Ce n’est pas une surprise. Que le droit des populations d’Outre-mer à l’autodétermination figure dans la Constitution de la République, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer l’a rappelé à de nombreuses reprises.
C’est cependant devant la commission spéciale de décolonisation de l’Onu qu’il a indiqué que la France pouvait envisager l’exercice de ce droit “dans une ou deux générations”.
Ce délai avait été récusé par Roch Wamytan s’exprimant au nom du FLNKS, et qui avait douté du “sérieux” de la proposition de Gérald Darmanin.
Ce dernier a remis cette hypothèse sur le tapis à défaut d’autre proposition du FLNKS que celle de l’établissement d’un “traité” d’indépendance en 2025. Les non-indépendantistes, pour leur part, ne sont évidemment pas demandeurs de l’exercice de ce droit.
Sur ce sujet, cependant, il semble que le ministre veuille donner du temps au temps, selon la formule consacrée par François Mitterrand. Tout reste ouvert. En effet, si la Constitution garantit ce droit, rien ne figure quant au conditions de son déclenchement, son corps électoral, et encore moins son délai. Tout cela devrait résulter d’une négociation, à condition toutefois, que le FLNKS renonce à sa posture de refus.
Dans une lettre adressée aux chefs de groupes, le ministre indique : “Ainsi, la possibilité d’interroger les liens qui unissent la France et la Nouvelle-Calédonie, leur nature et leur organisation, pourrait être maintenue sans fixer dès à présent le contenu de la question qui serait soumise au vote, selon une logique de projet plus constructive qu’une simple question binaire“.
La position de l’État, favorable à l’exercice du droit à l’autodétermination, mais résumée dans la formule lapidaire “pas tous les jours”, incite surtout à la recherche d’une évolution plus consensuelle de la Nouvelle-Calédonie, la réalisation d’un véritable projet commun. Pour que la réponse à la question éventuelle posée alors ne débouche pas sur le vide …