Alors que chacun reconnaît à la fois les mérites de l’enseignement catholique, la qualité de cet enseignement, et aussi le dévouement des premiers pères et frères qui ont diffusé le savoir dans les tribus bien avant l’enseignement laïque, il n’est pas inutile de souligner pour quelles raisons il peut encore exister.
Nombreux sont les parlementaires qui souhaitent sa suppression. Depuis sa création en 2018, le dispositif Parcours Sup censé réguler la répartition des étudiants dans les établissements d’enseignement supérieur a, en réalité, généré une succession de difficultés. Lenteurs des réponses, difficultés de contact avec le numéro vert, « manque d’ambition » sur l’orientation au lycée, « risque de rupture de service » en matière de sécurité de la plateforme d’accès à l’enseignement supérieur, dispositifs de remise à niveau « peu utilisés », argent destiné à créer des places « utilisé à d’autres fins », « risque d’un système universitaire à deux vitesses », les critiques se sont accumulées.
Pour certains étudiants calédoniens, situés à 20.000 kilomètres de la métropole, les problèmes sont encore plus ardus. Il faut en plus régler les problèmes de transport et les difficultés d’hébergement dans un environnement nouveau et souvent, totalement inconnu.
Avoir une réponse tardive créée un véritable casse-tête. Mais pour plusieurs élèves, la sanction est pire : avec des mentions au bac et parfois les meilleures, il se sont vus refuser l’accès à des études pour lesquelles ils avaient les dispositions les meilleures !
Des jeunes, parfois aux résultats brillants, ont du ainsi renoncer à leurs études supérieures envisagées. Quelques uns ont choisi de changer de filière, ce qui a été possible grâce à l’Université de Nouvelle Calédonie. Quitte ensuite, à terminer un cursus en métropole … ou au Canada.
La situation de l’enseignement supérieur qui résulterait de l’accession de la Nouvelle Calédonie n’aurait rien d’exceptionnel par rapport aux situations analogues qui se sont déroulées aux Comores, à Djibouti, à Madagascar et dans la totalité des pays africains, ex-territoires français devenus indépendants.
Le document officiel de l’Etat le rappelle, tout en apportant les précisions propres à la Nouvelle Calédonie.
En ce qui concerne l’Université, l’établissement actuel fermerait à la proclamation de l’indépendance, en 2023, en cas de victoire du « oui » le 12 décembre. Les modalités particulières sur la date exacte pourraient être discutées pendant la période de transition de 18 mois prévue par la France.
Cette fermeture concernerait évidemment les deux sites de l’UNC : celui de Nouville, et celui de Baco.
LES COMPÉTENCES RELEVANT DE LA FRANCE Actuellement, la France assure en Nouvelle Calédonie, comme sur l’ensemble du territoire français, les compétences suivantes :
l’enseignement supérieur et la recherche, pour un coût de 3,3 milliards à l’Université, et de 1,4 milliard pour le soutien aux étudiants
la collation des titres et la délivrance des diplômes d’enseignement supérieur
PAS DE DIPLÔMES FRANÇAIS POUR LES ÉTUDIANTS ACTUELS En cas de victoire du « Oui » en décembre prochain, il y aura lieu de distinguer deux situations : celle des étudiants calédoniens en cours d’étude en métropole ou à l’étranger, et celle des étudiants en cours d’étude aux campus de Nouville et de Baco.
Pour ce qui concerne les étudiants en cours d’étude en Nouvelle Calédonie, au delà de la période de transition, le nouvel Etat étant alors compétent en matière d’enseignement supérieur, les diplômes délivrés seront ceux de Kanaky-Nouvelle Calédonie, et non plus français. Cela signifie, en clair, que seuls les diplômes acquis en 2022 seront reconnus par la France.
Pour les étudiants en cours d’étude dans l’Hexagone, sur un autre territoire français, ou dans un pays étranger, leur situation devra être réglée lors de négociations qui se dérouleront jusqu’en juin 2023, période dite de convergence, de discussion et de stabilité.
PERSONNELS D’ÉTAT AFFECTÉS AILLEURS OU EN DÉTACHEMENT Pour les personnels relevant de l’Etat à l’Université, comme pour l’ensemble des personnels Etat, il leur sera proposé une nouvelle affectation sur un territoire français à l’issue de la période s’achevant au 30 juin 2023. Ces personnels pourront également solliciter un détachement pour rester en Kanaky-Nouvelle Calédonie, le nouvel Etat ou un organisme tiers assurant alors leur rémunération. Ils sont actuellement au nombre de 206.
