A entendre de nombreux commentaires paternalistes sur la « pauvre Papouasie » par rapport à la « riche Calédonie », il faut se rendre à l’évidence : beaucoup ignorent ce qui se passe dans le Pacifique. Et en particulier, que la Papouasie est devenue infiniment plus riche que la Calédonie !
Depuis, le début des années 2010, en effet, la découverte de gigantesques gisements de gaz ont modifié le paysage économique de cette grande ile.
2000 milliards FCFP pour un seul projet !
C’est ainsi que le plus grand programme de développement jamais mené dans le Pacifique a été lancé par le géant américain Exxon. Exxon, par sa capitalisation boursière, est la deuxième plus grosse entreprise mondiale derrière Apple.
La compagnie a investi, au travers de la société PNG LNG (pour Papua New Guinea Liquefied Natural Gas) la somme colossale de 19 milliards de dollars, soit pratiquement 2.000 milliards FCFP !
Total a investi en Papouasie
Pour faire bonne figure, la compagnie française Total est un important partenaire pour la valorisation de deux des plus importantes découvertes de gaz de ces dernières années en Asie-Pacifique. Ces investissement se montent à plusieurs centaines de milliards FCFP supplémentaires.
Des compagnies chinoises sont évidemment sur les rangs, pour profiter de ce nouvel eldorado pétrolier.
D’autres compagnies françaises y trouvent leur compte. En particulier Vinci, dans la filiale Entrepose, bien connue en Calédonie, a achevé un contrat de 1,3 milliard de dollars australiens soit 105 milliards FCFP sur quatre ans pour le projet de gaz liquéfié « PNG-LNG » d’ExxonMobil en Papouasie-Nouvelle-Guinée, où il a posé 450 kilomètres de pipeline à travers la jungle.
Le gaz et le pétrole ont un cours à la baisse, mais certainement moins volatile que celui du nickel. Ces ressources considérables n’ont cependant pas les mêmes retombées pour tous les Papous … La Nouvelle-Calédonie a la chance de faire partie de la République, et d’avoir à en mettre en permanence, les règles de démocratie et de transparence.
30 milliards pour les Jeux de Papouasie 6,5 milliards pour NC 2011
Toujours est-il que c’est au moins 30 milliards FCFP que la Papouasie a consacré aux Jeux. Bien loin devant les 6,5 milliards d’équipements sportifs de NC 2011, auxquels s’étaient ajoutés les frais d’organisation et de construction de la Cité Universitaire, ainsi que le dernier grand bâtiment de cours de l’UNC.
Au total, ces Jeux de Papouasie sont une réussite. Et l’esprit des Jeux a été respecté, à la fois par l’organisation, et aussi par l’attitude remarquable du public papou qui laissera certainement un souvenir ému à nos cagous.
Au centre : Jouannet un sergent de l’armée australienne et le Consul de France Monsieur Brenac.
Cette photo m’avait été donnée, avec les identités, par Ferdinand Courtot. Hommage à ce dernier, le dernier du groupe, qui nous a quitté cette semaine.
L’élection de Thierry Santa, candidat du nouveau groupe « les Républicains » présidé par Sonia Backès était attendue. Mais la séance du congrès a produit ses premières surprises.
Ce matin, en effet, et contrairement à ce qu’il avait annoncé, Gael Yanno ne s’est pas porté candidat au « perchoir ». Probablement en raison de la défection de dernière minute de Nicole Robineau, ce qui lui laissait entrevoir un score de 3 voix.
Toutefois, l’UCF s’est abstenue au premier tour. Une façon de rappeler qu’avec 3 élus, Gael Yanno détient une des clés de la majorité des loyalistes au congrès.
Au cours du deuxième tour, le candidat des Républicains a cette fois recueilli la majorité absolue avec 29 voix.
Autre événement annoncé, les indépendantistes ont présenté une candidature unique, celle de Rock Wamytan. Une première depuis des années.
Troisième événement : dès l’ouverture de la séance, Thierry Santa a appelé à ses côtés le Président du gouvernement. Au cours de son discours il a appelé Philippe Germain a insuffler au gouvernement l’esprit de concorde qui a soufflé du le congrès.
C’est une histoire peu connue des calédoniens. Une quinzaine des leurs ont décidé, en 1940, de rejoindre le Général de Gaulle et les Forces Navales Libres avant le départ du Bataillon du Pacifique. Des pionniers, en quelque sorte.
Ferdinand Courtot était le dernier de ces hommes courageux.
