l’Accord de Nouméa. « valeur d’humilité et valeur de l’écoute » sont les termes qu’Edouard Philippe utilise pour qualifier son engagement personnel.

Le chef du gouvernement, mettant en valeur le travail des experts, a inscrit son action dans la continuité de l’action de l’État. Il a confirmé la tenue d’un Comité des Signataires au mois d’octobre, et sa venue « dans la première quinzaine de décembre« .

12 MILLIARDS PARTIS EN FUMÉE, c’est la valeur de la tonne et demie de cocaïne incinérée dans les fours de la SLN. Les 4 trafiquants arrêtés risquent 10 ans d’emprisonnement.

ROGER KERJOUAN PRÉSIDENT D’ENERCAL, cette élection fait suite à l’incompatibilité pour Philippe Gomes de cumuler la présidence d’une société d’économie mixte et un mandat de député.

L’INTERSYNDICALE VIE CHÈRE PAR CONTENTE du refus du Congrès de désigner les responsables de l’Autorité de la Concurrence.

DÉBRAYAGE À LA CAFAT pour surcharge de travail dans un service.

LES DOCTORIALES COMMENCENT AUJOURD’HUI à l’UNC. Il s’agit de la présentation orale en 10 minutes de ses travaux par chaque doctorant.

ÉTAT DE SANTÉ STABLE DES RECIFS DU SUD, c’est ce qui ressort du rapport d’observation de l’opération Acropora.

CROISSANCE BLEUE À L’EGC, tel était le thème du petit déjeuner de l’Ecole animé par le Cluster Maritime.

ENVIRONNEMENT À LA MIJE, le thème du recyclage des déchets a été développé au sein de toutes les antennes de la Mission d’Insertion des Jeunes de la Province sud

 

CALÉDONIE : LE VENEZUELA DONNE DES LEÇONS DE DÉMOCRATIE À LA FRANCE Ce pays n’a plus de pain mais ne manque pas d’air !

Pénurie, insécurité… Au Venezuela, « le gouvernement a totalement perdu le contrôle de la situation », tel était un titre de la presse métropolitaine le 28 juillet, rejoignant en cela les informations concordantes de la presse nationale et internationale.

Le modèle prôné par Mélenchon et la Gauche française était commenté par LCI avant hier : « AFFRONTEMENTS – Hier 10 personnes sont mortes lors de violences en marge de l’élection de l’Assemblée constituante voulue par Nicolas Maduro. Le face à face entre manifestants et police est de plus en plus violent à Caracas. Un climat de guerre civile règne sur place : l’opposition n’arrêtera pas tant que le président du pays ne quittera pas le pouvoir, mais ce dernier ne l’entend pas de cette oreille. »

Qu’importe. La France, bonne fille, a autorisé et invité récemment une mission de l’ONU à observer les opérations de mise à jour des listes électorales notamment pour le referendum de l’an prochain.

Le représentant du Venezuela est très concerné par l’exercice d’une bonne démocratie dans notre territoire de la République. Sans rire, il « a suggéré l’organisation d’une visite du Comité spécial pour montrer au peuple kanak son plein appui à cette étape importante ».

Nous lui suggérons de « montrer au Comité spécial », et préalablement, l’exemple démocratique du Venezuela. Et de procurer à une éventuelle délégation de quoi manger et des gilets pare-balle …

Gilles C.

 

USINE DU SUD : ELLE NE FERMERAIT PAS / Une information sera délivrée aux personnels vendredi – 12 milliards CFP de drogue saisie par les autorités calédoniennes – Le FLNKS présente son projet de société


L’USINE DU SUD SERAIT SAUVÉE
, c’est l’information qui filtre au travers de diverses déclarations, notamment d’origine syndicale. Vendredi, la direction du site devrait délivrer plusieurs messages sur le devenir des installations.

C’est, pour l’heure, un immense soulagement, d’abord pour les salariés, ensuite pour le secteur économique et social, enfin pour les institutions. Mais l’information reste à confirmer par Vale.

A la Province sud, au nom des Républicains Calédoniens, Grégoire Bernut va proposer un vœu affirmant le soutien de la collectivité aux activités minières et métallurgiques de Vale.

SAISIE RECORD DE COCAÏNE PAR LES AUTORITÉS CALÉDONIENNES sur un voilier au nord de Tonga. Placée sous l’autorité du Parquet de Nouméa, une opération a été menée par la Marine et la Gendarmerie, aboutissant à l’arraisonnement du navire par le Vendémiaire et la saisie de la cargaison.

