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BAISSE DU FRÊT MARITIME : DES CONSÉQUENCES POUR LA CALÉDONIE ?

Le 30 juin dernier, le transporteur maritime CMA-CGM annonçait une baisse des taux de frêt pour les importations vers la métropole comme pour l’Outre mer. Cette baisse de 10 à 20% peut atteindre les 60.000 FCFP pour un conteneur de 40 pieds.

Ces baisses représenteront en effet « 500 euros par conteneur pour toutes les importations de ses clients grandes enseignes de distribution en France« , la même ristourne étant accordée « par conteneur pour la totalité des importations vers les Outre-mer« , avait précisé le groupe dans un communiqué.

Alors que la communication fait rage pour savoir qui participera et qui ne participera pas au prochain Comité des Signataires, le quotidien des calédonien est surtout frappé par l’augmentation sans précédent du coût de la vie. Les automobilistes font les comptes de leurs pleins d’essence. Dans les rayons des magasins d’alimentation, les ménagères sont affolées par les hausses de prix parfois importantes et qui touchent les produits non frappés de blocage de prix. L’inflation devrait atteindre 10% en Nouvelle Calédonie vers la fin de l’année.

Face à cette situation, l’urgence n’est pas climatique, mais tarifaire. La Calédonie va-t-elle bénéficier des baisses de frêt annoncées par la CGM ? Quelles en seront les répercussions pour les prix des produits importés ? Sera-t-on certain que ces baisses seront répercutées au consommateur ? Des sujets loins des idéologies vieillissantes et qui touchent les ménages de la ville, de la brousse comme des tribus.

COÛT DE LA VIE : BIENTÔT AUX SAO, BEURRE ET PILCHARDS !

Ohé matelots,
Est-ce la guerre en Ukraine ? Est-ce l’augmentation du frêt maritime ? Est-ce l’augmentation des approvisionnements ? En tout cas, ça douille dans l’alimentation. A croire que l’Ukraine approvisionnait toute la Calédonie … 

Tenez le blanc de poulet congelé, qu’est pas un plat de luxe, nom d’un cagou déplumé. Ben il est passé en quelques semaines, dans une grande surface, de 720 francs à 990 francs. Une hausse de près de 40% !

On avait déjà les bananes les plus chères du mânde. Et ben, bientôt, le poulet, même les smicards, y pourront plus en bouffer. Heureusement que nos champions de la gouvernance à nous, entre un voyage à Singapour et un autre à Fidji, y vont nous pomper 17 milliards. Du coup, les bananes et le poulet, ce sera plus un blème : on sera tousse au sao, beurre et pilchard !

L’amiral du Port Despointes

LA VÉRITÉ SUR LE « CAFÉ CALÉDONIEN »

Mais oui, jusque dans les années 70, la Calédonie est un producteur de café reconnu. Pur produit de la colonisation, il est d’abord introduit par les Maristes en 1859. En 1890, sous l’impulsion du gouverneur Feillet, la plantation de café et ses revenus espérés contribuent à attirer 700 familles qui vont se lancer dans l’aventure. Puis, avec l’arrivée des travailleurs javanais, infatigables cueilleurs et artisans de la filière, avec les tribus largement impliquées dans la plantation caféière, cette culture va connaître son apogée en 1939. A cette date, la production, presqu’entièrement exportée, atteint le record de 2350 tonnes pour une population totale de 30.000 Calédoniens ! Rapporté au nombre d’habitant, cela correspondrait aujourd’hui à près de 20.000 tonnes de café produites …

Ces chiffres vont décliner au fil des ans, mais tout de même. En fin des années 60, le territoire produit encore près de 1500 tonnes de café. C’est le temps où la cotation du produit à Marseille est régulièrement annoncée, celui où le café calédonien, apprécié comme « améliorateur » de café, est toujours presqu’entièrement exporté par bateau vers la métropole.

Et puis vient l’idée de remplacer le café sous ombrière par le café « plein soleil ». Génial ! La Caisse Centrale de Coopération Economique accord un prêt d’un milliard -l’équivalent d’une dizaine de milliards de nos jours-, et sous l’impulsion de l’Institut Français du Café et du Cacao, (IFCC), les « caféries » traditionnelles sont abandonnées au profit de parcelles d’hybride de robusta et d’arabica et peu partout sur la Grande Terre. Las. Les fourmis rouges, l’attrait du travail sur mine, puis l’exode des métayers javanais chassés de partout pendant les événements de 1984, mettront un coup d’arrêt quasi-définitif à ce qui fut un fleuron de l’agriculture calédonienne.

