Le contraste est saisissant. Quelques délinquants qui abreuvent les images des réseaux sociaux, et celles, moins nombreuses, plus discrètes, de ces centaines de jeunes Kanak qui travaillent dur ou qui ont travaillé d’arrache-pied pour accéder à la réussite. Ingénieurs, juristes, chercheurs, artistes, enseignants, techniciens, ils sont légion, mais la légion est discrète car elle n’alimente pas le fait divers.
Pourtant, cette évolution est importante. Souvent d’ailleurs, il n’est fait référence qu’au programme 400 cadres, comme si ce programme constituait une formation au rabais. Cette vision est totalement fausse. Dans le programme 400 cadres, les cursus sont ceux de n’importe quel étudiant en école d’ingénieur, en faculté ou en établissement de formation. Mais un encadrement permanent est apporté aux jeunes de la diversité en vue de leur réussite. Et puis il y a tous les autres, ceux qui tentent l’aventure du Savoir en toute liberté.
Dans tous les cas, il leur faut quelques efforts supplémentaires par rapport à leurs autres camarades. Quand on vit en tribu, dans un squat, ou loin de l’école, qu’à la maison, les conditions de travail ne sont pas, disons, les meilleures, la réussite n’est pas impossible, mais elle est difficile.
« C’est difficile aussi pour les autres » diront certains, rappelant à juste titre que d’autres enfants ont aussi des difficultés matérielles, et parfois familiales, à surmonter. Il n’empêche. Une génération de jeunes Kanak instruits, travailleurs, accédant progressivement aux fonctions de cadres, est en croissance, aux côtés des jeunes Calédoniens.
Demain, peut être, ensemble, ils pourront enfin avoir l’ambition d’un destin partagé, débarrassés des scories des idéologies, préoccupés d’un avenir encore meilleur pour leurs propres enfants. Un avenir qui est largement fondé sur l’accès au Savoir, un gage incontournable de la réussite.