Il y a 73 ans, Air France effectuait son premier vol expérimental Paris-Tahiti via Saigon et Nouméa par Air France avec appareil DC-4.
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IL Y A DES DÉCENNIES, ON AVAIT DÉJÀ PEUR DES REQUINS À L’ANSE VATA
Il y a un siècle, la Baie des Canards, devenue l’Anse Vata, était déjà prisée comme lieu de détente et de baignade. Et déjà aussi, on s’y méfiait des requins.
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« Victime » de la régate Brisbane-Nouméa, le ketch repose par 25m de fond près de l’îlot Maître. Une magnifique video de Bret.
HENRI MARTINET : SUPERBE ÉMISSION DE CALEDONIA SUR UN PIONNIER CALÉDONIEN

Qui se souvient d’un pionnier calédonien, fou d’aventure et visionnaire économique, qui s’appelait Henri Martinet ? Né en 1906 à Sainte-Ménehould, dans la Val de Marne, il s’installe à 28 ans à Nouméa pour la vie et devient ainsi un Calédonien. Pharmacien, il rêve d’aventure. Il ira donc au bout de ses rêves, en pionnier.
Pionnier de l’aviation, il fonde l’aéro-club calédonien et obtient son brevet de pilote.
Pionnier de l’aviation, avec ce raid fou, à l’envers de la première liaison, par lequel à partir de la piste de Nondoué à Dumbéa, il rallie, avec Paul Klein, le Bourget qu’il atteindra le 23 mai 1939 après … deux mois de vol et d’escales improbables.
En 1954, avec Herbert Coursin et Louis Eschembrenner, il fonde la Transpac, ancêtre d’Air Calédonie.
Avec son avion, il atterrit partout. Sur la plage de Kuto, où il fondera le Relais de Kanumera. Sur la plage de Koulnoué, où il fondera, avec Henri Fairbanks, le Relais du Koulnoué. Toujours avec son épouse, il effectuera une traversée Nouméa-Kanuméra … en pédalo !

y restera avec du ciment et des outils pour construire le Relais du Koulnoué !
En 1969, avec son épouse, il décide de rééditer la liaison monomoteur Paris-Nouméa et retour. L’aventure se soldera pas un crash en Indonésie.
En 1973, c’est son dernier raid fou : avec son épouse, il se pose sur l’île de Matthiew-Hunter. La « piste » est parsemée d’obstacles et de pierres. Un hélicoptère australien va récupérer le couple. L’année suivante, rebelote, mais cette fois, pour réparer son cher avion. Cet ultime raid se soldera par une panne d’essence et une nouvelle récupération dans un canot de sauvetage, en compagnie de son épouse et de son mécano.

Cet aventurier calédonien hors du commun succombera quelques temps plus tard au cours d’une opération du coeur.
Calédonia a eu la bonne idée de retracer la vie et les exploits d’Henri Martinet avec ceux qui l’ont connu ou qui se sont intéressés à cette belle histoire calédonienne. Bravo et merci à la chaîne TV du Nord.
PETRO ATTITI, UN DES TOUT PREMIERS KANAK LICENCIÉ EN DROIT

Dans quelques jours, les élèves, employés et professeurs vont intégrer la nouvelle année scolaire au Lycée professionnel Petro Attiti. « Petro Attiti », un nom que beaucoup connaissent. Sans plus. Pourtant, au delà du nom, il existe une histoire, exceptionnelle, qui a conduit les autorités à le « donner » à ce lycée, dont les travaux de construction ont duré de 1974 à 1976. Et dont le baptême a eu lieu en 1978. Mémoire.
En 1935, quand, le 20 juin, Kueintu Petro voit le jour à Goro, la Calédonie est encore sous le régime de l’indigénat. L’accès à l’école, au collège, au lycée, n’a, en ce temps, rien à voir avec ce qui offert aujourd’hui à tous les enfants de Calédonie. Pas de soutien scolaire, pas de bourse, ou si peu, pas d’aides pour la rentrée des classes. Pas même d’allocations familiales.
