Au cours du débat sur la loi de programmation militaire, le député guadeloupéen, Olivier Serva a déposé un amendement pour que le mot “métropole” disparaisse du texte législatif. C’était le 23 mai, journée nationale d’hommage aux victimes de l’esclavage colonial. Pendant que Sébastien Lecornu défendait sa loi, la présidente de l’Assemblée nationale était à la Réunion en compagnie de l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault, président de la fondation pour la mémoire de l’esclavage, pour la célébration.
Olivier Serva est député du groupe Liot (Liberté, Indépendants, Outre-mer et Territoires), celui qui a également déposé une proposition de loi pour annuler celle de la retraite à 64 ans. “J’ai tenu à rappeler la sémantique du mot « Métropole » qui revient encore trop souvent dans les écrits et les bouches”, déclare-t-il devant un hémicycle clairsemé. Rappelant que la définition du terme Métropole dans le Petit Robert fait référence à un « Territoire d’un État considéré par rapport à ses colonies, aux territoires extérieurs », il poursuit “Proscrivons ce terme et préférons « l’Hexagone »”, a-t-il alors proposé avec succès. “Je me félicite de l’adoption de mon amendement prévu à ce dessein. Décolonisons nos sémantiques légistiques et réglementaires !”.
L’amendement a été adopté. On aurait pu aussi demander au Petit Robert, d’amender sa définition de “métropole”. Au fait, cela implique que l’on ne dise ni n’écrive “métropolitains”. Ce seront désormais des “hexagonaux” ? Ou des “Français de l’hexagone” ? Cette discrimination sémantique ne constitue-t-elle pas une forme de discrimination ? Devra-t-on retirer des bibliothèques les livres et les journaux comportant le mot “métropole” ou “métropolitain” ? Va-t-on instaurer une sanction pour ceux qui les utilisent ?
De nombreuses réactions ont été exprimées. Quelques unes sont positives. Parmi les négatives, on trouve “Encore un qui ne mérite pas son salaire….des heures de boulot je suppose pour ça ???? Franchement qu est que ça va changer à nos vies ???“, “Oulala ma vie va changer je vais mieux vivre demain élire des députés pour voter se genre de chose tu m’étonne les gens ne vote plus“, ou encore “Le mot « Hexagone » est un traumatisme et une offense à mon histoire : il me rappelle mes cours de géométrie de 4eme“.
