RUAMM : ET MAINTENANT ?

L’Eveil Océanien semble avoir gagné la manche contre la mobilisation des chefs d’entreprise, des patentés, des professions libérales, des professionnels de santé et du syndicat des rouleurs et du BTP. Après l’espoir suscité par l’ouverture possible évoquée par Yannick Slamet mardi matin, la chappe est retombée sur les textes de réforme du financement du Ruamm. Ce seront ceux présentés par l’Eveil et ils seront votés par la majorité du Congrès.

D’ici à l’adoption de réforme telle qu’envisagée, bien des choses pourraient toutefois se passer. Les 9.000 manifestants auront-ils le sentiment d’être méprisés par une attitude suggérant que les textes contestés seront votés en l’état quoi qu’il arrive ? En demandant aux Calédoniens de faire preuve de discernement, la majorité du Congrès semble dire que ceux qui contestent n’en ont aucun ! Or, au delà des mots, ce sont des difficultés humaines et économiques qui pourraient survenir pour celles et ceux censés ne pas « discerner » la vérité mathématique de la réalité du travail et de l’entreprise. Ainsi, si les arguments des contestataires sont exacts, la réforme acculera des travailleurs au désespoir.

Deux scénarios sont désormais possibles.

Le premier repose sur la résignation des contestataires, -la raison et le discernement selon les indépendantistes- qui conduira la majorité du Congrès à voter les fameux textes sans encombre. Et puis, advienne que pourra. Les cotisations seront exigées, les fonds collectés, et l’on saura si réellement, les emplois étaient menacés, et les petites entreprises condamnées. Dans l’affirmative, il sera alors trop tard.

La seconde prend en compte le combat pour la survie des emplois et des activités dont les contestataires jugent qu’ils sont menacés. Dans cette hypothèse, ce sera l’engagement d’un bras de fer entre deux visions de la gouvernance du pays, et deux visions de concevoir le retour à l’équilibre des comptes sociaux. Si effectivement, les effets de la réforme acculent une partie de la population active au désespoir, les réactions peuvent être imprévisibles. On a vu, en métropole, comment s’est développé le mouvement des gilets jaunes.

Politiquement, l’opposition est conduite par ceux qui ont prôné le maintien de la Nouvelle Calédonie au sein de la République. Au gouvernement, le refus des indépendantistes a recréé une unité entre eux. Minoritaires au Congrès, il ne leur reste qu’un engagement à prendre : celui de revenir à un système moins brutal s’ils regagnent le pouvoir.

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