Le voilier faisait route vers l’Australie qui confirme son rôle de plaque tournante dans le trafic de drogue en provenance d’Amérique latine.

Il s’agit d’une prise record d’une valeur de 12 milliards FCFP pour 1,4 tonne de drogue !

LE FLNKS PRÉSENTE LES INSTITUTIONS DE KANAKY, un projet présenté comme les « fondements d’un Etat souverain ». Bicamérisme avec Congrès et Sénat, maintien des Provinces formeraient une « société pluri-culturelle, démocratique, laïque et solidaire ». Chacun attend évidemment de quels moyens économiques disposerait ce projet d’Etat. Mais les auteurs, pour l’heure, ne veulent parler que de souveraineté qui, indiquent-ils, est la question essentielle de la consultation référendaire.

LA BAC MISE EN CAUSE au cours d’une intervention auprès de jeunes. L’un deux a filmé la scène avec son smartphone et présente cette intervention comme violente. Si la Bac est intervenue, c’est probablement parce que ces jeunes étaient trop paisibles …

Le CPPD, Conseil Provincial de Prévention de la Délinquance a pris connaissance des statistiques de consommation d’alcool et d’interventions pour ivresse publique. Des chiffres qui confirment les affirmations selon lesquelles l’alcoolisme est un fléau. Pour Philippe Michel, le Président de la Province, « Il faut maintenant que la société calédonienne évolue sur ce sujet, en particulier sa classe politique, et qu’elle affronte cette question pour laquelle on a trop de tolérance et d’habitudes ».

TAHITI EN LICE POUR LES PROCHAINS JEUX, avec Guam et Samoa. Le gouvernement polynésien s’est pourtant déclaré opposé à cette candidature, mais le Comité Olympique polynésien a déposé un dossier sur le bureau du Conseil des Jeux. Micmac ou rififi ?

SÉANCE SAIGNANTE AU CONGRÈS : EXIT L’AUTORITÉ DE LA CONCURRENCE, AVIONS AIRCALIN REPORTÉS – Stand-up Paddle : Exploit de Titouan Puyo à Hawai-Les Eaux du Mont Dore fêtent leurs 30 ans-Incident à l’usine KNS

SÉANCE SAIGNANTE AU CONGRÈS : EXIT L’AUTORITÉ DE LA CONCURRENCE, AVIONS AIRCALIN REPORTÉS
L’autorité de la concurrence ne verra pas le jour, du moins pas pour l’instant. Coup de théâtre en effet au Congrès hier après midi : les 5 candidats n’ont pas obtenu l’aval des 3/5e des votes.

Maître des Requêtes au Conseil d’Etat, administratrice à l’Assemblée Nationale, ancien magistrat local, experts, tous ont été renvoyés dans leurs foyers …

Le processus avait pourtant été long. Le premier appel à candidature avait été ouvert en novembre 2014, et la procédure avait été réactivée en 2016.

Les élus indépendantistes ont voté contre. Les Républicains Calédoniens se sont abstenus. Les élus de la « plate-forme » ont voté pour. Mais au total, la fameuse majorité requise des 3 cinquièmes n’a pas été atteinte.

Cette opposition s’est également manifestée sur le dossier de caution à accorder à Aircalin pour un emprunt destiné à remplacer sa flotte vieillissante. Toutefois, c’est le 10 août que ce dossier, ainsi que celui d’Aircal, devrait être à nouveau soumis aux élus territoriaux, après un examen en commission.

INCIDENT À L’USINE KNS qui aurait pu tourner au drame jeudi dernier : une fuite d’eau dans la cheminée qui n’a heureusement pas atteint le métal en fusion. La situation est désormais sous contrôle.

30 ANS POUR LES EAUX DU MONT DORE, une aventure entrepreunariale remarquable qui n’a jamais sollicité le contingentement des importations concurrentes. L’usine poursuit sa modernisation, ce qui se traduit par des investissements importants.

EXPLOIT DE TITOUAN PUYO qui termine 3e de la légendaire Molokai, la plus grande épreuve mondiale de stand-up paddle.

