FLNKS : UN PAS VERS LA CONCERTATION

Ira, ira pas ? Depuis la fin du troisième référendum dont l’organisation comme le résultat sont contestés par le FLNKS, les indépendantistes ont adopté une position instable pour ce qui concerne les rencontres avec l’État. C’est la politique du « un coup je te vois, un coup je te vois pas ».

Ils ont tout de même été surpris par la fermeté de Gérald Darmanin. Il a pratiqué un langage clair, franc diront certains, fermes diront d’autres. En tout cas, il a écarté toute ambiguïté sur le cadre des discussions ouvert, ainsi que sur le calendrier : bilatérales à Paris en avril, visite en Calédonie en mai, possible déplacement du Président de la République à la fin de l’été métropolitain, préparation de la réforme électorale, rendu de l’expertise nickel et stratégie d’avenir écrite à la fin de cette année, modification de la Constitution début 2024 et élections provinciales en mai 2024.

Contrairement à 1984, les indépendantistes sont en charge d’importantes responsabilités en Calédonie. Une rupture brutale, un éventuel retour aux contestations violentes signifieraient la perte de nombreux acquis obtenus depuis près de 35 ans. Et il n’est pas sûr que la nouvelle génération des Kanak le comprendrait.

La position adopté par les instances du FLNKS hier à Koné marquent incontestablement un pas vers la concertation. En juin 2021, seule l’UC s’était rendue à Paris. Mais au cours de son dernier déplacement, le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer avait eu des contacts avec l’ensemble des indépendantistes, et deux longs entretiens avec Paul Néaoutyne.

Les indépendantistes campent pour l’heure sur leur revendications fondamentales, et c’est bien normal. Accès à la pleine souveraineté et maintien du corps électoral demeurent. Mais le FLNKS « valide le cadre et la méthode proposés par l’État« . Il rassure ses militants en évoquant « la mise en place d’une phase de transition« .

Ils savent en revanche que dans les structures qu’ils gèrent, sans l’aide de l’État, il y aurait péril en la demeure. Il en va ainsi du gouvernement, empêtré dans une impasse budgétaire considérable, de l’avenir de l’usine KNS, ainsi que de financements importants dans les collectivités administrées par les indépendantistes. Ils savent également que l’État saura être ferme. Ils ont constaté, par ailleurs, l’absence de réaction de l’Onu à leurs doléances, et la faiblesse du groupe Fer de Lance dans le concert Indo-Pacifique nouveau, dans lequel Américains, Australiens et Néo-Zélandais prennent désormais part.

Une chose est certaine : le fil du dialogue est renoué, comme on dit. Dans un contexte financier, économique et social, difficile comme jamais, si ténu que soit ce fil, c’est une bonne nouvelle pour la Nouvelle Calédonie.

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