Toutes les composantes de la vie politique seront présentes à Paris, à l’invitation de la Première ministre Elisabeth Borne. Ce rendez-vous, annoncé par le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer lors de sa dernière visite sur le territoire, posait en toile de fond la participation des formations politiques.
Pas de problème pour les autonomistes. Quant aux indépendantistes, ils ont finalement choisi de s’y rendre au cours d’un comité directeur du FLNKS qui s’est récemment tenu à Koné.
Les réunions se dérouleront sous formes de rencontres bilatérales entre l’État et les formations politiques. Deux délégation principales ont été constituées, de 8 membres chacune. Les Loyalistes, l’Avenir en Confiance et Calédonie Ensemble d’un côté, et le FLNKS de l’autre. L’Eveil Océanien a été invité à présenter son projet. Pour l’instant, le programme de réunions n’est pas encore connu avec précision. Il n’est pas prévu de rencontres « trilatérales » sans que cette éventualité soit pour autant exclue.
Les Loyalistes partent avec dans leurs dossiers les orientations présentées il y a quelques semaines à Païta. Ouverture du corps électoral, pays intégré dans la Constitution, notion de « peuple calédonien » et éventuel scrutin d’autodétermination soumis au consensus final des provinces en constituent l’ossature. Pour le Rassemblement, ce sera le concept de « différenciation territoriale » cher à Pierre Frogier qui prévaudra. Quant à Calédonie Ensemble, la réunion donne l’occasion à Philippe Gomes de réapparaître.
Les indépendantistes, quant à eux, ont choisi de marquer ce qu’ils considèrent aujourd’hui comme une ligne rouge : le maintien du corps électoral de l’Accord de Nouméa. Et évidemment, une trajectoire pour que Kanaky-Nouvelle Calédonie puisse accéder à la pleine souveraineté.
Les différences fondamentales entre chacune des conceptions de l’avenir du territoire, au sein de la République pour les uns, indépendant de la République pour les autres, n’a pas changé. Cependant, et même si le dernier est contesté par le FLNKS, les trois référendums prévus dans l’Accord de Nouméa se sont tenus, et ont rendu un verdict validé par les observateurs de l’Onu.
En revanche, depuis le mois de décembre 2021, c’est bien la première fois que l’ensemble de la représentation politique calédonienne sera en discussion à Paris. Même si, pour l’instant, chacun reste dans son pré carré, c’est déjà une avancée importante.
