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C’est une bien belle étape que vient à nouveau de franchir NoumeaPost. Les derniers article ont été envoyés à 11.012 lecteurs, statistique fournie par l’outil indépendant Jetpack attaché à la plate-forme d’édition du média.
Grâce à l’outil Jetpack associé à WordPress, noumeaPost dispose d’un outil statistique extrêmement performant sur sa diffusion et la répartition géographique de son lectorat dans le monde ( noumeaPost est lu dans plus de 17 pays répartis sur tous les continents). Ce week end, notre media a dépassé les 10.000 lecteurs pour atteindre le chiffre de 10.902.
Le 26 avril 2021, le groupe Melchior qui publie « Les Nouvelles calédoniennes » avait été placé en procédure de sauvegarde par le tribunal de commerce. Le 28 avril suivant, le quotidien titrait : « Pourquoi votre journal pourrait disparaître ». Explication : des pertes annuelles importantes en raison, notamment, de la baisse des recettes publicitaires.
Près d’un an après, il semble que le modèle économique qui avait présidé à la création du média n’ait pas réussi son redressement. NC1ère titrait à ce propos, le 17 mars dernier, que son format papier « est menacé ». L’article évoquait l’adoption d’un nouveau modèle économique par le groupe propriétaire, reposant sur une édition quotidienne entièrement numérique, avec la parution d’un hebdomadaire papier le week-end.
LA FRANCE AUSTRALE EN 1889
La presse quotidienne papier calédonienne perdrait ainsi son dernier exemplaire. Déjà, en 1979, après 90 années de parution, la France Australe, quotidien créé en 1889 par Alfred-Ernest Laborde et James-Louis Daly, et appartenant à la SLN, avait baissé pavillon. En grande partie, victime de la concurrence des Nouvelles calédoniennes.
D’autres tentatives avaient fait long feu. Avant la mutation des Nouvelles vers la couleur, l’un de ses fondateurs avait tenté l’expérience de la quadrichromie, une première, sous la direction d’un ancien journaliste des Nouvelles, Jean-Noël Féraud. L’aventure n’avait duré que quelques mois, tout comme le « journal bleu », surnom donné à une autre expérience avortée, celle du Journal de Nouvelle Calédonie dont le titre figurait sur fond bleu.
LES NOUVELLES EN 1971
C’est le 15 juin 1971, en plein « boom », que paraît le premier numéro des Nouvelles calédoniennes, un quotidien concurrent de la France Australe fondé par Roger Brissaud, Jean-Paul Leyraud et Edouard Ventrillon.
Jean-Paul Leyraud est une figure calédonienne, liée à la famille d’Edouard Pentecost, et, notamment, propriétaire d’une librairie. Edouard Ventrillon fait partie d’une famille également connue. En 1948, trois hommes d’affaires calédoniens, messieurs Ventrillon, Pentecost et Minot, font construire au cœur de la ville, rue de l’Alma, un bâtiment ultra-moderne de 4 étages, surplombant le centre-ville. L’immeuble est équipé du premier ascenseur de Nouvelle-Calédonie. Les Nouméens l’appelleront longtemps « l’immeuble Ventrillon ».
Roger Brissaud, lui, est un professionnel de la presse. Originaire de Haute Savoie (son frère était directeur du prestigieux Office du Tourisme de Chamonix et hôtelier), il a créé en 1957 le premier quotidien polynésien « Les Nouvelles de Tahiti », racheté par le groupe Hersant, et disparu en 2014. Ce succès d’alors l’inspire pour trouver des partenaires calédoniens, et dupliquer son aventure polynésienne. Il y avait « Les Nouvelles de Tahiti », il y aura « Les Nouvelles calédoniennes ».
A cette époque, la presse quotidienne locale est occupée par un mastodonte, la France Australe, propriété de la principale puissance de la Nouvelle Calédonie d’alors, la Société le Nickel du groupe Rothschild. Pour être compétitif, le jeune quotidien fonctionne avec des moyens réduits, mais des équipes rédactionnelles hyper motivées : 4 journalistes de faits divers et d’information générale, 3 reporters photographes éventuellement polyvalents et un journaliste des sports à temps partiel. Le journal est écrit chaque jour sous l’œil vigilant de Roger Brissaud, également rédacteur d’un billet dévoré quotidiennement par les lecteurs, « le billet de l’Affreux Jojo », et dessinateur humoristique. Edouard Ventrillon en assure la direction d’une main de fer, assisté d’un ancien journaliste parlementaire, Roland Chartier, et d’un correcteur d’une grande culture, Hubert Noilhan.
C’est également le temps de la machine à écrire reporter, du développement maison des pellicules photo, de début de la composition moderne, et de l’insolation des plaques pour l’imprimerie. Cette dernière est installée au rez-de-chaussée du bâtiment, rue de la République, regroupant tous les départements du journal.