Certes, au cours de deux dernières décennies, il y a eu la flambée d’espoir d’une production haut de gamme, avec en particulier le retour du café « Leroy ». Un rêve vite éteint.

Aujourd’hui, la triste réalité, c’est que la production du café calédonien est pratiquement un mythe. Tout comme l’annonce régulière de la future « souveraineté » alimentaire … Va-t-on exporter notre café à Singapour ? Une plaisanterie à se rouler par terre de rigolade. La production annuelle de la totalité de nos plantations encore actives a été de 2 tonnes en 2020 !!

Autrement dit, comme nous en consommons près de 1200 tonnes chaque année, et en dehors des niches confidentielles de « pur local », « notre » kilo de café est composé en moyenne de 898 grammes de café de Papouasie ou autre, et de … 2 grammes de café calédonien.

LE GROUPE ALINE RACHÈTE L’HYPERMARCHÉ JOHNSTON

L’Autorité de la Concurrence vient d’autoriser l’acquisition par le groupe Aline du magasin « Johnston Supermarché » d’une surface de 2798 m² dans le centre-ville de Nouméa. Pas de changement de nom pour l’instant : l’établissement restera sous l’enseigne Johnston dans un premier temps, le groupe Aline prévoyant un changement d’enseigne accompagné d’une adhésion à une franchise le 1er juillet 2023.

Le groupe Aline est présent sur le segment de la distribution en gros de produits alimentaires et non alimentaires via ses filiales SARL SIB Distribution et SARL Aline Calédonie ainsi que sur le marché de la distribution au détail à travers l’exploitation de trois supermarchés : « Super U Auteuil » à Dumbéa, « U Express Koné » et « Express Boulouparis ».

Pour l’Autorité de la Concurrence, « cette opération permet la reprise d’un commerce en difficulté en plein centre-ville par un repreneur disposant d’une situation financière saine, assurant ainsi le maintien d’un équilibre concurrentiel sur les marchés de la distribution au détail à dominante alimentaire dans la zone de chalandise du Grand Nouméa, notamment vis-à-vis des groupes GBH et Carrefour Kenu In ».

AIRCALIN POURRAIT RÉDUIRE SES VOLS VERS TOKYO EN SEPTEMBRE

Avec l’allègement des mesures sanitaires, la, compagnie internationale calédonienne retrouve peu à peu des couleurs. Le trafic a repris vers l’Australie en la Nouvelle Zélande, il est redevenu quotidien vers la métropole, et Aircalin a programmé ses premiers vols vers Singapour dans quelques semaines.

Toutefois, la gestion demeure très tendue. La trésorerie de la compagnie est pour l’instant assurée pour 2022, et probablement 2023 grâce à une gestion rigoureuse, une réduction drastique des charges, une avance de son actionnaire majoritaire et un prêt garanti par l’État.

Cependant, dans le cadre d’une interview accordée au quotidien Les Nouvelles par le directeur général Didier Tappero, il est indiqué que les vols pourraient être réduits en septembre si le taux de réservation, actuellement faible, demeurait au niveau constaté.

AUGMENTATION de 5,2% DU SMIG EN AUSTRALIE

En Australie, la négociation est le processus normal déterminant la politique salariale d’une entreprise. Toutefois, un principe admet que certains travailleurs n’ont pas et n’auront jamais la capacité de négocier efficacement avec leurs employeurs et qu’ils doivent, par conséquent, être protégés.

Chez notre grand voisin, l’inflation moyenne est estimée à 5,1%, et la Banque centrale juge qu’elle devrait atteindre 7% à la fin de l’année. Il est également constaté une hausse du coût du logement à l’achat et à la location, ainsi qu’une augmentation des taux d’intérêt.

Le groupe d’experts de la « Fair Work Commission », qui révise le salaire minimum chaque année, a annoncé une augmentation de 5,2 %. Le taux horaire passera donc de $20.33 à $21.38 (1.677 FCFP). Cette décision est basée sur le Rapport statistique – Révision annuelle des salaires 2021-22.

