Si l’annonce du départ à la retraite de Didier Tappero, Directeur Général d’Aircalin, n’est qu’une demi-surprise, la nomination de son successeur suscite de nombreuses interrogations. Désigné par un conseil d’administration remodelé par le gouvernement sans l’habituelle recherche de consensus au sein d’une collégialité de plus en plus fantôme, Georges Selefen présente quelques particularités pour son mandat social de futur DG de la compagnie.
Certes, ainsi qu’il a été présenté aux administrateurs, il est titulaire d’un master 2 – Science du territoire, spécialité maîtrise d’ouvrage et management. C’est un diplôme fort respectable. L’ennui, c’est qu’il ne concerne, ni de près ni de loin, le management très particulier d’un compagnie aérienne.
Didier Tappero, lui, connaît sa compagnie sur le bout des doigts, pour avoir gravi tous les échelons des tâches internes. Arrivé proche du sommet, il a eu pendant plusieurs années comme mentor, Jean-Michel Masson, ex-patron de l’Extrême Orient/Pacifique chez Air France. Grand spécialiste, un brin cassant mais excellent gestionnaire. Aux commandes de la compagnie calédonienne, Didier Tappero l’a sortie du déficit, traversé la crise Covid, et assuré le renouvellement et la modernisation de la flotte d’Aircalin.
Pour le remplacer, la majorité du gouvernement a choisi un directeur qui a probablement tout à apprendre. Ce qui n’est pas forcément un atout au moment où la compagnie devra procéder à des choix stratégiques pour assurer sa durabilité. Un choix qui suscite de légitimes interrogations, d’autant qu’il fut un temps où Samuel Hnepeune, l’ancien DG d’Air Cal et cadre issu du secteur privé, semblait taillé pour assurer une succession professionnelle à la direction générale d’ACI.
