En matière d’enseignement, c’est tout à fait évident depuis des années : la Nouvelle-Calédonie a demandé le transfert de la compétence de l’enseignement secondaire public et de l’ensemble de l’enseignement privé, mais n’est pas capable d’en assumer la charge. On peut s’interroger également sur l’utilisation des dotations de compensation versées par l’État en complément des transferts.
Car aujourd’hui, si le Vice-rectorat est évidemment actif au titre de l’État, c’est bien la Nouvelle-Calédonie qui est -théoriquement- en charge de ce vaste secteur que constitue l’enseignement secondaire public, et la totalité de l’enseignement privé. Ce qui est souvent occulté par certains responsables politiques.
Mais quelle est la réalité financière de cette situation ? L’État rémunère la totalité des enseignants relevant des lycées publics et des enseignements privés, et attribue annuellement une dotation de « compensation » pour l’entretien des établissements publics. Les enseignants, quant à eux, sont mis à la disposition « globale et gratuite » de la Nouvelle-Calédonie.
Cela se traduit par une prise en charge de 50 milliards FCFP chaque année par le ministère de l’Éducation nationale, pour pallier l’incapacité du territoire à financer cette dépense … depuis 12 ans !
Aujourd’hui, il s’avère que les dépenses complémentaires que la Nouvelle-Calédonie devrait normalement assurer -l’entretien des lycées dont elle a désormais la charge, et le financement des activités annexes à l’enseignement pour la Ddec par exemple- ne peuvent l’être en raison de la situation financière de la collectivité. En clair, par l’Accord de Nouméa, le territoire a voulu aller vers les « confins de l’autonomie » sans en avoir les moyens …
