Beaucoup de Calédoniens sont sceptiques sur tout. Mais s’ils n’ont pas entendu le message de Gérald Darmanin sur la réforme électorale, c’est qu’ils sont sourds ! Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer est en effet, à la fois constant sur sa position à propos de la réforme électorale, et on ne peut plus clair lors de cette première journée.
Dans ses déclarations, deux certitudes : d’une part, les élections provinciales prévues à la fin de l’actuel mandat des conseillers auront bien lieu l’année prochaine, et d’autre part, il n’est pas question qu’elles soient convoquées et qu’elles se déroulent avec le corps électoral actuel, c’est à dire gelé. C’est, en même temps, de la constance et de la clarté.
Ce corps électoral sera restreint. Tout comme le fut initialement celui de 1998. Les Loyalistes ont évoqué 3 ans glissants, lors de leur séminaire de Païta. Calédonie Ensemble a indiqué 10 ans glissants. Le FLNKS, quant à lui, se borne a refuser tout changement du corps électoral, c’est à dire le maintien du gel. Alors Gérald Darmanin est arrivé avec une proposition : 7 ans glissants. Cela signifie qu’au bout d’une résidence continue de 7 ans en Nouvelle-Calédonie, tout électeur ne figurant pas sur les listes électorales provinciales pourrait demander son inscription.
Autre indication : l’État convient que le principe de la citoyenneté de Nouvelle-Calédonie pourrait non seulement être maintenu, mais le qualifie d’irréversible. Ainsi, il serait possible aux non-citoyens d’accéder à la citoyenneté locale à l’issue de 7 ans de résidence continue, si la durée proposée était retenue ou imposée.
Conséquence : l’inscription de 11.000 natifs “qu’ils soient ou non d’origine kanak”. Et une correction : le droit de vote pour les petits enfants actuellement exclus.
Il demeure que ce délai de 7 ans mis sur la table par le ministre est une proposition. Son souhait est que les partenaires calédoniens s’accordent, sur cette durée ou sur une autre.
Pour le reste, Gérald Darmanin confirme le calendrier. A défaut d’accord des parties locales, l’État prendra ses responsabilités et agira. Ce n’est pas le choix du ministre, mais il indique : “pas de prime à la procrastination”.