Tenir ses engagements, c’est ce qui crée la confiance, en économie comme dans d’autres domaines. L’inverse est vrai. C’est cet inverse qui se passe avec la « commission d’enquête » sur l’attribution du permis de recherche pour le gisement de nickel dit « Proxy-Pernod », dans le sud de la Calédonie.
La commission d’enquête, compte tenu du climat dans lequel elle s’est décidée, a valeur de « mise en examen » pour les deux industriels mis en cause. Jugement : le 30 juin prochain.
Curieuse manière de traiter un groupe mondial comme Valé, majeur en matière de mine et de métallurgie, qui a pris un risque de 600 milliards de FCFP pour construire une usine chez nous, usine dotée d’un procédé industriel expérimental, c’est à dire à risque.
Un groupe qui a englouti Inco, et a pris sa suite dans cette aventure industrielle.
Or, il avait fallu 35 ans pour convaincre Inco, alors numéro un mondial du nickel, d’investir en Nouvelle-Calédonie. Pour aboutir, Jacques Lafleur avait déployé des trésors de persuasion, et offert des conditions d’investissement aussi favorables que dans des pays lancés dans une telle quête.
Ce faisant, il montrait à d’autres groupe mondiaux qu’il était crédible d’investir lourdement en Calédonie.
Après le succès de l’usine pilote d’Inco, le parcours de l’usine à l’échelle réelle a été le plus compliqué qui soit. Matériel incendié, difficultés sociales et environnementales, déboires avec l’ingénierie, arrêt du chantier pendant de longs mois : la panoplie complète de ce qui aurait pu amener le repli de la société.
Aujourd’hui, cette usine, compte tenu de son retard par rapport aux objectifs de production, fait un peu figure de « canard boiteux » au sein du géant brésilien. Mais ses équipes tiennent bon. Les centaines d’employés locaux y croient. Son échec, faut-il le souligner, ferait l’effet d’une bombe thermonucléaire dans l’économie calédonienne.
La Calédonie est-elle le seul endroit au monde où l’on puisse s’approvisionner en nickel ? Certainement pas. Toutes ces réflexions valent évidemment pour le groupe Eramet, français de surcroît, et qui prudemment, poursuit la diversification de ses approvisionnements …
Il existe un schéma catastrophe à moyen terme, relevant bien sûr de la fiction totale. Ce schéma qui serait le pur produit d’une imagination délirante, c’est l’abandon de l’usine Doniambo par Eramet, devenu minoritaire dans la SLN, et la fermeture de Valé à l’issue de nouveaux dommages industriels. Resterait la totalité du domaine minier. Pour qui ?