LA MÉTHODE DARMANIN

Les Calédoniens ont découvert un nouveau style : celui du ministre de l’Intérieur et de l’Outremer. Incontestablement, Gérald Darmanin a mis en oeuvre une méthode qui lui est particulière. Avec une déjà longue carrière politique, notamment chez les Républicains, à proximité de Nicolas Sarkozy et de Xavier Bertrand, l’ancien maire de Tourcoing fait plutôt dans l’humilité et l’efficace.

Il est vrai que le poste de l’Intérieur est particulièrement exposé. Il impose à la fois une prudence où chaque mot est pesé, parce que susceptible d’être décortiqué à charge par tout ce que la France compte d’opposition au pouvoir, élus et médias confondus. Une bonne expérience pour appréhender le casse-tête calédonien.

Pas de rodomontades avec Darmanin. Une écoute permanente, que ses interlocuteurs, à juste titre, assimilent à une marque de respect. Mais écouter, c’est aussi faire preuve d’humilité. Et même si ce mot est en permanence utilisé en Calédonie jusqu’à être galvaudé, sa pratique est appréciée. Surtout si elle l’est par un haut responsable du gouvernement de la République.

Pas de promesses ni de langue de bois, non plus. Sa position sur le « chèque » éventuel à la SLN résume bien la démarche. Il faut en même temps un projet. La France est bienveillante, mais elle n’est pas une vache à lait. Pas de langue de bois non plus sur les référendums ou les responsabilités à exercer par les élus locaux.

Une ouverture d’esprit enfin. Ne pas faire des tabous là où ils n’existent pas. Le droit à l’autodétermination, la souveraineté. Au-delà de la sémantique, la liberté de penser et de s’exprimer -dans les limites de l’acceptable, s’entend- est une des valeurs de la République.

Cette méthode lui permettra-t-elle une suite aussi réussie que sa visite ? Réponse dans les semaines à venir.