Cette décision a été prise en prenant en compte plusieurs facteurs économiques :

  • les salaires effectifs ont baissé d’environ 2,5 % au cours des deux dernières années
  • la croissance économique est forte et semble se poursuivre
  • les postes vacants augmentent
  • le chômage et le sous-emploi sont en baisse
  • la productivité a retrouvé une croissance régulière de 1 à 2 % par an
  • les bénéfices ont augmenté de 25 % au cours de l’année écoulée.

Bien qu’il soit difficile de faire des estimations précises, l’augmentation du salaire minimum touchera environ 2 % des travailleurs australiens. Les secteurs les plus concernés seront le commerce de détail et l’hôtellerie.

La Commission a cependant décidé que l’augmentation serait reportée au 1er octobre pour les secteurs de l’aviation, du tourisme et de l’hôtellerie en raison de « circonstances exceptionnelles », notamment leur reprise plus lente après la récession de Covid.

Les syndicats avaient demandé une hausse de 5,5% du Smig. Les employeurs suggéraient 2,5 %. 

Pour le directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie australienne, Andrew McKellar, cette décision constitue un « risque pour l’économie » avec 7,9 milliards de dollars de coût supplémentaire pour les employeurs.

Réponse du nouveau Premier ministre Albanese : « Si vous êtes au salaire minimum, vous dépensez chaque dollar que vous avez. Chaque dollar que vous recevez retournera dans l’économie en circulation. Il ne se traduira pas en épargne, ni en vacances à l’étranger. Il servira à mettre du pain sur la table et à nourrir les enfants des personnes qui touchent le salaire minimum. C’est de cela qu’il s’agit ».

Le salaire moyen 2022 en Australie est de 457.777 FCFP.

CCAS : LE MATRAQUAGE FISCAL CONTINUE

La majorité indépendantiste du gouvernement a adopté un texte à la majorité pour augmenter le prélèvement fiscal réalisé au travers de la Contribution Calédonienne de Solidarité. C’est la seconde hausse en moins d’un an programmée qui sera soumise au Congrès.

La CCS avait été créée pour financer les allocations familiales de solidarité, le complément retraite de solidarité ainsi que le minimum vieillesse. Il semble bien que l’augmentation envisagée ne serve plus qu’à remplir les caisses du territoire.

Dans cette course à la recette, le gouvernement ne propose aucune réduction de dépenses, aucune mesure de lutte contre les gaspillages budgétaires qui pourtant sont légion. S’il ne s’agit pas, en tout cas, de consacrer les recettes nouvelles prévues à l’équilibre de comptes sociaux, il s’agira simplement d’une ponction sur l’économie sans appréciation de sa pertinence économique et sociale.

Autre aspect de la fiscalité en Nouvelle Calédonie : elle affecte essentiellement les contribuables de la Province sud. Ceux-ci contribuent en effet à 92% à la ressource fiscale, les deux autres provinces en recevant au moins la moitié pour la dépenser.

Les prélèvements de plusieurs milliards destinés à des dépenses publiques ont évidemment pour conséquence d’appauvrir la consommation. Dans le train de mesures fiscales envisagé par le gouvernement Mapou, aucune étude sérieuse d’impact n’a été prise en compte, ce qui fait penser qu’aucune stratégie économique et fiscale n’est actuellement mise en oeuvre en Nouvelle-Calédonie.

NICKEL : LES ÉCHANGES SUSPENDUS AU LME-DES CHINOIS DANS L’OMBRE ?

Après que le cours du nickel ait atteint le top ahurissant de 101.365 USD la tonne, toute opération sur les contrats à terme à trois mois a été suspendue pour la journée « au minimum », et les opérateurs ont l’obligation de respecter leurs engagements de livraison sur tous les principaux contrats du métal. Si la fermeture venait à se prolonger, le LME assure qu’il prendra des dispositions pour faire face aux livraisons de nickel à venir.

