UC : JACQUES LALIÉ PASSE ENTRE LES GOUTTES

L’affaire paraissait grave. Le budget de la province des Iles bloqué en raison de la présence du président Jacques Lalié à la réunion des partenaires à Paris, en dépit du mot d’ordre de boycott de l’Union Calédonienne. Les représentants de l’UC à la province avaient demandé sa démission.

Convoqué devant la commission de discipline du parti, le « rebelle » a écopé … d’un avertissement. L’équivalent d’un rappel à la loi à la suite d’une convocation devant le juge. Autrement dit, rien du tout.

Pourquoi cette relative clémence ? L’Union Calédonienne connaît ses limites électorales aux Iles Loyauté, la seule province présidée par un de ses représentants. L’électorat est divisé entre plusieurs mouvances indépendantistes, le Palika et Dynamique autochtone entre autres. De surcroît, le comité local UC d’Ouvéa, auquel appartient Mathias Waneux, leader des frondeurs, avait pris fait et cause pour le vote du budget. La division était clairement en marche.

Une autre donnée est à prendre en cause. Depuis la crise survenue lors de la reprises de l’usine du Sud, un désaccord s’est fait plus prégnant entre les militants du Nord, et ceux du Sud après la signature d’un accord considéré comme une trahison de la « doctrine nickel ». En arrière plan, Roch Wamytan et Jacques Lalié sont proches depuis des temps anciens. Ignorer ces proximités serait dangereux pour la cohésion du parti, déjà animé par quelques dissensions internes.

En dépit de « l’avertissement », Jacques Lalié semble sortir renforcé de cette épreuve. Normalement, le budget de la province des Iles Loyauté devrait être voté dans la foulée, au moins par le groupe de l’UC. Reste à savoir quelle sera la position du Palika où Wali Wahetra avait accusé Jacques Lalié de « népotisme » et de « totalitarisme« , comparant la province à « une république bananière » et de surcroît « servant les intérêts de la bourgeoisie » ! De quoi maintenir un climat serein entre indépendantistes.