LA POSSIBILITÉ DE CANDIDATER À DES ÉTUDES EN MÉTROPOLE SOUS LE STATUT D’ÉTRANGER Les jeunes étudiants de Kanaky-Nouvelle Calédonie auront la possibilité de candidater à des études en universités françaises ou dans des grandes écoles françaises. Il leur sera appliqué alors le régime propre aux étrangers comprenant à la fois les autorisations de séjour en France, et les conditions d’inscriptions des étudiants étrangers dans les établissements souhaités.
LA DÉVOLUTION DES BÂTIMENTS DE L’UNC, À NOUVILLE ET À BACO En cas d’accession à la pleine souveraineté de la Nouvelle-Calédonie, la France et le nouvel Etat devront négocier la dévolution des bâtiments actuels à Nouville et à Baco. L’Etat a recensé ses propriétés immobilières et a annoncé que leur éventuelle cession au nouvel Etat ne serait pas gratuite. Les ensembles immobiliers concernés représentent ainsi plusieurs milliards de francs CFP.
i.Education/formation/insertion professionnelle / Page 21 du document de l’Etat sur les conséquences du Oui et du Non.
C’est une vraie question qui se pose pour 4700 personnels de l’enseignement actuellement rémunérés par la France. A l’exception de 216 personnels exerçant dans un organisme d’Etat, l’Université de Nouvelle-Calédonie, tous les autres appartiennent à des établissements locaux -secondaire public, primaire et secondaire privé-, dont 90% en qualité de fonctionnaires et d’agents territoriaux. Que se passerait-t-il en cas de « Oui » à l’indépendance ?
EN CAS DE « NON » : PAS DE CHANGEMENT Lors du transfert de l’enseignement à la Nouvelle-Calédonie, le Congrès avait décidé de maintenir les compétences de l’Etat notamment pour l’organisation des examens et la délivrance des diplômes. Dans la foulée, et compte tenu de cette disposition essentielle, le Parlement avait validé une prise en charge de l’ensemble des salaires du secondaire public, et du primaire/secondaire de l’enseignement privé en Calédonie.
C’est la fameuse MADGG, Mise à Disposition Globale et Gratuite de 4500 personnels à la disposition du territoire. Une manne de près de 50 milliards FCFP.
En cas de victoire du « Non », la MADGG pour laquelle aucune limite n’a été fixée dans le temps se poursuivrait, et la France continuerait à assurer la rémunération de ces personnels.
Quant à l’enseignement privé, il bénéficie du dispositif des « Contrats simples ». Des contrats qui se poursuivraient dans le cas où le territoire se maintiendrait dans la République.
EN CAS DE « OUI » : KANAKY DEVRAIT DÉGAGER 50 MILLIARDS D’UN BUDGET RÉDUIT À 190 MILLIARDS Si le 5 octobre, le « Oui » l’emportait, la voie serait alors ouverte à la transformation de la Nouvelle-Calédonie vers l’Etat souverain de Kanaky. Ce dernier devrait alors assurer la rémunération de ses personnels d’enseignement s’il souhaitait maintenir le niveau actuel d’éducation et sa gratuité.
Dans un précédent article, l’équation budgétaire résultant de l’indépendance avait été posée : le budget global public de 365 milliards de FCFP serait amputé de la part de la France (175 milliards FCFP) et serait réduit à 190 milliards FCFP dans le meilleur des cas.
Ce budget devrait prendre en charge les compétences régaliennes transférées à Kanaky, soit notamment la Justice, la monnaie, les services de police et de gendarmerie, l’armée et les services diplomatiques, dépenses actuellement assurées par la France.
Il conviendrait donc, en plus, de prélever une cinquantaine de milliards pour assurer la continuité de l’enseignement, hors l’enseignement supérieur. Mission impossible, sans changer les différents paramètres de salaires, de ressources humaines, et probablement, de gratuité.
Dans cette hypothèse, l’enseignement public et laïc serait privilégié (« Les indépendantistes ont opté dans le projet de Constitution pour Kanaky déposé en janvier 1987 à l’ONU, d’affirmer que la future nation indépendante sera une république laïque » – UNI Kanaky-Nouvelle-Calédonie un Etat souverain en Océanie – 2018). 1503 personnels rémunérés par la France étaient comptabilisés dans l’enseignement privé en 2018. On peut ainsi comprendre qu’ils ne seraient pas prioritaires dans la nouvelle organisation.
