L’ABSENCE DE RECONNAISSANCE DE L’IDENTITÉ DES « CALÉDONIENS », LE HANDICAP DES NON-INDÉPENDANTISTES

Dans sa longue déclaration devant la Première ministre, en introduction de la bilatérale FLNKS/État, Roch Wamytan s’exprimant au nom du FLNKS, s’est attaché à démontrer que les Kanak, par l’histoire de leur implantation dans l’archipel néo-calédonien, par l’existence d’une civilisation qui leur est propre, par l’antériorité de leur légitimité par rapport à la colonisation ouverte par la France, sont les seuls habilités à négocier avec la France, l’avenir de la Nouvelle Calédonie.

Cette approche consiste, en quelque sorte, à démontrer que par antériorité, « l’homme kanak » est le seul indigène du territoire, soutenant que cette spécificité établit que seul le « peuple kanak » a été colonisé, et qu’il possède, par conséquent, une primauté de négociation dans un processus de décolonisation.

Dans cette conception, celles et ceux qui ne sont pas Kanak, n’ont pas de lien légitime à la Nouvelle-Calédonie. Ce lien ne pourrait leur être conféré qu’une fois, ce qu’il conviendrait d’appeler à nouveau « l’indépendance kanak », aurait été accordée par la France au terme d’une négociation purement bilatérale. « La décolonisation est le moyen de refonder un lien social durable entre les communautés qui vivent en Nouvelle-Calédonie », affirme le FLNKS.

Toujours selon cette conception, et constatant que seule l’identité kanak est reconnue, les communautés, par définition, ressortissent de leurs territoires d’origine, et ne sont ici, que des « accueillis ». Il en est de même pour les habitants nés en Nouvelle-Calédonie puisqu’ils n’ont jamais affirmé, de manière identitaire, leur lien à la terre calédonienne.

Ainsi, dans cette argumentation politico-sociologique, « l’identité calédonienne » au sens de natif de Nouvelle-Calédonie mais « non-kanak », pourrait sceller une seconde légitimité à la fois identitaire et politique. Elle est d’ailleurs suggérée dans la dénomination de « Kanaky-Nouvelle Calédonie » qui a succédé à celle de « Kanaky » tout court.

Jusqu’à présent, cette démarche n’a jamais été entreprise, l’identité se confondant généralement avec la nationalité. Pour résumer et illustrer cette situation, personne ne pourrait dire en Nouvelle-Calédonie à un « Calédonien » : retourne chez toi, puisque par définition identitaire, la Nouvelle-Calédonie est « chez lui ». En revanche …

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