SEULES LES NOUVELLES SURVIVENT EN 1979
Pour la France Australe, l’affaire se corse avec les difficultés économiques de la Nouvelle Calédonie. Le territoire a connu le « boom » du nickel en 1970, puis la récession due à la crise pétrolière à partir de 1973.
En 1975, la Société le Nickel, au bord du gouffre, est reprise par l’Etat au travers du groupe Elf Aquitaine. Le gouvernement central impose la création de l’impôt sur les bénéfices des sociétés qui se substitue à de lourdes taxes à l’exportation que la SLN est contrainte de payer en dépit de ses pertes abyssales. « Le Nickel » peut ainsi poursuivre son exploitation et surtout assurer des revenus pour des milliers de familles calédoniennes.
Cependant, pour le métallurgiste calédonien, toujours à la peine, le maintien d’un quotidien déficitaire n’est évidemment pas l’une des priorités. Au contraire, en 1979, il en décide la fermeture. Les Nouvelles calédoniennes se retrouvent ainsi en situation de monopole. A la rédaction générale pour ce moment d’histoire, toujours une équipe resserrée : Jacques d’André pour les chroniques du Palais, les relations police gendarmerie, Henri Lepot, pour le Port et les faits divers en lien avec d’André, Jean-Noël Féraud (qui fera ensuite un tour par le journal Le Monde) et Gaby Briault pour les informations générales. Côté photo et reportages de terrain, un team très actif est mené par Gérard Dinet.
CRISE ET RÉVOLUTION 2.0
Depuis cette époque prospère, les Nouvelles calédoniennes ont plusieurs fois changé de propriétaire. Le journal a gagné naturellement en volume. Mais surtout, l’apparition d’Internet, et le prodigieux développement de l’information de toutes natures, véhiculée par le numérique, a changé l’économie de la presse mondiale. La crise du Covid n’a fait qu’aggraver cette situation. En Australie, par exemple, le groupe Murdoch a dû fermer plusieurs dizaines de journaux papier. La presse Outre-mer française connaît de graves difficultés. Les modèles économiques de l’après-guerre sont désormais révolus.
La Nouvelle Calédonie n’échappe évidemment pas à ces évolutions. Ses difficultés économiques ont, de surcroît, frappé en priorité les « budgets pube » des annonceurs privés. Avec la disparition de l’édition papier des Nouvelles, une page de l’histoire de la presse calédonienne se tournera probablement définitivement. Mais la nature ayant horreur du vide, il ne fait pas de doute qu’une page nouvelle, sûrement innovante, fondée sur un modèle économique différent, accentuera son émergence. Titres nouveaux, information plus instantanée, mais également dossiers et nouvelle répartition entre factuel et décryptage, la révolution 2.0 fait aussi son chemin en Calédonie.
Sous la plume d’Isabelle Merle, historienne spécialiste de colonisation, -et dont le premier livre, édité en 1995, « Expériences coloniales. La Nouvelle-Calédonie, 1853-1920 », fut consacré à la Calédonie comme l’indique son intitulé-, le journal Libération consacre un long article sur la Nouvelle Calédonie.
En fait, l’historienne donne son avis sur le référendum en Nouvelle Calédonie, et sur la position du gouvernement français face à l’éventuel maintien de la date du 12 décembre dans le contexte de la crise sanitaire que traverse actuellement le territoire.
Trois points émergent de cet article : d’abord, dans ce le contexte actuel, la campagne sera « précipitée et abimée », ensuite, si le « non » l’emporte, « on peut s’inquiéter de l’avenir du pays et des risques pour la paix civile », et enfin, « l’Etat français n’a-t-il pas tout intérêt à défendre un projet d’association ? ».
Sur le référendum, il aurait été pertinent de souligner qu’il s’agit … de la troisième consultation consécutive sur le même thème, avec la même question posée aux électeurs ! Le seul fait nouveau, dans la campagne, est le document de l’Etat. Mais ce document n’apporte pas d’informations nouvelles : il ne fait que confirmer les conséquences pour la Nouvelle Calédonie, d’une séparation d’avec la France sur la nationalité, les relations financières, économiques, éducatives, ainsi que sur les relations d’un Etat indépendant avec les autres territoires français du Pacifique et avec la France.
Sur les risques éventuels « pour la paix civile » en cas de victoire du « non », que n’y a-t-on pensé en 1998, lors de l’écriture de l’Accord de Nouméa prévoyant … 3 référendums, et donc 3 victoires potentielles du « non » ?
Quant au « projet d’association », déjà proposé en1985 par Edgar Pisani avec les conséquences que connaît l’historienne, il est tout, sauf un projet « innovant » pour la Nouvelle Calédonie. En cas de victoire du « non », une recherche sur un lien renouvelé avec la France s’imposera. Mais après les différentes solutions, réfléchies et pour certaines mises en place depuis quarante ans, ne serait-il pas temps d’innover vraiment, y compris dans le camp de la gauche française ?
La Nouvelle-Calédonie va-t-elle perdre son seul quotidien papier ? C’est la question qui est désormais posée par la mise en procédure de sauvegarde des Nouvelles Calédoniennes.