Il va de soi que, toujours dans cette hypothèse, l’Etat mettrait un terme aux contrats simples conclus avec les enseignements privés, notamment catholiques et protestants.
Jusqu’à présent, la question du financement de l’enseignement n’a pas été détaillée par les indépendantistes. Il paraît en tout cas totalement exclu qu’en cas d’indépendance, la France maintiendrait une sorte de MADGG. Par comparaison, et au titre de l’aide au pays en développement, le Maroc perçoit annuellement une aide totale d’une vingtaine de milliards FCFP, dont une bonne partie sous forme de prêts de l’AFD.
La crise du Covid pose actuellement problème aux étudiants étrangers admis dans des établissements d’études supérieures en France. Paris, comme les grands centres universitaires et les Grandes Ecoles sont en effet très prisés. « La France accueillait jusqu’ici près de 358.000 étudiants étrangers (notamment du Maroc, d’Algérie, de Chine, d’Italie ou de Tunisie). Et se classait dans le top 5 des pays les plus demandés » écrit ainsi le JDD.
A cette occasion les conditions d’admission des étrangers ont été passées en revue. Cet exercice intéressant concernerait les futurs étudiants de Kanaky en cas de victoire du « Oui » le 4 octobre prochain, puisque les ressortissants du nouvel Etat dépendraient du régime des étrangers.
Première condition : la pratique du français. Pour pouvoir étudier en France, il est nécessaire d’avoir un bon niveau de français, c’est pourquoi les candidats doivent pouvoir prouver leur maîtrise de cette langue par un diplôme de langue (DALF, DELF) ou en passant avec succès un test de langue (TCF, TEF) pour attester de leur niveau. Mais on peut supposer que quelques facilités seraient accordées aux étudiants de Kanaky dont on voit mal quelle autre langue que le français pourrait être utilisée dans l’enseignement local.
Deuxième condition : obtenir une inscription dans un établissement. En effet, cette inscription peut seule permettre l’accès à un visa étudiant. C’est l’espace internet « campus France » qui aide l’accomplissement des formalités en ligne.
Troisième condition : obtenir un visa. Si vous êtes étranger et voulez étudier en France, vous devez en effet d’abord demander un visa de long séjour valant titre de séjour (VLS-TS) mention étudiant (valable 4 mois à 1 an). Après 1 an, vous pouvez demander une carte de séjour temporaire étudiant (valable 1 an) ou pluriannuelle étudiant(valable 2 à 4 ans).
Quatrième condition : acquitter les frais d’inscription. Cette question a fait débat et a été soumise au Conseil d’Etat qui a tranché. Le 1er juillet 2020, le Conseil d’Etat a en effet rendu son verdict concernant l’application de frais d’inscription différenciés pour les étudiants internationaux. La juridiction estime que ces frais « modiques » ne viennent pas enfreindre « l’exigence constitutionnelle de gratuité ».
Les établissements supérieurs publics peuvent donc contraindre leurs étudiants étrangers à payer des frais d’inscription atteignant 2.770 euros (environ 350.000 FCFP) en licence et 3.770 euros en master (environ 450.000 FCFP).
Enfin, pour l’accomplissement de ces études, le régime des bourses serait évidemment très différent de celui qui existe actuellement. Kanaky devrait instaurer et financer ce régime, les étudiants pouvant éventuellement prétendre à une bourse offerte par la France, comme à certains étudiants étrangers.
La province Sud met en place, pour la durée de la mandature, un dispositif qui vise à booster la réussite scolaire, tout en améliorer les conditions d’étude et de vie scolaire des enfants et des enseignants de la province. C’est l’objet d’une délibération qui sera examinée aujourd’hui, et qui vient en complément du projet éducatif de la Nouvelle-Calédonie.
Avec un budget de 16 milliards qui constitue le premier poste de dépense de la collectivité, cette politique s’articule autour de cinq axes : la promotion de l’excellence, le renforcement de la sécurité dans les établissements, l’ancrage régional de l’école, la valorisation du métier d’enseignant et l’acquisition d’une aisance à l’utilisation des outils numériques.