Ayant gagné Sydney dans un premier temps, ils ont ensuite été acheminés vers Londres pour y rejoindre le Général de Gaulle.
Le groupe de marins calédoniens à Sydney – Photo Ferdinand Courtot
La photo jointe m’a été donnée par Ferdinand Courtot. Elle y montre le groupe de calédoniens où il figure, de même que ses compagnons parmi lesquels le père de Trevor Underwood ainsi que mon père, Charles Briault.
Ferdinand Courtot, né à Voh, était un brave. Comme tous ses frères d’arme.
Circular Quay, à Sydney, était en fête Bleu Blanc Rouge pendant 3 jours à l’occasion du 14 juillet, le « Bastille Day ». Ce sont en effet 350.000 personnes qui ont arpenté les 8.000 m2 entre Philip street et Pitt street pour apprécier les produits du terroir français, la musique et les films français, et bien sûr les bons vins des régions de France.
Cette foule énorme a pu également déguster des spécialités francophones de Belgique et de Suisse sur le parvis de l’immeuble AMP. Ces deux pays célèbrent en effet leur fête nationale le 21 juillet et le 1er août prochains.
Rappelons qu’un nouveau Consul Général va remplacer prochainement Eric Berti, lui même nommé à Hong Kong, et devenu connaisseur de la Nouvelle-Calédonie.
Nicolas Sarkozy devrait pouvoir préparer sereinement les primaires de 2017 et même envisager sa candidature aux prochaines présidentielles. Un des principaux risques susceptible de plomber ses ambitions de retour pourrait prochainement tomber.
En effet, le 8 juillet dernier, le parquet a requis un non-lieu général sur le dossier des pénalités liées à la précédente campagne présidentielle, pénalités payées par l’UMP. Dans cette affaire, l’ancien chef de l’État est placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté dans cette affaire. Ce sont Jean-François Copé et l’ex-trésorière du parti Catherine Vautrin qui sont mis en examen pour abus de confiance.
Il revient à présent aux deux juges d’instruction de trancher. Renaud Van Ruymbeke avait décidé, en avril, de ne pas mettre Nicolas Sarkozy en examen. Une ordonnance de non-lieu semble donc probable.
LES TAXIS À PARIS. ET NOUMÉA ? La crise d’Uber Pop a mis en relief l’insuffisance du service des taxis à Paris. Service au sens large du terme par rapport, non pas à Uber Pop, mais Uber. Ce dernier propose en effet des services inégalés : commande par smartphone, indication sur l’heure d’arrivée, sur la marque du véhicule, chauffeur apprêté, eau minérale à l’intérieur de la voiture, débit automatique internet.
De surcroît, il y a 18 000 taxis à Paris (et 10 000 VTC), soit 4,1 taxis pour 1000 habitants, contre 25 000 à Londres (et 80 000 VTC) soit 12,6/1000 habitants.
Si l’on appliquait le ratio londonien à Nouméa, les nouméens bénéficieraient du service de … 1260 taxis !
Contre 65 actuellement.
BIENTOT DES DRONES DANS LE LAGON CALEDONIEN Une chose est sûre : dès que des drones sous-marins accessibles au grand public auront été mis au point, il y en aura dans le lagon calédonien. En imaginant qu’ils soient équipés d’une caméra, c’est l’assurance de trouver du poisson dans la patate repérée à vue ou au GPS, ou même de vérifier si sur le haut fond traînent quelques rougets !
C’est l’Institut de mécanique et de technique maritime de Hambourg qui va bientôt tester un exemplaire de petit drone sous-marin. L’objet, très sophistiqué, mesure une trentaine de centimètres. Un rêve pour les plaisanciers du lagon.
TSIPRAS : COMMENT PLOMBER UNE ECONOMIE Qui prétend que des politiques ne peuvent pas plomber rapidement une économie ? Certainement pas les experts européens en charge de l’examen de l’économie grecque.
Avant l’arrivée de Tsipras, le pays était en plein redressement. :
+2,9% de croissance, avec Tsipras, chute à +0,8%
Prévision du solde budgétaire public 2016 : +1,3% du Pib, avec Tsipras, chute à -2,2% du Pib
Dépôts bancaires : 161 milliards d’euros, avec Tsipras, chute à 134,5 milliards d’euros
C’est la Grèce. Nous parlerons prochainement de la Calédonie.
CAPITALISATION BOURSIERE : 5 AMERICAINES EN TETE Les plus grosses capitalisations mondiales sont celles de sociétés américaines. Depuis maintenant plusieurs années, les nouvelles technologies et le numérique sont passés devant les compagnies pétrolières, autrefois largement en tête.
