
Alors que chacun reconnaît à la fois les mérites de l’enseignement catholique, la qualité de cet enseignement, et aussi le dévouement des premiers pères et frères qui ont diffusé le savoir dans les tribus bien avant l’enseignement laïque, il n’est pas inutile de souligner pour quelles raisons il peut encore exister.
Pour en effet ne pas disparaître, l’enseignement privé a besoin de financements pour au moins rémunérer ses personnels. Ce sont les lois Debré en 1959, puis Guermeur, de 1977, qui ont assuré la pérennité de l’enseignement privé. Ce dernier, grâce à la possibilité de passer des contrats avec l’État, a été sauvé de la disparition envisagée par le projet de loi de Louis Mexandeau visant à intégrer l’enseignement privé sous contrat à un service public d’éducation nationale en 1976, et l’abandon par François Mitterrand du projet de loi Savary pour la création d’un « grand service public unifié et laïque de l’éducation nationale ».
En Nouvelle Calédonie, le débat avait fait rage sur les bancs de l’Assemblée Territoriale dans les années 70 entre les partisans de l’enseignement privé dans le cadre de la loi Debré, et ses détracteurs de « l’enseignement libre ». Au sein de l’Union Calédonienne, Jean Lèques, prônant la pérennité de l’enseignement catholique, était combattu par plusieurs élus kanak craignant une véritable mise sous tutelle des enseignements privés.
Finalement, c’est bien en passant des contrats avec l’État selon les dispositions prévues dans les lois pré-citées que l’existence de l’enseignement libre en Nouvelle Calédonie a été assuré.
Depuis le transfert de l’enseignement primaire et secondaire privé à la Nouvelle Calédonie, transfert signé en 2011, le territoire est seul compétent dans le vaste domaine de l’enseignement primaire et secondaire, aussi bien publics que privés.
Toutefois, étant dans l’incapacité de financer en totalité ces enseignements, il ne peut assurer la rémunération des personnels, notamment de l’enseignement catholique. C’est donc l’État qui, au travers d’une prise en charge représentant un montant de 50 milliards FCFP, qui assume cette dépense globale.
La Nouvelle Calédonie demeure toujours dans cette même incapacité, avec une situation financière et budgétaire aujourd’hui au bord de la rupture. L’enseignement catholique, comme les autres enseignements privés et l’enseignement secondaire public sont aujourd’hui encore entièrement financés par la France. Un détail pour les Calédoniens, notamment pour ceux qui revendiquent l’indépendance de l’archipel …