Ce 22 avril 1988, le rassemblement du matin vient de se terminer dans la gendarmerie d’Ouvéa. Les couleurs ont été hissées, et les armes remises au râtelier. Quatre « visiteurs » originaires de l’île se rendent au bureau de la brigade après avoir neutralisé le planton mobile. L’effectif de la gendarmerie est de 3 gendarmes territoriaux et 28 gendarmes mobiles des escadrons de Villeneuve d’Ascq et d’Antibes. Dans le bureau, une
bagarre éclate. Le lieutenant Florentin est mortellement blessé à la tête. Une quarantaine d’assaillants ont envahi la cour. Un gendarme reçoit une balle en pleine tête, un autre est tué d’une balle dans le dos.
Dans la cour, les autres gendarmes sont désarmés et mis à terre. L’un d’entre eux tente de se relever pour parlementer. Il est abattu. L’adjudant-chef Moulié arrive alors dans la cour. Il reçoit une balle en pleine tête et décèdera quelques jours tard.
C’est ensuite la conduite des otages vers la grotte, et la suite tragique que l’on connaît.
Aujourd’hui, l’apaisement est intervenu. Des échanges ont eu lieu entre les familles. Le souvenir demeure, accompagné d’un recueillement.
Aujourd’hui, familles et coutumiers sont venus à la brigade. Auparavant, une cérémonie s’est déroulée au cimetière de Banout en hommage à Melam Belouma, jeune engagé dans l’armée française, tombé lors d’une opération en Afghanistan. A la Foa, une cérémonie a été organisée par les Compagnons du Devoir de mémoire. Souvenirs mêlés, à l’image de ces destin croisés. La mémoire concerne toutes les victimes de ces drames. Elle devrait inciter à la réflexion ceux qui attisent les braises.
Photo : la stèle d’Ouvéa et celle de Villeneuve d’Ascq