LE DÉFILÉ
Il est bien rare que les chefs d’entreprise, les patentés et les professions libérales descendent dans la rue. Pas de congés, pour eux, lors des manifs, et donc une perte sèche de revenu. Mais surtout, ce ne sont pas les adeptes habituels de la démonstration de force. Pourtant, ils étaient 9000, sur l’ensemble du territoire à manifester ce mardi matin, pour réclamer le retrait de la réforme du financement du Ruamm élaborée par l’Eveil Océanien.

Pour les intéressés l’augmentation prévue des cotisations, la suppression des régimes aidés, ignorent la situation des bas revenus. Ceux-ci, par l’augmentation des prélèvements qu’ils jugent démesurée, va générer des cessations d’activité, des mises en chômage, en somme, des impacts économiques et humains qui n’ont pas été pris en compte dans une réforme purement comptable.

LES RENCONTRES
A Nouméa, les représentants des Chambres consulaires, des syndicats et des associations concernés, ont été reçus au Congrès. Las, indique le président de l’institution, impossible de retirer les textes incriminés. Les manifestants font ensuite une halte à la Cafat avec un accueil par Jean Pierre Kabar. Troisième étape : le gouvernement. Celui-ci avait fait savoir que ce dossier n’était pas de son ressort et que par conséquent, il n’avait aucune raison de recevoir les manifestants. Avis évidemment contesté par les élus Loyalistes Isabelle Champmoreau et Christopher Gyges.

Finalement, sous la pression, la délégation a pu rencontrer Yannick Slamet, élu du Palika d’une part, et Isabelle Champmoreau et Christopher Gyges, d’autre part. Il est vrai qu’un gouvernement qui estime que les comptes sociaux du pays ne sont pas de son ressort …

LE PATAQUÈS
A partir de là est né une sorte de pataquès sur la position des indépendantistes. Yannick Slamet s’est montré courtois comme à son accoutumée, mais surtout, ses interlocuteurs ont compris qu’il était favorable à une remise à plat du dossier des comptes sociaux, sous l’égide du gouvernement, et en lien avec les chefs de groupe du Congrès.
Mais patatras ! Dans la foulée, les groupes de l’Uni-Palika et de l’UC/FLNKS/Nationalistes au Congrès publient un communiqué dans lequel ils apportent leur plein soutien aux textes de l’Eveil Océanien. Ils précisent : « Dans la perspective prochaine de l’examen des propositions de lois du pays, en séance publique du Congrès, relatives à la réforme du Régime Unifié d’Assurance Maladie Maternité (Ruamm), nous tenons à apporter notre soutien à cette démarche« . En clair, Tutugoro et Djaiwe annoncent qu’une majorité composée des indépendantistes et de l’Eveil Océanien voteront la réforme dite « Tukumuli » lorsqu’elle sera soumise au Congrès.
Qui croire alors ? Le membre du gouvernement Palika qui semble ouvert à une solution plus consensuelle pour rétablir l’équilibre du Ruamm, où les groupes indépendantistes au Congrès qui annoncent un passage en force ?

LES LOYALISTES APPELLENT À UNE SOLUTION CONSENSUELLE
Autre communiqué, celui des Loyalistes en fin de journée. « Nous appelons désormais les indépendantistes à sortir de leurs postures et s’inscrire dans une démarche consensuelle menée par le gouvernement collégial afin de répondre aux attentes de la population Calédonienne » écrivent-ils, donnant leur accord à une démarche reposant sur 4 points :

• Des mesures d’économies pour les comptes sociaux et le système de santé ;
• L’équilibre des régimes, notamment du RUAMM ;
• Des actions en faveur d’une politique de prévention renforcée ;
• Un changement de modèle de financement de la protection sociale, avec notamment comme objectif de favoriser la hausse des salaires.