A l’âge de 5 ans, avec son frère Noël, le petit Petro est confié aux religieuses de l’institution Saint Tarcissius installée à Canala. C’est qu’en Nouvelle-Calédonie, l’enseignement catholique, donc privé, n’est pas un enseignement de privilégiés. C’est même le contraire. Les écoles confessionnelles de tribu dispensent le savoir aux jeunes enfants alors même que l’école publique n’y a pas encore pénétré.
Pas de téléphone portable, pas de transport scolaire. Les enfants rentraient en pirogue de Canala avec leurs parents une fois l’an à Goro.
C’est au séminaire Saint Léon qu’ils termineront l’école primaire.
Après cette enfance ballotée, comme la plupart des enfants de tribu, Petro poursuit ses études au Collège du Sacré Coeur à Nouméa, puis obtient son baccalauréat en 1960 au Lycée la Pérouse.
Entretemps, la Nouvelle-Calédonie a créé un système de bourses pour suivre des études supérieures en Métropole. Petro accède à ce soutien financier et poursuit avec succès des études de droit à Assas. Il obtient son diplôme de droit en 1963.
Aidé financièrement par sa famille pendant ses études, Petro veut travailler pour assurer le financement de son retour au Caillou. C’est un excellent plongeur. Il est engagé comme moniteur au Club Med et s’en va au Maroc. C’est le 1er août 1963 que le drame se produit : au cours de sa première plongée, il est victime d’un malaise. Il est alors âgé de 28 ans.
En Calédonie et dans le milieu des étudiants calédoniens, l’émotion est considérable. Petro, président de l’association de Paris, consacrait une partie de son temps à aider ses compatriotes à s’installer. Son corps sera rapatrié par le paquebot « Mélanésien ». Il sera inhumé à Goro. Le lycée qui porte son nom perpétue l’exemple d’une réussite, fruit à la fois d’une volonté personnelle et d’une ambition familiale.
Cet exemple devrait en inspirer plus d’un …
EXTRAORDINAIRE DOCUMENT VIDEO : LA CALÉDONIE EN 1950 !
NIDOISHE NAISSELINE, LES « FOULARDS ROUGES » ET L’IDENTITÉ KANAK
Il fut parmi les tous premiers bacheliers kanak. Emprisonné pour avoir diffusé des tracts en langue kanak alors qu’écrire en kanak était interdit, ferment du premier « soulèvement » de jeunes kanak avec les Foulards Rouges, acteur de l’anti-colonialisme naissant en Calédonie, fondateur du Palika, révolutionnaire, feu le Grand Chef, Nidoish Naisseline a surtout été l’artisan de la reconstruction de l’identité kanak.
Extrait de l’essai « Caldiens » de JC Gaby Briault
COMMENT EN UN DEMI-SIÈCLE, DES ÉTUDIANTS ET DE
JEUNES MÉLANESIENS CONSTRUISENT UNE
REVENDICATION IDENTITAIRE ET CRÉENT LE MOT
« KANAK »
Au début des années 50, il devient de bon ton de parler des
« Autochtones ». L’appellation se généralise. Maurice Lenormand
publie en 1954 « l’évolution politique des Autochtones de la Nouvelle-
Calédonie ». Elle se traduit dans les débats, le langage quotidien, et
dans les actes administratifs. Ainsi, les réserves indigènes deviennent les réserves autochtones.
« CANAQUE », JURON DU CAPITAINE HADDOCK
« Vers la fin des années 60, le politiquement correct impose peu à peu le terme « Mélanésien » (la propriété foncière mélanésienne – Saussol – 1970). Canaque, depuis fort longtemps, était un terme soit méprisant, soit péjoratif. Qui se souvient que même parmi les jurons du Capitaine Haddock, entre cachalot, cataplasme, catachrèse et cercopithèque, …on trouvait le terme canaque ?!