ÉTAT FÉDÉRAL CALÉDONIEN : LES OBSTACLES à l’hypothèse développée par Urvoas

Après avoir été battu par une candidate La République en Marche aux dernières élections législatives, Jean-Jacques Urvoas, ancien Garde des Sceaux, député pendant 10 ans, élu dont la réputation de sérieux est associée à sa compétence de juriste –Il est Maitre de Conférence à l’Université de Bretagne Occidentale-, est venu plusieurs fois en Nouvelle-Calédonie. Sa publication, dans le Club des Juristes, intitulée : « État Associé ou Fédéré, des pistes pour l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie » suscite beaucoup de commentaires. Commentaire supplémentaire.

CHRISTNACHT, URVOAS ET … LATASTE
En « spécialité Nouvelle-Calédonie », il y a l’ancien et le nouveau. L’ancien, c’est évidemment Alain Christnacht qui a vécu en direct les événements » de 1984 et la genèse des statuts révolutionnaires qui ont suivi. Le nouveau, c’est, semble-t-il, Jean Jacques Urvoas. Tous deux se prévalent d’une pensée rocardienne, mais Urvoas, lorsqu’il avait remplacé Taubira Place Vendôme, avait « viré » Christnacht, directeur de Cabinet de cette dernière …

Enfin, ce serait une erreur d’oublier un autre grand connaisseur de l’histoire récente du territoire, ancien directeur de Cabinet du ministre de l’Outre-mer comme Alain Christnacht lors des périodes « chaudes » : Thierry Lataste. Hors ses fonctions de Haut-Commissaire, il a, de manière constante, été en prise directe avec le dossier calédonien : en qualité de directeur de Cabinet du ministre de l’Intérieur puis en qualité de directeur de Cabinet du Président de la République !

L’autre différence, c’est que lui … est en poste sur le lieu du débat, et, semble-t-il, pour une longue séquence !

ÉTAT ASSOCIÉ ET ÉTAT FÉDÉRAL
Pour Jean-Jacques Urvoas, la solution institutionnelle répondant aux querelles calédoniennes repose dans deux concepts : l’Etat associé, et l’Etat fédéré.

Il ne retient guère la solution « Etat associé », à la fois pour des difficultés constitutionnelles, mais surtout parce que le territoire devrait passer par la case «indépendance » avant tout contrat d’association. D’où les incertitudes et les inquiétudes suscitées par les décisions futures –et par définition imprévisibles- de l’Etat souverain calédonien. Exit donc l’Etat associé.

L’ancien ministre de la Justice penche donc pour l’Etat fédéré. Avantage incontestable : la Nouvelle-Calédonie devient un Etat sans être indépendante, de quoi théoriquement satisfaire tout le monde :

  • les loyalistes ont une solution qui ne les détache pas de la République,
  • les indépendantistes parviennent à obtenir un statut d’Etat pour la Nouvelle-Calédonie avec l’aval des loyalistes. C’est le consensus qui permet, de surcroît à la France, de faire constater par l’Onu la décolonisation de l’ancienne possession au terme de l’option délibérée en 1970 par les Nations Unies sur les processus possibles de décolonisation.

Et la Nouvelle-Calédonie est retirée de la liste des pays à décoloniser.

L’exercice intellectuel, juridique et même politique est, sans conteste, passionnant. Jean-Jacques Urvoas a d’ailleurs l’honnêteté de rappeler que Jean-Yves Faberon, professeur d’Université, avait localement, étudié cette piste. Certains partis politiques, certains élus avaient également évoqué cette hypothèse. Urvoas la théorise avec le retentissement qui tient à ses anciennes fonctions nationales, et à sa proximité avec le nouveau pouvoir.

Mais aussi séduisante que puisse apparaître la formule pour certains, elle fera face à des obstacles chez une majorité de calédoniens à l’issue d’un exercice que les pédagogues de l’Education nationale appellent « la contextualisation » …

POUR LES ÉLECTEURS LOYALISTES, UN « ÉTAT », C’EST … UN ETAT !
La Nouvelle-Calédonie n’est pas peuplée de juristes et les Calédoniens –« les gens », comme dirait Mélenchon- , non-indépendantistes comme indépendantistes, aiment la simplicité dans les mots comme dans les actes.

Pour le vulgum pecus loyaliste, un « Etat fédéral », c’est forcément indépendant. Ou ça va le devenir un jour !

Cette prévention vaut encore plus par les divisions politiques. Si tous les partis loyalistes étaient capables de s’accorder pour parler d’une seule voix, ils auraient peut être une chance de convaincre leurs concitoyens. Mais tel n’est pas le cas, et « la mouche du coche » risque d’être mortelle pour les élections provinciales de 2019. Les récentes élections législatives ont montré une fois encore leur sensibilité épidermique à la seule idée d’indépendance.