C’est Apple qui mène la danse avec 725 milliards $ ( soit 73.000 milliards de FCFP soit 365 fois le budget de la Calédonie !). La compagnie de l’Iphone et de Mac est suivie par Google avec 375 milliards $. Vient enfin la première compagne pétrolière (américaine) qui est Exxon avec 357 milliards $, Berkshire Hataway (finance) avec 357 milliards $ et Microsoft avec 334 milliards $.
Une compagnie chinoise est 6è : Petrochina avec 330 milliards $.
Pendant que sur les ondes, la guéguerre fait rage entre l’UCF et les Républicains, une réalité demeure : la constitution d’un groupe au congrès n’a contraint aucun des élus y participant à quitter son mouvement politique.
C’est en effet, ou une ambiguité, ou une première étape. Mais dans l’ex-UMP, personne n’a voulu transgresser les instructions de Nicolas Sarkozy : la coordination, le regroupement, mais pas de mouvement politique pour l’instant.
Isabelle Lafleur demeure la dirigeante de son parti, le RPC. Quant à Sonia Backes, elle a démissionné du gouvernement, mais pas du MPC.
Face à Alexandre Rosada, le Président de l’UCF, Gael Yanno, a déclaré refuser « de se soumettre à Pierre Frogier ». Mais il semble bien que ni Isabelle Lafleur, ni Sonia Backes n’aient prêté allégeance au Président du Rassemblement qui d’ailleurs, ne siège pas au congrès et ne leur a pas demandé.
Les loyalistes sont, paraît-il, en quête d’union. Depuis 2004, les routes des uns ont divergé de celles des autres. Mais ils ont un point commun : tous ont fait leurs classes –et ont accédé au statut d’élu- au RPCR. « R » comme République.
Or par définition, les républicains sont attachés à la République, par opposition aux indépendantistes qui veulent s’en séparer. Inévitablement, la constitution du groupe « les Républicains » suggère une interrogation : Nicolas Sarkozy arrivera-t-il à rétablir l’union des … républicains en Calédonie ?
Le PDG d’Eramet, Patrick Buffet, est constant dans sa stratégie industrielle. En novembre 2010, il y a donc près de 5 ans, il affirmait, suite aux demandes de Dang de porter la participation des collectivités calédoniennes dans le capital de la SLN à 51 % : « « La perte de la majorité est inconcevable, on préfère vendre la SLN et partir. Nous ne sommes pas des opérateurs financiers, mais des industriels« . Et il ajoutait alors, pour que les choses soient bien claires : « Cette majorité n’est pas négociable« .
Aujourd’hui, et alors que la SLN enregistre de lourdes pertes en raison de la chute vertigineuse des cours du nickel, Patrick Buffet vient de confirmer sa position, à propos de la demande réitérée cette fois par Philippe Gomès et le Président du Gouvernement Philippe Germain de porter la participation de la STCPI (l’entité qui porte les parts des collectivités locales au sein du capital de la SLN – Ndlr) à 51%.
Lors d’un déplacement à Tokyo, il a en effet déclaré : « Une situation dans laquelle nous financerions et garantirions une nouvelle centrale d’une telle importance pour une société dont nous n’aurions pas la majorité est impossible ». C’est clair, c’est net !
« UN RETRAIT
D’ERAMET »
Or, le remplacement de la centrale actuelle, polluante et coûteuse, est une nécessité pour la SLN afin de mener à bien son plan de compétitivité. Il y a fort à craindre que sans ce ballon d’oxygène sur sa facture énergétique, la compagnie ne pourra tenir longtemps face à la concurrence internationale. En filigrane, c’est la menace de la mise en sommeil de Doniambo dans les 5 ans à venir.
Pire, ce coup d’arrêt à la modernisation de l’appareil industriel calédonien pourrait entraîner le retrait d’Eramet de Nouvelle-Calédonie, accompagné de l’obsolescence progressive de l’usine Doniambo, et du seul maintien des intérêts miniers du groupe français.
Patrick Buffet, à l’évidence, ne s’exprime pas sans l’aval tacite de son partenaire japonais Nisshin Steel et du groupe Duval. Mais qui peut douter que cette position n’a pas aussi reçu l’onction de l’Etat.
Dans les couloirs de Matignon, et même de l’Elysée, on ne cache pas que les prétentions soutenues depuis longtemps par André Dang sont démesurées. Et contraires à l’intérêt national.
