Pour ce qui concerne l’évolution institutionnelle, l’État souhaite clairement qu’elle se fasse dans le cadre d’un “accord global et ambitieux“, répondant aux “préoccupations et aux voeux des Calédoniennes et des Calédoniens, qui attendent de nous une approche ambitieuse, volontariste, à la hauteur des habitants de ce même “pays”“
Le socle pourrait être celui issu de l’Accord de Nouméa, avec un focus sur l’exercice ou le transfert des compétences, ces dernière pouvant le cas échéant concerner le domaine régalien. Une hypothèse qui peut satisfaire les indépendantistes, mais susciter les réticences des loyalistes. En effet, un des constats du bilan de l’Accord de Nouméa est, pour partie, la carence calédonienne à exercer, techniquement et financièrement, certaines compétences transférées.
Mais Gérald Darmanin veut transcender la réflexion pour aboutir, “ensemble“, à la construction “d’un projet et d’un récit politiques“.
On peut ainsi comprendre la gradation du discours délivré par l’État. Elections provinciales et réforme du corps électoral incontournables. Droit à l’autodétermination garanti, mais dans un temps suffisamment long pour la construction d’un projet “ensemble“, éclairant les choix qui seraient alors proposés. Construction d’un statut en évolution, “sans tabou” de la part de l’État, c’est à dire en envisageant éventuellement des hypothèses institutionnelles innovantes, mais requérant le consensus entre les “partenaires”.
À ces derniers de s’entendre. Avant que sur les sujets les plus urgents, l’État soit contraint de prendre des décisions “sans les Calédoniens”.