Réunie samedi à Boulouparis, l’Union Calédonienne a lancé sa campagne électorale pour le référendum, une campagne qui se veut unitaire avec les autres composantes indépendantistes. C’est le premier Vice-président du parti, Gilbert Tyuienon, qui a ouvert les débats dans un discours de mobilisation. Il a évoqué le document publié par l’Etat sur les conséquences du Oui et du Non, et l’a qualifié de « document exclusivement juridique, et en cela, il reste théorique« .
A l’évidence, ce document, factuel et non politique, gêne les indépendantistes en énonçant des réalités qui ne sont pas que « théoriques ».
Le terme possède deux significations. Théorique veut dire « qui consiste en connaissance abstraite : qui élabore des théories« . Théorique signifie également : « qui est conçu, de manière abstraite et souvent incorrecte« .
L’abstraction peut qualifier une règle de droit, et la justice veille à son application. Pour autant, le document de l’Etat vise des situations qui risquent de se réaliser « en cas » de victoire du Oui. Il n’est d’ailleurs pas que juridique puisque l’aspect des conséquences financières pour la Nouvelle Calédonie y tient une large place. Et c’est d’abord cette victoire éventuelle qui est une abstraction.
Pour le reste, le document évoqué décrit des situations qui pourraient se produire, avec certitude : la fin du financement des compétences régaliennes et des subventions aux collectivités françaises pour un montant 2020 de 178 milliards FCFP, la fin du financement des enseignements privés, publics et supérieurs, ou encore la perte de nationalité française pour la plupart des Calédoniens.
La variable, qui pourrait relever de la théorie, est le curseur qu’ajusterait la France dans chacun des cas dans le scénario d’une indépendance de la Nouvelle Calédonie. Tout le reste ne serait alors qu’une sinistre réalité.