Ohé Matelot,
Hier soir devant ma télé, je sirotais tranquillou mon rhum de haute mer fabriqué directement en Martinique qui fait le meilleur du mâânde. Quand soudain, mes bras sont tombés par terre, le ciel m’a tombé sur la tête, et j’ai tombé dans une déception aussi profonde que la grotte d’Adio et aussi vertigineuse que le décolleté de Marinette.
Qu’est que j’entends de mes oreilles déployées comme les antennes satellite de la CIA : y a des élèves qui arrivent en 6ème en état d’inumérisse (traduction pour nos amis qui parlent pointu (turlututu chapeau) : innumérisme).
Pour être honnête et en avoir le coeur net, je vais aussi sec voir mon ami Google pour vérifier c’est quoi cet inumérisse. Et là, tenez-vous bien à la rambarde, au capot de la woiture, au poteau électrique du corner, je lis : « incapacité à maîtriser les chiffres et les règles de calcul simples« . Et dans le coin à gauche, « l’inumérisse s’apparente à l’illettrisse pour la maîtrise de la langue » (traduction pour nos amis blablabla : l’innumérisme s’apparente à l’illettrisme).
Ben là, je vous le dis : c’est la fin des haricots (les haricots Païta, bien sûr, c’est les meilleurs). Y a encore des écoles, en Calédonie, où au bout de 8 ans de la maternelle au Céhemme 2, on n’est pas fichu d’apprendre à compter aux enfants. Bon. Que y en avait qui savaient pas lire, j’étais au courant, mais là, c’est le complet veston. Un paquedje, comme y disent dans le tourisse.
‘Reusement, Marinette elle m’a un peu consolé : y paraît qu’y sont fin forts pour parler les langues de chez nous.
Allez Matelots, oleti pour vot’ compter bien la paye.
L’Amiral
