Archives de catégorie : écologie

18.000 VÉHICULES ÉLECTRIQUE D’ICI 2030 : NOUVELLES AMBITIONS POUR LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE EN CALÉDONIE

Le schéma pour la transition énergétique sera prochainement actualisé, après son adoption en 2016. Si le mix énergétique à progressé en 5 ans, passant de 10 à 20%, la Nouvelle Calédonie doit poursuivre ses efforts pour réduire sa dépendance à l’énergie carbonée.

Sous l’impulsion de Christopher Gyges, en charge du secteur au gouvernement, les ambitions prioritaires de cette nouvelle version vont viser les secteurs d’activités les plus émetteurs de gaz à effet de serre sur le territoire. 
Trois ambitions ont été fixées, d’ici à 2030 :
1. verdir l’industrie minière et métallurgique : taux de pénétration des EnR minimum de 50 % dans le mix énergétique métallurgie ; 
2. Développer la mobilité décarbonée : 18 500 véhicules100% électriques minimum en circulation, et 50 % des nouvelles ventes de véhicules ; 
3. accélérer la transition énergétique du territoire : baisse de 30 % minimum de la consommation énergétique du secteur résidentiel et tertiaire comparativement à 2019.

Huit enjeux stratégiques ont été ciblés :
– favoriser l’émergence d’une économie compétitive et riche en emplois, grâce à la mobilisation de toutes les filières industrielles, notamment celles de la croissance verte
– construire une économie décarbonée et compétitive, au moyen du développement des énergies renouvelables, du soutien à l’amélioration de l’efficacité énergétique et de la mise en place d’instruments de coordination des politiques territoriales
– orienter le système électrique vers une plus forte décentralisation afin d’accélérer la transition énergétique tout en favorisant la solidarité 
– assurer la sécurité d’approvisionnement et réduire la dépendance aux importations 
– maintenir un prix de l’énergie compétitif et permettre de maîtriser les dépenses en énergie des consommateurs 
– préserver la santé humaine et l’environnement en luttant contre l’aggravation de l’effet de serre 
– garantir la cohésion sociale et territoriale en assurant un droit d’accès de tous les ménages à l’énergie sans coût excessif au regard de leurs ressources
– lutter contre la précarité énergétique

Dans cet ordre d’idée, le gouvernement a adopté une tarification incitative pour l’électricité qui sera disponible dans 12 nouvelles bornes de recharge prévues sur la Grande Terre.

UNE NOUVELLE GOUVERNANCE POUR NCE

Ingénieur diplômé de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole Nationale Supérieure des Pétroles et Moteurs, un Calédonien a pris les commandes de NCE

Nouvelle Calédonie Energie est une société par actions simplifiée créée en fin 2016, dont la vocation est de conduire à terme un projet de centrale électrique en remplacement de l’actuelle centrale dite « B » alimentant essentiellement l’usine SLN de Doniambo.

Initialement prévue au charbon, l’unité a été orientée vers le gaz, présenté comme une option définitive en décembre dernier. Il était alors indiqué notamment que toute solution hybride était annulée en raison des coûts de transport. Pour le stockage et la « regazéification » du gaz naturel liquéfié, la solution maritime avait été choisie, c’est à dire une installation en mer, les gros méthaniers ne pouvant rejoindre Doniambo en raison de leur tirant d’eau.

Cette « option définitive » masquait mal, cependant, un fonctionnement de la société jugé erratique, qui peinait, en quatre ans, à présenter un dossier ficelé et agréé. Depuis le début de cette année, les lignes ont bougé.

C’est un ingénieur Calédonien qui a pris les commandes de NCE. Nommé en février, Pierre Kolb se distingue d’abord par une solide formation : ingénieur diplômé de l’Ecole Polytechnique – X79, de l’Ecole Supérieure Nationale des Pétroles et Moteurs – 84, formé au management (PSD Insead – 98), il a occupé pendant 18 ans des postes opérationnels et de direction au sein de grands groupes industriels. Elf Aquitaine, Comilog, SLN, Eramet, ces entreprises l’ont notamment amené à diriger l’usine de fusion de Doniambo pendant plusieurs années. Un parcours entrepreneurial calédonien très dense a complété ce tableau éloquent qui l’a par ailleurs conduit à exercer des responsabilités au sein de la Chambre de Commerce et d’Industrie.

Et surtout, sa formation, sa connaissance de la SLN et d’Eramet font de lui un dirigeant technicien et analyste hors pair dans le lourd dossier dont il a la charge : produire la meilleure énergie et au meilleur coût par la réalisation la plus pertinente de la nouvelle centrale électrique.

Depuis, on l’a vu, les choses n’ont pas traîné. Des pistes plus propres que le gaz ont été explorées, au moins pour répondre à un tiers des besoins jusque là retenus. Ce sera le solaire, pour 50 MGW, option annoncée par le « ministre » Christopher Gygès et appel d’offres dans les semaines à venir. Pour le reste, un appel à manifestation d’intérêt sera lancé dans la foulée, et le Congrès sera saisi d’un projet de feuille de route avant la fin de cette année.

Après 4 ans de balbutiements, un budget annoncé de plus de 70 milliards, la création d’une taxe sur le diesel, on a enfin le sentiment qu’une vision moderne existe et qu’une équipe au fait des réalités locales est aux commandes.

CLASSEMENT DU RÉCIF : PERSONNE NE PARLE DE LA PRINCIPALE POLLUTION DU LAGON !

Célébrations des 10 ans du classement du récif calédonien au patrimoine mondial, Assises de l’Eau : à grand renfort de communication, on se gargarise du label obtenu pour une partie de notre barrière de corail. Ce label est une reconnaissance exceptionnelle et invite les autorités à préserver ce patrimoine. Or au delà de la « com » de rigueur, la principale source de pollution du lagon … est passée sous silence ! Inaction.

Bien sûr, il faut rendre hommage aux multiples associations et de bénévoles qui se mobilisent notamment pour sensibiliser les jeunes et la population à la protection du lagon et des zones coralliennes.

Il ne faut également pas ignorer les réglementations prises.

« PERSONNE NE S’INTÉRESSE
À CE QUI CONSTITUE
LA POLLUTION QUOTIDIENNE DU LAGO
N »

Mais concrètement, au delà de ces actions louables, au delà des réglementations qui ne valent que si elles sont respectées, et même au delà des réserves marines dont la première création remonte aux années 70, personne ne s’intéresse à ce qui constitue la pollution quotidienne du lagon !

Chaque jour, chaque semaine, chaque mois, des millions de mètres cubes de liquides pollués sont dispersés dans notre lagon, et peuvent atteindre la barrière corallienne.

« UNE POLLUTION SILENCIEUSE »

Ces rejets, ménagers, industriels, agricoles ou miniers sont oubliés dans les colloques, les séminaires, les anniversaires qui donnent meilleure conscience.

Ces effluents, transportés par les rivières ou directement rejetés dans les eaux du lagon, devraient faire l’objet d’une attention particulière dans le cadre de l’ensemble du dispositif d’assainissement.

Mais le temps semble plus que jamais être celui de la « com ». Elle a l’avantage de mettre en lumière des personnalités ou des institutions. Passé la « com », le suivi et les actions passent à la trappe …

Il en va ainsi du beau lagon calédonien. Pendant que s’effectuent les réjouissances, et que la « com » succède à la « com », silencieusement, les effluents pollués se diffusent jusqu’aux minuscules madrépores. Le « patrimoine mondial » meurt un peu chaque jour.