Démesurées parce que les collectivités industrielles n’ont pas les moyens de supporter un risque industriel déjà trop important dans le montage de KNS et de l’usine de Corée, et a fortiori, dans une majorité à la SLN. En coulisse, certains fonctionnaires font remarquer que « la Calédonie aura tout simplement du mal à équilibrer, dans les années futures, ses régimes de retraites des salariés et des fonctionnaires ! ».
Alors un risque industriel de plusieurs centaines de milliards de CFP …
Quant à l’intérêt national, il ne se mesure plus dans des termes pseudo-coloniaux. Il s’agit simplement du fait que la Calédonie est jusqu’à preuve du contraire une collectivité de la République, que l’Etat y assure son rôle au prix de 20% du PIB calédonien. Entre autres.
Un Comité des Signataires aux résultats inespérés, une rencontre importante de loyalistes avec Nicolas Sarkozy, un « esprit des Accords » décrit comme « retrouvé », autant d’évolutions qui vont se traduire dans la vie politique locale aux tous prochains jours. Jeudi soir, en tout cas, dix conseillers du congrès ont déposé une déclaration de groupe intitulé « Les Républicains ». Tout laisse à penser qu’une page se tourne, et qu’une autre, nouvelle, est en train de s’écrire. Explications.
FINALEMENT, UN COMITE DES SIGNATAIRES Le gouvernement français, inspiré par de vieilles lunes, n’avait pas saisi la réalité du contexte calédonien d’aujourd’hui en ce début d’année. Intransigeant sur la composition des listes électorales, il demeurait sourd aux demandes répétées du Sénateur Pierre Frogier de réunir un Comité extraordinaire pour remettre la Calédonie sur les rails des Accords, et rien n’y faisait.
Il a fallu que dix mille calédoniens descendent dans la rue le 24 avril dernier lors de la visite du Président de l’Assemblée Nationale, pour que, alerté par ce dernier, Manuel Valls prenne le véritable pouls du territoire. Claude Bartolone ne s’y est pas trompé : la Calédonie est une poudrière qui sommeille. Malheur à celui qui met le feu aux poudres !
En 24 heures, tout a basculé. Un Comité des Signataires extraordinaire programmé. Et le Premier ministre piqué au vif au cours de la réunion par Pierre Frogier qui lui demande tout de go d’être enfin à la hauteur de ses prédécesseurs prestigieux, Michel Rocard et Lionel Jospin. Pour le coup, Manuel Valls « secoue le cocotier », replace l’Etat dans le jeu, et met chacun en face de ses responsabilités. Résultat : un Comité salué comme une avancée remarquable dans un esprit des Accords retrouvé.
« SURMONTEZ VOS DIVISIONS » Pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, le Sénateur, Gael Yanno et Isabelle Lafleur rencontrent Nicolas Sarkozy dans la foulée de la création des Républicains. Le Président de la toute nouvelle formation politique nationale n’y va pas par quatre chemins. « Pour réussir le destin de la Calédonie, il est temps pour vous de surmonter vos divisions » recommande-t-il à ses interlocuteurs. Fermement. Et à l’appui de ses dires, il évoque son propre parcours, pour ressouder la famille UMP d’abord, puis pour réussir la naissance des Républicains.
Pierre Frogier connaît le tempérament de Nicolas Sarkozy. Il sait qu’une « ferme recommandation » est davantage qu’une instruction : un devoir …
Gael Yanno réagit différemment. Au sortir de la réunion, il indique son intention de fonder le parti des Républicains Calédoniens ! Ce qui lui vaut la remarque immédiate de son compère Philippe Blaise qu’il existe déjà le Mouvement des Républicains Calédoniens …
Mais tout cela se passe à Paris. C’est à Nouméa que l’action politique va se déplacer.
CRÉATION DES « RÉPUBLICAINS »
Pierre Frogier sent qu’il se trouve dans une séquence positive. Il est conscient aussi du fait que la création des Républicains peut répondre à une interrogation complexe : comment à la fois redonner un nouveau départ aux discussions qui l’obsèdent sur la sortie de l’Accord de Nouméa, aller dans le sens voulu par le Président des Républicains, et répondre à l’inquiétude des calédoniens qui grandit ?
Une nouvelle fois, il « jette la rancune à la rivière », et décide de tenter de surmonter les divisions. C’est un récidiviste de l’union. Déjà en 2009, au nom de l’intérêt de la Nouvelle-Calédonie, il avait mené la réconciliation avec un Philippe Gomès pourtant honni par le Rassemblement.
