Ces trente dernières années, les relations entre la France et l’Australie s’étaient altérées à cause des essais nucléaires en Polynésie au début des années 90, et plus récemment, lors de l’affaire de la rupture de contrat de commande de sous-marins à la France.
Elles sont revenues au beau fixe avec l’arrivée du nouveau gouvernement Albanese. La visite de la ministre des Affaires Étrangères en Calédonie s’inscrit dans ce renouveau. L’histoire des deux pays est marquée de longue date par leur proximité, et l’installation ancienne de familles en provenance d’Australie, dans la région de Païta notamment sous l’impulsion de Paddon. On peut également relever les visites des santaliers ou des implantations antérieures à l’arrivée des Français, en provenance d’Australie.
La France et l’Australie ont elle-mêmes des liens de sang forgés au cours des grandes guerres du siècle dernier. En particulier, des milliers de soldats australiens sont tombés sur le sol de France pour la défense de la liberté et de l’intégrité de notre sol national. Lors de la seconde guerre mondiale, les soldats australiens furent les premiers contingents amis à prendre pied en Nouvelle-Calédonie pour la protéger de la menace japonaise. Les fameux canons du Ouen Toro témoignent encore de cette présence.
Depuis, la coopération militaire n’a cessé de se développer dans la région entre la France et l’Australie, une coopération qui se manifeste au travers du territoire et qui procède de plusieurs traités. Ceux-ci concernent aussi bien l’aide conjointe au bénéfice des populations régionales lors d’événements graves comme les intempéries, que des facilités à caractère militaire. On se souvient de la participation de trois avions Rafale, dont un était piloté par un Calédonien, lors des exercices australiens Pitch Black.
Bien entendu, les échanges commerciaux entre le territoire et son grand voisin sont importants. Eux aussi sont aussi anciens, l’Australie étant le plus proche fournisseur de la Nouvelle-Calédonie lorsque le fret était essentiellement maritime. En matière agricole, les échanges demeurent intenses, notamment dans le domaine vétérinaire où les Australiens maîtrisent bien les maladies tropicales affectant la région.
Quant aux destinations de vacances hors du territoire pour des milliers d’habitants de Nouvelle-Calédonie, la région de Gold Coast, au sud de Brisbane, dans le Queensland, détient la palme depuis de nombreuses années.
Ces échanges humains et commerciaux se traduisent même par un vocabulaire du « français de Nouvelle-Calédonie » dans lequel existent de nombreux mots et expressions issus ou dérivés de la langue anglaise parlée en Australie. Ainsi, manger des « sao », élever du bétail sur une « station » ou pêcher des crevettes dans un « creek » traduisent parfaitement l’influence australienne, présente depuis une siècle et demi.