« La « révolution kanak », je veux dire par là, l’appropriation du mot canaque, sa valorisation culturelle, puis la transformation même de son orthographe, tout cela est essentiellement l’oeuvre de jeunes intellectuels à partir des années 60. Elle se poursuit jusqu’en 1975. Elle a associé des étudiants Mélanésiens et des étudiants Européens, parmi lesquels notamment Nidoish Naisseline, Dewe Gorodey, Elie Poigoune, FoteTrolue, Henri Bailly ou encore Jean Paul Caillard, Jean Pierre Devillers et Max Chivot.
« Rappelons, en effet, que parmi les étudiants calédoniens à Paris dans les années 60, les réflexions sociales et sociologiques bouillonnent.
« Elles apparaissent au travers des articles de la revue « Trait d’Union ».
« Nidoishe Naisseline qui est l’un des tous premiers mélanésiens à avoir pu accéder au Lycée puis au baccalauréat, publie une série d’essais inspirés d’Aimé Césaire et d’Albert Memmi. Un discours anti-colonialiste émerge. Il est lié à un début de revendication pour la reconnaissance de la culture canaque.
« CANAQUE HOMME LIBRE »
« En décembre 68, soit sept mois après les événements de mai qui connaîtront des prolongements jusqu’en Nouvelle-Calédonie, des étudiants plus radicaux fondent l’Association des Jeunes Calédoniens de Paris. En février 1969, ils publient une revue baptisée « Canaque Homme Libre ».
« Pendant les vacances de juin 1969, des étudiants tentent de radicaliser le débat sur le colonialisme. Un lien se fait entre les articles de « Trait d’Union » et le journal « Sikiss » édité localement. Dans la nuit du 12 juillet 1969, des inscriptions apparaissent sur plusieurs murs de Nouméa : « A bas le colonialisme », « Calédonie Libre ». Quelques activistes sont interpelés.
« Une semaine plus tard, le jeune Nidoish Naisseline arrive en vacance, lui aussi, en Nouvelle-Calédonie. Le 7 août, à la veille du procès des auteurs des graphitis prévu le 12 juillet, des messages condamnant « le racisme colonial » et prônant le « boycott des Jeux de Port Moresby » sont inscrits sur des murs de la capitale. Les auteurs sont à leur tour arrêtés.
« Le 9 août, alors que Naisseline et une cinquantaine de jeunes kanak sont devant le commissariat de police pour demander la libération des personnes incarcérées, les athlètes de Maré en partance pour les jeux du Pacifique de Port Moresby attachent des foulards rouges autour de leur front et lèvent le poing en signe de protestation. C’est la naissance du mouvement des Foulards Rouges.
« Dans le même temps, des jeunes Kanak sont refoulés dans un restaurant proche de la baie des citrons. Ils éditent un tract pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un acte de ségrégation. Précision importante : ce tract est écrit à la fois en français, en drehu et en nengoné.
NAISSELINE JETÉ EN PRISON
« Quelques jours plus tard, lors d’un grand mariage coutumier à Lifou, le pamphlet est distribué à chaque invité, y compris à de hauts fonctionnaires. Nidoish Naisseline y est présent ! Trente personnes sont aussitôt arrêtées.
« Parmi les chefs d’inculpation, la rédaction d’un écrit en langue kanak sans autorisation préalable … De retour de Maré, Naisseline et plusieurs autres personnes sont interpelés en possession du tract et pour ce motif. Ils sont conduits au commissariat central de police pour être interrogés. Rapidement, plusieurs centaines de mélanésiens, en majorité des jeunes, font le siège du commissariat.
« A la fin de la journée, le fils du Grand Chef de Guama n’étant toujours pas relâché, des bouteilles et des pierres sont lancées contre le bâtiment. Immédiatement, la police charge et disperse les manifestants. Ceux-ci se répandent dans la ville, s’attaquent aux vitrines, aux voitures, à quelques personnes, blessant grièvement un chauffeur de taxi. Trente nouvelles arrestations ont lieu.
« L’affaire va connaître des prolongements politiques. L’Union Calédonienne qui dispose de la majorité absolue à l’Assemblée Territoriale, est divisée.
