SONIA BACKES : « IL FAUT QU’ON ARRIVE À SE PARLER ENTRE PERSONNES QUI VIVENT EN NOUVELLE-CALÉDONIE »

Les délégations, indépendantiste et non-indépendantiste, ont été reçus par la Première ministre. Et chacune a pu ainsi réaffirmer ses positions qui sont connues depuis plusieurs mois. En réalité, l’événement résidait dans le fait que « le déplacement de la délégation du FLNKS marque une nouvelle étape importante car, pour la première fois depuis le 3ème référendum du 12 décembre 2021, l’ensemble des forces politiques calédoniennes seront présentes à Paris pour des échanges politiques« , ainsi que l’indiquait le communiqué de l’Hôtel Matignon.

Désormais, que peut-il se passer ? Les indépendantistes ont rappelé qu’il ne disposaient d’aucun mandat de négociation. Exit donc toute possibilité de négociation avec eux. Ils ont simplement fait savoir que les points souvent cités dans l’agenda, réforme électorale et droit à l’autodétermination, n’étaient pas leur préoccupation qui demeure « l’accession à la pleine souveraineté« .

Des conversations, des échanges peuvent évidemment se dérouler en coulisse. Mais il faut craindre que le processus lié à l’avenir institutionnel du territoire retourne au point mort, après le déroulement des bilatérales, pour la première, fois à Paris.

En déclarant que « on est arrivé au bout de l’exercice des bilatérales, il faut maintenant qu’on arrive à se parler entre personnes qui vivent en Nouvelle-Calédonie« , Sonia Backes prend acte de cette réalité politique. Elle veut aussi signifier au camp indépendantiste qu’il n’est pas seul en Nouvelle-Calédonie, et qu’il ne peut décider seul de l’avenir de l’archipel.

En reprenant un antienne qui rappelle la revendication d’avant Accords de Matignon, les indépendantistes semblent gommer en effet les acquis démocratiques manifestés par l’autodétermination. Aucune indépendance ne peut être délivrée unilatéralement, et en dehors de la consultation des « populations intéressées ». Lors de leur récente réunion à Païta, les Loyalistes avaient exprimé un point de vue sur l’application du droit à l’autodétermination inscrit dans la Constitution, et formulé des propositions. Ainsi, sauf surprise de dernière heure, il ne se passera rien de nouveau à Paris entre l’État et ses « partenaires ».

Tout comme s’était réglé le conflit ayant accompagné la reprise de l’usine du Sud, Sonia Backes estime qu’il faut à présent que les Calédoniens se parlent pour construire des perspectives sur leur avenir. « Se parler » entre les parties alors en conflit, une démarche qu’elle avait initiée, avait conduit à trouver une solution acceptée par toutes pour l’avenir de l’usine de Prony …

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