La première mission de l’Antea, navire de la flotte scientifique française basé depuis décembre dernier à Nouméa, a débuté hier après midi avec à son bord 5 scientifiques. Elle va permettre de mieux connaître la dynamique de l’océan autour des monts sous-marins au sud de la Grande Terre.
Cette mission s’inscrit dans le programme « Swotalis », synchrone avec le lancement récent, en décembre 2022, du satellite franco-américain SWOT, dédié à l’observation du niveau de la mer avec un altimètre de nouvelle génération embarqué. Grâce à sa résolution spatiale inédite, SWOT devrait transformer notre compréhension des processus des fines échelles et fournir aux scientifiques des détails jusqu’alors inaccessibles.
Les campagnes en mer SWOTALIS s’intéressent aux structures océaniques dites de « fine-échelle » dans la région des monts sous-marins au sud de la Nouvelle-Calédonie, dans le parc naturel de la mer de Corail. L’hydrodynamique de l’océan autour des monts sous-marins est complexe. Les courants de marée, en rencontrant les monts sous-marins, génèrent des oscillations à l’intérieur de l’océan, les « ondes de marée internes » qui mélangent les masses d’eau. Les petits tourbillons (~1-50 km) influent aussi sur la connectivité entre les différents monts et peuvent contribuer à la structuration des écosystèmes, du plancton jusqu’aux prédateurs supérieurs. L’ensemble de ces processus océaniques, dits de «fine-échelle», sont très mal connus et constituent pourtant une pièce essentielle de la dynamique de l’océan.
Lors de SWOTALIS, trois lignes de mouillages instrumentés enregistrant toutes les 20 minutes les variations de courants et de densité sur toute la colonne d’eau vont être déployées pendant 8 mois. De l’eau sera prélevée toutes les trois heures pour comprendre comment ces ondes impactent la présence de nutriments dans la couche de surface de l’océan, et le plancton.
Les campagnes SWOTALIS sont financées par le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES), la Flotte océanographique française (FOF), l’Institut National des Sciences de l’Univers (INSU- CNRS) et l’Institut de recherche pour le développement (IRD).