L’UNION CALÉDONIENNE EXPLOSE ET YANN CELENE UREGEI FONDE L’UNION MULTIRACIALE, ANCÊTRE DU FULK
« Yann Celene Uregei, élu kanak des îles Loyauté, propose une motion de soutien aux manifestants, puis une motion d’autonomie interne. Elles seront toutes deux rejetées.
« En 1970, les étudiants canaques de France fondent leur propre association. Ils éditent un journal intitulé « Réveil Canaque » qui est distribué pour la première fois à l’occasion du procès de Nidoish Naisseline. A la fin de cette même année, Yann Celene Uregei quitte l’Union Calédonienne et fonde au début de l’année suivante l’Union Multiraciale de Nouvelle Calédonie. Il reçoit le soutien du mouvement pour le Réarmement Moral.
« En mars 1972, Nidoish Naisseline est à nouveau arrêté et condamné à six mois d’emprisonnement pour avoir menacé un représentant de l’Etat. Le « Réveil Canaque » publie un dessin du futur Grand Chef ceint d’un bandeau sur lequel est inscrit le nom d’Ataï.
« La revendication identitaire kanak a considérablement progressé. Mais Canaque s’écrit toujours dans le respect de son orthographe originelle, avec « C » et « que ».
« En 1974, des Kanak radicaux de la Grande Terre fondent le « groupe 1878 », cette date étant l’année de la révolte d’Ataï. Avec les Foulards Rouges, il peinturlurent la statue du square Olry qui montre la reddition du Grand Chef rebelle. Le 24 septembre de cette année, alors que se déroule le traditionnel défilé sur le front de mer de l’Anse Vata, des leaders du « groupe 1978 » enjambent les barrières et manifestent devant la tribune officielle. Ils sont arrêtés.
ELIE POIGOUNE EST ARRÊTÉ ET EMPRISONNÉ POUR AVOIR … SCANDÉ DES SLOGANS ANTI-COLONIALISTES
« Elie Poigoune sera condamné à deux semaines d’emprisonnement, Henri Bailly à huit jours. Des manifestations s’ensuivent ainsi qu’une campagne de protestation notamment au sein des étudiants en métropole.
« Pendant tous ces mois d’ébullition, aggravée par « l’affaire Kamouda » – un jeune Kanak, Richard Kamouda, est tué par un policier au cours d’une échauffourée Place des Cocotiers -, le mot « Kanak » apparaît pour la première fois avec cette orthographe.
« La revendication d’indépendance est exprimée aussi bien par le « groupe 1878 » en janvier 1975, que par celui des Foulards Rouges en mars de la même année. C’est Dewe Gorodey qui est chargée de porter leur parole à l’extérieur. En avril, elle se rend à Fidji pour la conférence « Pacific Nuclear Free », puis en juin à New York pour s’exprimer devant le Comité de Décolonisation de l’ONU.
« Finalement, en janvier 1976, à Amoa, les deux groupes sautent le pas politique et fondent le Parti de Libération Kanak, le Palika. Le nouveau parti radical édite un journal intitulé « Kanak » en février et tient son premier congrès en mai.
« En 1981, Nidoish Naisseline quitte le Palika et crée Libération Kanak et Socialiste, le LKS. De son côté, Yann Celene Uregei abandonne l’appellation modérée d’Union Multiraciale et fonde le Front Uni de Libération Kanak, le Fulk.
TJIBAOU, MALMENÉ PAR LE PALIKA : « SABOTAGE DE LA CULTURE KANAK »
« Dans l’intervalle, le Festival Mélanésia 2000 organisé par Jean Marie Tjibaou du 3 au 7 septembre 1975, consacre culturellement le mot Kanak. Il lui donne une histoire et un sens avec la célébration de Tea (Tein) Kanaké, le Premier Homme. . « Nous avons voulu ce Festival parce que nous croyons en la possibilité d’échanges plus profonds et plus suivis entre la culture européenne et la culture canaque », déclare Jean Marie Tjibaou dans son discours d’ouverture.
