UNE PATROUILLE DE GENDARMES PRISE À PARTIE EN PLEIN COEUR DE BOURAIL

La scène est hallucinante et montre un degré supplémentaire dans la montée de la délinquance. Des gendarmes pris à partie et menacés en pleine nuit, sur la rue principale de la ville de Bourail, ce n’est pas une scène « d’incivilité ». Après l’incendie du fourgon du Centre de secours de Yaté qui a provoqué une vive émotion dans la commune et bien au delà, les faits qui se sont déroulés en plein coeur de Bourail, s’ils ne sont pas lourdement sanctionnés, vont contribuer à des dérives probablement encore plus grandes.

C’est la nuit et la rue principale de Bourail est quasiment déserte. Une patrouille de gendarmes est postée et veille. Surgit une moto roulant probablement à une vitesse excessive et les gendarmes lui intiment leur intiment l’ordre de s’arrêter pour un contrôle. Au lieu d’obtempérer, le motard prend la fuite. Mais poursuivi, il chute lourdement sur la chaussée à la hauteur du marché, vers la sortie nord. Les gendarmes s’arrêtent pour l’aider à se relever et l’interpeler.

A ce moment, surgissant de l’obscurité, une bande d’individus se dirigent vers la patrouille en proférant des insultes. « Bât … », « bande de bât … » et hurlements fusent. Des objets sont lancés. Les gendarmes, qui sont trois, préfèrent éviter le contact et se replient. Fin de cette séquence de délinquance inquiétante.

Depuis, et probablement grâce aux images largement diffusées sur les réseaux sociaux, un des délinquants aurait été interpelé. Le motard également. Les comparses de l’agresseur sont activement recherchés. Nul doute qu’ils seront identifiés et devront répondre de leurs actes devant la Justice.

Certains ne manqueront pas de souligner que les agressions des forces de l’ordre, en métropole, et notamment dans les banlieues chaudes, sont bien plus violentes. La télévision nous montre régulièrement ces scènes qui relèvent d’une véritable guérilla urbaine. Mais la différence, c’est qu’en Nouvelle-Calédonie, ces actes qui demeurent graves, s’inscrivent, dans l’esprit de chacun, dans un contexte politique schématisé par l’opposition politique de quasiment deux grands groupes sociaux habitant sur le territoire. Cela rend très complexe l’intervention des forces de l’ordre. Comment, par exemple, des dommages causés aux agresseurs de Bourail alors que la légitime défense serait évidente, pourraient être détournés de leur contexte, déformés, réinterprétés, pour devenir une arme politique finalement favorable aux agresseurs ?

Dans ces conditions, il appartient plus que jamais à la Justice de dire la loi et de décider les sanctions qu’elle entraîne si des individus ne la respectent pas. Tous les auteurs de ces actes devront être déférés, et la Justice devra passer.

NDLR – Nous avons choisi de ne pas diffuser les images circulant sur les réseaux.