POUR LES INDÉPENDANTISTES DURS, UN « ETAT FÉDÉRAL » RELÈVERAIT DU NÉO-COLONIALISME
Un Etat fédéral n’est pas un Etat pleinement souverain, car il est rattaché ombiliquement à la puissance administrante. La Constitution française –et son principe fondamental d’indivisibilité- devrait d’ailleurs être modifiée pour faire de la France un Etat –un vrai- fédéral. Cette modification permettrait ensuite à la Nouvelle-Calédonie d’être fédérée, processus qui sans aucun doute et accessoirement, « contaminerait » l’ensemble des Outre-mer.

Ce choix serait, bien entendu, un genre de renonciation à l’indépendance.

Le « cordon ombilical » serait considéré par les indépendantistes les plus intransigeants, comme un moyen détourné, pour la France, de conserver ce qu’ils estiment être une « mainmise » de caractère néo-colonial.

De surcroît, un Etat, pour les indépendantistes, dispose d’un vote à l’Onu. Hypothèse inconcevable pour un Etat fédéré.

TJIBAOU ET YEIWENE ONT ÉTÉ ASSASSINÉS POUR AVOIR SIGNÉ UN ACCORD
Mais pourtant, s’interroge esprits cartésiens tout autant qu’esprits rationnels, les indépendantistes savent d’une part qu’ils n’auront pas la majorité pour choisir l’accession à l’indépendance, et d’autre part, que la viabilité économique du territoire n’est pas raisonnablement possible sans la France. Alors ?

Alors, la plupart des indépendantistes savent parfaitement cela. Ils sont d’ailleurs plutôt satisfaits du statut actuel qui a permis l’usine du nord pour le nord, et des fonds publics copieux venant essentiellement du sud pour les Iles. Mais les dirigeants font partie d’une génération qui a connu le drame épouvantable du 4 mai 1989.

Chacun sait que les deux leaders historiques du FLNKS ont été tués par un indépendantiste. Mais se souvient-on de la raison de cet acte ?

Pour son auteur, à la suite de la prise d’otage d’Ouvéa et de son dénouement sanglant, les responsables signataires des premiers accords avaient, ce faisant, renoncé à l’indépendance et donc, trahi « la cause ». Depuis, excuses et pardons coutumiers ont fait leur œuvre au sein des clans et des familles. Mais la mémoire demeure.

Certes, il y a eu 1998, mais la « solution consensuelle » proposée par Jacques Lafleur était une étape d’un long chemin, le « préalable minier » aboutissant au « geste fort » de la cession du massif Koniambo avait fait le reste. Cependant, 1998 a un terme : 2018, et celui là est l’heure irrévocable des choix.

A la fin de ce processus de 30 ans, qui, des leaders indépendantistes, prendra la responsabilité historique de « renoncer à l’indépendance » … et les risques personnels avec ?

Ce sera probablement le lot de la génération ou des générations à venir …

LANDERNEAU AGITÉ, APPROCHE ROCARDIENNE DU GOUVERNEMENT, HAUT-COMMISSAIRE ATTENTIF
De tout cela, le landerneau s’agite. Déjà, certains ont « dégainé » par forme de communiqué.

On sait que le Président de la République tout comme le Premier ministre procéderont à une approche « rocardienne » du sujet. D’abord, parce qu’ils sont partiellement issus cette mouvance, ensuite parce qu’Emmanuel Macron, en préfaçant « C’était Rocard », de Jean-Paul Huchon, a clairement fait l’éloge de la « méthode Rocard », enfin parce que Michel Rocard est lui-même le père des Accords de 1988 qui ont ramené la paix en Calédonie.

Quelle approche ? Un Etat actif, un dialogue dense et complet, une situation ouvrant la voie au consensus, une solution adaptée aux réalités s’appuyant, en tant que de besoin, sur l’innovation.

La première étape de ce processus méthodique a été la visite d’écoute d’Annick Girardin. Le test « innovation » est la communication de Jean-Jacques Urvoas.

La suite sera la préparation, puis la visite du Premier ministre.

Une inconnue, pour ces nouveaux responsables qui ne connaissent pas la complexité calédonienne : le contexte.

En attendant, Président de la République et chef du gouvernement disposent, sur place, d’un Haut-Commissaire professionnel et connaisseur, qui observe, rapporte, compte les points, peut-être en souriant intérieurement. Ses proches n’ont pas oublié un surnom : « le snake » …