Innovation forte annoncée par Sonia Backès et Gil Brial, la création d’ici à deux ans d’un internat de la réussite. Cinquante collégiens bénéficieront ainsi d’un accompagnement et d’un soutien qu’ils ne trouveraient probablement pas à domicile. Un véritable passeport pour la réussite.
Autre axe fort, les écoles bilingues vont se développer, de même que la formation à l’anglais des enseignants concernés, grâce à un partenariat projeté avec un Etat australien. Des locuteurs australiens pourraient même apporter une assistance dans les écoles. A côté de ce développement de la pratique de l’anglais, une ouverture aux cultures océaniennes viendra s’ajouter au chapitre consacré aux langues et culture kanak.
Le développement du numérique va se poursuivre, aussi bien pour les élèves que pour le suivi de la scolarité par les parents. Un « cartable numérique » sera ainsi proposé aussi bien pour un enseignement numérique que pour la dématérialisation des formalités à accomplir par les parents.
Conditions de travail des enseignants et valorisation de leur métier font partie du « package » de ces avancées fortes. Reconversions accompagnées et amélioration du confort des établissements profiteront aux professionnels de l’enseignement, mais également aux élèves.
Enfin, pour ce qui concerne la sécurité, première préoccupation des Calédoniens dans l’agglomération, la province va mettre en place des mesures visant à renforcer les dispositifs anti-intrusion, notamment dans des collèges situés en zone prioritaire. Ces dispositions techniques seront complétées par le recrutement d’un personnel spécialisé pour garantir la sûreté offerte aux élèves, notamment en matière de risques naturels ou d’attentats.
Par nature, l’aventure du Lycée Do Kamo est une histoire particulière. Ne pas laisser sur le bord du chemin, ses élèves, en majorité Kanak, pour beaucoup en situation d’échec scolaire, c’est la mission que l’Alliance Scolaire de l’Eglise Evangélique, l’ASEE, s’était fixée. Et toute une communauté d’enseignants, d’encadrants, de parents, a adhéré à cette entreprise ambitieuse que les observateurs regardaient, à ses débuts comme une curiosité. Avec d’incontestables difficultés si l’on en croit les dégradations commises par des jeunes en fin de semaine dernière, en marge de la fête des 40 ans du Lycée …
40 ans ont passé. Les enseignants ont fait la preuve que c’était possible. Fait unique, les parents, très investis, viennent encadrer les élèves de terminales pour la préparation du bac. Résultat : des jeunes, en général issus de milieux modestes, en butte à des difficultés liées au phénomène d’acculturation société occidentale/société kanak, titulaires en nombre du précieux sésame pour l’entrée en enseignement supérieur ou, parfois, en vie active.
Expérience quelque peu singulière dans le milieu codifié et policé de l’enseignement, la célébration de ses 40 ans à eu son lot de franc parler avec une invitation sans langue de bois pour la réalisation d’un destin commun bringuebalant formulée par une « ancienne » élève. Une reprise audacieuse dans un reportage de NC la 1ère : « Hé oui, je fais ma chieuse, je vous dis : allez plus loin et arrêtez d’emmerder les blancs« . On imagine sous-entendre « Consacrez vous à votre réussite, et rétablissez le respect de la multiculturalité calédonienne« . Sous cet éclairage, chapeau ! Mais message encore peu audible par quelques jeunes réfractaires …
Le Classement mondial des universités QS est un classement annuel des universités publié par Quacquarelli Symonds groupe britannique spécialisé dans l’éducation. Il est l’un des trois classements des universités les plus réputés, avec le classement du Times et le classement de Shanghai.
Dans ce classement, 5 universités australiennes figurent dans le top 50 mondial : l’Australian National University à la 24e place, l’Université de Melbourne à la 39e , l’Université de Sydney à la 40e, l’Université du New South Wales à la 45e, et l’Université du Queensland à la 48e.
L’Université PSL, à Paris, est la seule université française à intégrer ce top 50 à la 5Oe place, une performance qui avait déjà été saluée par Les Echos en 2018.
Dans le classement Times, 2 université australiennes figurent dans le top 50 (Melbourne et l’Australian National University) et une française (PSL).
Dans le classement 2019 de Shanghai, l’Université de Melbourne occupe la 38e place, et la France est mieux représentée, avec la Sorbonne à la 36e place et Paris Sud à la 42e.
A écouter le verbiage de Monsieur le Vice-recteur, et l’auto-satisfaction des élus en charge du projet éducatif calédonien, point de doute possible. Nos élèves, réhabilités dans leur identité, dopés par la prise en compte du contexte local, dynamisés par les réformes annoncées années après années, vont être parmi les meilleurs de « Frônce ».