Selon LES ÉCHOS Investir, « derrière ce dérèglement du marché se cacheraient une grande banque chinoise ainsi que le plus important producteur de nickel du pays, selon l’agence de presse Bloomberg, qui cite des sources proches du dossier. Tous deux sont mis à mal par l’envolée des cours du nickel alors qu’ils avaient accumulé des positions vendeuses sur le métal. Le groupe en question est Tsingshan, dirigé par un certain Xiang Guangda, également connu sous le nom de « Big Shot ». Depuis plusieurs mois, il aurait pris d’importantes positions à découvert sur le nickel. Avec la récente flambée des prix, sa stratégie s’est révélée infructueuse. Or, il est obligé d’acheter le métal pour clore sa position et respecter les termes de son contrat, ce qui a fait grimper artificiellement les cours. Dans son sillage, Tsingshan entraîne son courtier, China Construction Bank Corp. Ce dernier s’est vu accorder un délai supplémentaire par le LME pour payer des centaines de millions de dollars d’appels de marge qu’il aurait dû honorer lundi. »

LES STOCKS DE NICKEL AU PLUS BAS DEPUIS 2019

Les contrats à terme sur le nickel ont bondi de plus de 65% à 80 025 dollars la tonne, après avoir dépassé la barre des 100 000 dollars pour la première fois alors que les sanctions occidentales contre la Russie suite à son invasion de l’Ukraine ont suscité des inquiétudes quant à l’approvisionnement en métaux. 

Le mouvement sans précédent sur le marché du nickel a conduit la Bourse des métaux de Londres à suspendre les échanges pour le reste de la séance de mardi. La Russie représente environ 10 % de l’approvisionnement mondial en nickel, principalement destiné à l’acier inoxydable et aux batteries des véhicules électriques. Le nickel se redressait déjà avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la forte demande de l’industrie de l’acier inoxydable et des batteries ayant épuisé les stocks, qui s’élèvent désormais à 76 830 tonnes dans les entrepôts enregistrés au LME, leur plus bas depuis 2019.

« Je pense que le marché va se calmer… Il y a beaucoup d’augmentation de l’offre à venir en 2022« , a déclaré Steven Brown, un consultant indépendant basé en Australie. Cela inclurait une grande partie de la nouvelle production de matte de nickel en Indonésie pour faire baisser les prix vers la fin de 2022, a-t-il ajouté.

FOLIE SUR LE NICKEL : IL A ATTEINT 100.000 DOLLARS LA TONNE AVANT DE REFLUER À 43.000 USD

Les prix du nickel se sont affolés comme jamais. Le cours du métal a même atteint la cote ahurissante de … 100.000 dollars la tonne dans la nuit du 7 au 8 février. Selon Boursier.com,  » Les cours du nickel ont vécu une nuit historique, franchissant la barre des 100.000$ à Londres (les futurs se négocient actuellement autour des 84.000$, en hausse de 75%!). Le métal utilisé dans l’acier inoxydable et les batteries lithium-ion avait déjà vécu une séance folle hier, clôturant sur un gain de 66% ! Pour se donner une idée de la vertigineuse ascension du nickel, ‘Bloomberg’ souligne que le métal a pris jusqu’à 72.000$ en seulement deux séances contre une hausse d’environ 11.000 dollars la tonne au cours des cinq dernières années.« 

« Cela devient fou – cela ne reflète aucun des fondamentaux de l’industrie« , a déclaré à ‘Bloomberg’ Jiang Hang, le responsable du trading chez Yonggang Resources, Jiang Hang,. Le « système de trading du LME est hors de contrôle et nécessite une intervention« , ou la contagion peut se propager à d’autres métaux.

Le marché du nickel, déjà tendu avant l’offensive russe en Ukraine, est dopé depuis plusieurs jours par les craintes concernant les approvisionnements en provenance de Russie. La flambée des prix du nickel, si elle se maintient, n’est guère une bonne nouvelle pour de multiples acteurs de la vie économique mais également pour la transition énergétique dans la mesure où elle menace notamment de faire grimper les coûts des batteries de véhicules électriques. La Russie produit 17% du nickel de qualité supérieure au monde.

Le cours ne s’est toutefois pas maintenu à 100.000 dollars la tonne. La dernière cotation était tout de même de 42.995 USD. Pour rappel, de tels sommets n’avaient été atteints qu’en 2006-2007. La question est de savoir s’ils vont se maintenir à de tels niveaux, et si oui, pour combien de temps.