Personne ne peut reprocher à Yannick Slamet d’avoir réussi à présenter un budget en équilibre, comprenant notamment toutes les dépenses obligatoires. D’ailleurs, tout au long du débat budgétaire, le membre du gouvernement en charge notamment du budget, s’est distingué par sa courtoisie, et le sentiment qu’il a donné d’être conscient des problèmes soulevés.
Mais le vote des budgets 2023 est un trompe l’oeil, même si les indépendantistes veulent se targuer de les avoir adoptés « sans subvention de l’État ». Et cela, pour trois raisons. La première est que l’État y est présent au travers de dotations annuelles très importantes. La seconde, c’est parce que, effectivement, de 12 à 17 milliards, de l’aveu même du document d’orientations budgétaires, n’ont pu être inscrits dans des domaines essentiels comme l’énergie, la santé ou les retraites. La troisième, c’est que la Madgg, la fameuse Mise à Disposition Globale et Gratuite des personnels de l’éducation privée, et secondaire publique, traite à part cette dotation considérable de l’État.
L’État est présent dans le budget 2023 adopté. De façon naturelle, puisque ses interventions résultent de l’accord sur les transferts de compétence, et les contrats de développement à l’instar de toutes les collectivités de la République. Ce n’est pas mince : 7 milliards pour les compensations annuelles de transfert, et 1,5 milliard pour les contrats de développement.
Des sommes importantes, dans une fourchette comprise entre 12 et 17 milliards, n’ont pu être inscrites. Elles concernent les besoins complémentaires du Ruamm, l’équilibre d’Enercal qui sera en cessation de paiement vers le milieu de l’année, ou encore le régime handicap, lui aussi en cessation de paiement vers la fin de l’année.
Troisième point : la Madgg. Ce sont quelques 50 milliards qui sont pris directement en charge par l’État qui paie les personnels de l’enseignement secondaire public, et de l’ensemble des enseignements privés. Y compris ceux exercés par des églises ouvertement indépendantistes. Qu’on imagine un instant que cette dépense, qui relève normalement de la Nouvelle-Calédonie à qui la compétence a été transférée, soit à la charge de nos budgets …
En quelque sorte, compte tenu tout de même de l’inscription des dépenses réputées obligatoires, le budget 2023 pourrait finalement être « tamponné sincère ». En revanche, les indépendantistes au pouvoir savent pertinemment, tout en le taisant, que sans la France, … ce serait la dèche !