Ce journal est la dernière « institution » locale dans la presse privée. Créé dans les années 1970 par Roger Brissaud, homme de presse arrivant de Polynésie et originaire de Haute Savoie -son frère, hotelier réputé, était Directeur général de l’Office du Tourisme de Chamonix-, par Jean Paul Leyaud et Edouard Ventrillon, tous deux de vieilles familles calédoniennes, il avait conquis les lecteurs par un ton libre, parfois insolent, et moins académique que son concurrent.
Le concurrent ? C’était l’époque de « La France Australe », un des plus anciens quotidiens français, appartenant à la puissante SLN ! Un sacré morceau.
Peu à peu, présent sur tous les fronts de l’actualité, avec une équipe de journalistes très réduite -5 journalistes !-, mais incroyablement active dans un « esprit maison », avec un nouveau commentateur satirique au quotidien, « l’Affreux Jojo » écrit par Roger Brissaud lui-même, un propriétaire directeur habile aux dessins humoristiques sous la signature de son surnom, « Boss », Les Nouvelles Calédoniennes avaient gagné la partie en milieu des années 70. Cette période, il est vrai, était marquée par « la crise », et la situation de quasi faillite de la SLN qui allait passer des mains du groupe Rothshild à celles d’un consortium emmené par l’Etat au travers d’Elf-Aquitaine.
Depuis la disparition de La France Australe, « Les Nouvelles » ont assuré l’information quotidienne des Calédoniens, du nord au sud en passant par les Iles Loyauté.
Cependant, depuis ces époques épiques, de nouveaux médias sont apparus, et ces dernières années, Internet a révolutionné l’accès à l’information. Les annonceurs publicitaires ont diversifié leurs supports, au détriment du quotidien. Or, la recette publicitaire est indispensable à la survie d’un tel média, comme partout dans le monde. Ainsi, en Australie, le groupe Murdoch a été contraint de fermer plusieurs dizaines de journaux en raison du tarissement de la manne publicitaire lié notamment au Covid.
Les Nouvelles Calédoniennes pourraient-t-elles disparaître ? Personne ne peut le souhaiter en ces temps agités où le pluralisme de l’information est plus que jamais nécessaire.
« Jamais la société calédonienne n’a été aussi fragmentée« , laisse tomber Walles Kotra qui a suivi professionnellement l’évolution de l’archipel depuis son diplôme de journalisme, une première pour un jeune kanak d’alors. Aujourd’hui, patron de cette « filiale » du géant France Télévisions dont il a été lui même l’un des principaux dirigeants, il mesure la difficulté à trouver en permanence un équilibre entre les multiples fragments de notre société.
Pourtant, l’entreprise doit constamment aller de l’avant, avec cette responsabilité quotidiennement lourde à porter d’assumer 90% de l’audience télé locale, et une bonne moitié de l’audience radio.
En fin d’année 2020, des critiques se sont faites jour, pointant du doigt ce que les détracteurs considéraient comme un virage partisan. Subtilement, la ligne éditoriale est revenue dans un ordre apparemment satisfaisant, puisque les critiques se sont estompées. Des nouveaux visages ont été mis en avant, la pluralité a été traitée avec toute l’attention nécessaire. Ce rétablissement s’est accompagné d’un renouvellement de la grille des programmes.
Donner la parole, refléter la réalité du terroir sont les maîtres mots. La nouvelle grille des programmes 2021 porte cette ambition. Ainsi, Alphonse Koce, chef kanak non pas d’un district ou d’une tribu, mais de l’art de la gastronomie française, et ancien du prestigieux parisien Hôtel Meurice, va ainsi présenter de nouvelles recettes locales chaque dimanche, avec des produits du pays.
Ainsi encore, « Les petits cailloux », émission déjà en place, nous font découvrir des personnages calédoniens hauts en couleur ou des lieux bien particuliers.
La radio n’est évidemment pas en reste. « Ligne directe » demeure l’émission au service du public, tandis que les auditeurs peuvent suivre Marilyn Déas et Jean-Krist Ukeiwe dans le Cercle de midi.
Mais c’est dans le numérique que NC1ère explose, résultat d’une impulsion personnelle voulue par Walles Kotra il y a près de 5 ans, largement partagée par Gonzague de la Bourdonnaye. Bien vu. 186.500 abonnés Facebook avec une progression de … 116% en 2020, et 985.000 vue du JT en replay. Avec une jeune calédonienne aux commandes, les éditions numériques vont s’attacher à viser désormais le qualitatif.
NC1ère, parfois loué, parfois critiqué, ne pourra pas subir le reproche du refus de remise en cause pour tenter de s’améliorer. Dotée d’une telle audience, « quasiment stalinienne ! », reconnaît Walles Kotra, c’est un véritable devoir. En portant de nouvelles voix en radio ou de nouveaux visages à la télé comme celui de Lorelei Aubry, le devoir se poursuit avec succès.