Un esprit critique aiguisé, une ouverture au monde éclairée, une parfaite maîtrise du français, de l’anglais, et d’autres langues, des maths comprises aussi bien qu’en Corée, et une habileté aux nouvelles technologies accomplie, voila … ce que l’école calédonienne n’a pas encore produit.
Pauvres enseignants, étouffés pas les procédures en tout genre, une pédagogie non adaptée, des programmes mal adaptés aux exigences du 21e siècle, un respect des élèves et des parents à leur égard à la baisse, et des rythmes scolaires en panne sèche.
Mais peu importe. Dans certaines écoles, on parle tellement bien la langue kanak du lieu … qu’on se passe régulièrement du français. C’est sûr, tout cela va favoriser la réussite.
Alors, le niveau moyen, il faut bien en parler. Et simplement, à entendre la qualité d’élocution d’un certain nombre d’étudiants, pourtant notre élite, on se demande …
L’interrogation devient plus lancinante à la vue de quelques copies dont l’aurtografe n’est pas le souci premier des auteurs.
Mais qu’importe. Chaque rentrée scolaire est l’occasion pour un certain nombre de responsables de pérorer. Quant au niveau des élèves … Mais au fait, l’illettrisme serait-il plus important ici qu’en métropole ?
Si le projet éducatif avait pu apporter une réelle adaptation aux réalités du pays, c’est d’adaptation des rythmes scolaires qui aurait du progresser. Au lieu de cela, la focalisation s’est accentuée sur l’enseignement des langues kanak et de la culture kanak. Sujets indispensables, mais dont l’incidence sur la réussite scolaire n’est pas avérée. C’est le moins que l’on puisse dire. Lacunes.
LE RYTHME QUOTIDIEN AVANT LE RYTHME SCOLAIRE Comment aménager au mieux la journée de l’enfant ? Avant toute chose, il convient de connaître le rythme quotidien de l’élève, avant de lui imposer un rythme scolaire. Dans ce domaine, chaque commune de Calédonie possède ses particularités.
C’est qu’en effet, tous les élèves de Calédonie ne doivent pas se lever à la même heure pour fréquenter l’école qui, elle, ouvre et ferme à heures fixes.
Certains enfants se lèvent … avant 5 heures du matin, pour « prendre le car ». En fin de journée, ils ont à nouveau un trajet long et fatiguant pour rejoindre leur foyer. Comment, dans ce cas, imaginer qu’ils peuvent suivre le même rythme, conserver la même attention que les élèves qui se sont levés une heure plus tard et qui rentrent rapidement chez eux ?
LE TRANSPORT SCOLAIRE AU COEUR DU SUJET Ces trajets, entre le domicile et l’école, relèvent du transport scolaire. C’est cette première étude qui sera essentielle pour que le rythme scolaire soit le plus bénéfique à l’élève.
Une telle étude avait été approchée, il y a 6 ans, par des élèves de Sciences Po venus sur le territoire dans le cadre d’un projet partenarial.
Le sujet est complexe. En effet, au sein d’une même commune, les horaires de « ramassage » peuvent être différents, suivant l’éloignement du domicile. Mais aucune réflexion sur l’adaptation des rythmes scolaires en Calédonie ne peut faire l’économie d’une telle étude sans courir le risque d’être « hors sujet ».
LES EXEMPLES AUSTRALIENS ET NEO-ZÉLANDAIS Le second aspect des rythmes scolaires concerne leur apport à la qualité de l’enseignement autant qu’à la bonne santé de l’élève. Dans ce domaine, la Nouvelle-Calédonie a la chance d’avoir, à ses portes, des systèmes éducatifs performants, et même placés devant la France au classement international Pisa.
L’intérêt du système éducatif calédonien est évidemment de conserver les diplômes français, car ceux-ci ouvrent la voie à tous les enseignements francophones, aussi bien en métropole que dans des pays comme le Canada. Mais à l’intérieur de ce choix raisonnable, il serait pertinent d’adapter notre école en nous inspirant de modèles situés à nos latitudes, et au mode de vie relativement similaire au notre.
Ces sujets, en tout cas, sont des éléments d’un projet éducatif réellement calédonien, et susceptibles d’améliorer la réussite de l’élève. Des sujets en panne.