Lors de son comité directeur du 17 juin, le Rassemblement acte « le principe de la constitution du groupe « Les Républicains » au Congrès de la Nouvelle-Calédonie, groupe qui pourra être élargi à tous les élus qui partagent ses valeurs et qui souhaiteraient s’y associer. »
Gael Yanno, est dans une autre démarche. Il fait connaître ses réticences à cette proposition, puis s’exprimant sur plusieurs radios, annonce qu’il ne participera pas à la création du groupe de Républicains. Le 8 juillet, il indique qu’il sera candidat au perchoir du congrès.
Isabelle Lafleur, elle, est sensible à la volonté d’union de Sarkozy. Elle n’a jamais caché que son implication dans la vie politique n’avait qu’un seul but : participer à la réunion des loyalistes en poursuivant le dialogue avec les indépendantistes, comme le fit Jacques Lafleur. Elle décide d’être parmi les fondateurs du groupe nouveau.
Sonia Backès qui a déjà beaucoup appris en politique, sent bien que renoncer à cette opportunité d’union, prônée par l’homme fort de l’opposition nationale et peut être demain, Président de la République, serait probablement une erreur. Elle est de surcroît déçue par Gael Yanno dont elle a pourtant grandement suscité l’ascension, et leur inimitié croissante est devenue un secret de polichinelle dans le landernau politique local…
Elle décide donc de démissionner du gouvernement où l’atmosphère est délétère et le travail quasiment impossible, pour participer à la création des Républicains au congrès. Et obtient la présidence du groupe.
Tous s’accordent à « surmonter leurs divisions » comme le souhaitait Sarkozy dont l’ombre va désormais flotter au congrès. Un ombre particulière pour les indépendantistes : depuis « les événements »,Nicolas Sarkozy avait été le premier Président de la République à être accueilli par eux à la Place Bir Hakeim, après qu’il eut accepté de faire flotter le drapeau de l’identité kanak aux côtés de celui de la France.
UNE NOUVELLE PAGE POLITIQUE OUVERTE Certes, un groupe d’élus n’est pas un mouvement politique. Mais la constitution des Républicains, jeudi soir, au sein de la première assemblée du territoire, est un événement parce qu’il rebat, de manière importante, les cartes politiques locales.
Il connaîtra logiquement des prolongements, et rapidement, à l’Assemblée de la Province sud.
Effet collatéral : il fait exploser l’UCF. Arithmétiquement, Gael Yanno devrait perdre son siège de Président du congrès et son groupe politique n’existera plus. Il faut en effet 6 sièges pour en constituer un. Il perd également tous les moyens matériels et humains liés à la fonction et au groupe. Enfin, l’UCF ne pourra pas prétendre à présenter une liste dans un quinzaine de mois pour la nouvelle désignation du gouvernement.
Inversement, les Républicains ont de bonnes chances d’avoir un ou une des leurs présider le congrès. Philippe Gomès, déjà accusé d’hégémonie institutionnelle, ne souhaite pas briguer pour son parti cette présidence mais soutiendra un candidat d’union non-indépendantiste.
Dès lors, si les jeux ne sont pas encore faits, on sait qui a les atouts dans sa main.
LISTE UNIQUE INDEPENDANTISTE Autre interrogation dans la perspective du renouvellement du bureau du congrès le 16 juillet prochain : une candidature puis une liste unique des indépendantistes. Cette hypothèse est aujourd’hui très crédible.
Mais paradoxalement, elle contribuera à renforcer et à accélérer un processus de réunion des loyalistes. En ce sens, la formation du groupe des « Républicains » est une avancée. Mais si les « loyalistes » veulent maintenir au congrès une majorité qui existe démocratiquement dans le territoire, il leur faudra aller au delà.
En effet, dans l’hypothèse d’une liste unique, les indépendantistes pourraient rafler la mise face à une division de leurs adversaires …
UNE BONNE NOUVELLE POUR LES CALÉDONIENS En attendant, le nouveau processus d’union amorcé par Les Républicains est un événement politique. Plusieurs échéances se profilent : la présidence du congrès, bien sûr, mais au delà, l’élection du prochain Président de la République, puis les élections législatives.
Ce début de retour à l’union est en tout cas une bonne nouvelle pour les calédoniens, lassés des guerres fratricides, inquiets de la dégradation de l’économie, anxieux devant le terme de l’Accord de Nouméa qui se rapproche.
Après plus de 10 ans de déchirements ininterrompus entre loyalistes, ils attendaient que la page se tourne. C’est peut être maintenant.