« Ce langage alors plutôt modéré est sévèrement critiqué par le Palika qui n’hésite pas à parler de « sabotage de la culture Kanak ». On trouve dans le programme du Festival : Vendredi 5 à 20h – première représentation du jeu scénique « Kanaké ».
« Ainsi en 30 années, à l’issue d’une démarche de révolte conduite par des jeunes, relayée par une forte revendication culturelle et identitaire, étayée par un événement culturel, consacrée par les partis nationalistes, canaque est devenu kanak. Un terme dévalorisant et péjoratif est devenu identitaire et reconnu comme tel.
UNE VÉRITABLE CONSTRUCTION IDENTITAIRE
« Canaque » était un mot écrit par le colonisateur. « Kanak » fut créé par les Kanak eux-mêmes. Il est, dans le même temps, libérateur.
« Aujourd’hui, c’est-.-dire plus de 30 ans après ces événements et cette démarche, le mot s’est imposé, même si certains, aussi bien Européens que Mélanésiens, ont encore du mal à « s’y faire ». Il est vrai que d’autres événements, bien plus graves, se sont déroulés dans l’intervalle, entre 1984 et 1988, et qu’ils ont été lancés par le FLNKS, le Front de Libération Kanak et Socialiste.
« Désormais, dans un contexte apaisé, l’identité kanak est inscrite dans la loi et elle a fait consensus. Toute cette construction, chevillée patiemment pendant un demi-siècle, est remarquable. »
L’EXTRAORDINAIRE HISTOIRE DE « LA TAVERNE DU BAGNE » À MONTMARTRE
INTERNÉ À L’ÎLE NOU
Maxime Lisbonne, « le colonel Lisbonne » responsable d’une barricade, Boulevard Voltaire, pendant la commune de Paris, sera condamné à l’internement au bagne de Nouvelle-Calédonie.
Artiste, très influencé par Victor Hugo, il y écrira des nouvelles, inventant le mot « calédoche » pendant sa détention. Il sera marqué par la mort d’un jeune journaliste, Gustave Maroteau, interné comme lui, au bagne.
Le 6 octobre 1885, revenu depuis peu à Paris, Lisbonne va donner dans la capitale française un relief tout particulier à la Nouvelle-Calédonie.
C’est une histoire tout à fait extraordinaire.
MAXIME LISBONNE CRÉE « LA TAVERNE DU BAGNE » À MONTMARTRE
A l’angle de la rue des Martyrs, la rue dans laquelle se trouve le célèbre cabaret parisien « Chez Michou », et du Boulevard de Clichy, la voie principale de Pigalle, à cet angle est inaugurée ce 6 octobre 1885 « la Taverne du Bagne », dans le quartier de Montmartre.
Ce lieu de Paris est fort prisé. Des articles de presse décrivent des files d’attente de 300 à 500 personnes pour entrer dans la Taverne du Bagne !
L’endroit est prestigieux. En bas de la rue des Martyrs, face à la Taverne du Bagne, la Brasserie des Martyrs avait pour clients dans les années 50 Alphonse Daudet, Jules Vallès ou encore Baudelaire, ou encore les peintres Monnet et Pissaro.
LE « NOUMÉA » ET « LA SOUPE KANAK »
L’intérieur de la Taverne du Bagne est décoré de plusieurs grandes peintures évoquant le bagne comme le ferrement de Gustave Maroteau littéralement agonisant, ou encore l’évasion de Rochefort.
Les serveurs de la Taverne du Bagne sont habillés en forçats. Ils portent la veste et le bonnet des relégués. Sous le bras, relié à leur cheville par une chaîne, un boulet creux accueille la serpière utile à leur service.
On y sert le Nouméa, que est une absinthe, ou la soupe kanak.
Maxime Lisbonne édite « la Gazette du Bagne ».
Si vous flânez près du Moulin Rouge, faites quelques mètres de plus, jusqu’à la rue des Martyrs, sur le même trottoir. Il y a 135 ans s’élevait là une établissement un peu « calédonien » : la Taverne du Bagne.