
Il n’est évidemment pas imaginable que la Nouvelle Calédonie se désintéresse du sort de la SLN, et de ses milliers de salariés et de sous-traitants. L’actionnaire principal de la société est Eramet, comme cela est connu de tous. Dans le paysage de désindustralisation français, Eramet tient une place importante. C’est l’un des principaux producteurs mondiaux de métaux d’alliages, notamment le nickel et le manganèse, utilisés pour améliorer les propriétés des aciers. Répartie sur 40 sites dans 20 pays, l’entreprise est dirigée par une des rares femmes du SBF 120 qui réunit les 120 plus grosses entreprises cotées en France. Autant dire que Christel Bories fait partie du groupe des responsables respectées. Il serait inconcevable qu’un entretien ne lui ait pas été accordé par le chef de l’Exécutif local.
Pourtant, aucun communiqué, aucune information n’a fait état d’une rencontre de la patronne d’Eramet avec le président du gouvernement calédonien. Il va de soi qu’elle a sollicité un entretien. A-t-il été discret, ou a-t-il été refusé ?
Dans le premier cas, la discrétion, même excessive, pourrait être compréhensible compte tenu de la situation de la Nouvelle Calédonie dont les provinces sont un actionnaire qui pèse dans la SLN au travers de la Société Territoriale Calédonienne de Participation Industrielle. Tout de même, un petit communiqué serait le bienvenu.
Dans le second cas, les milliers de salariés dans l’usine et sur les mines, tout comme les sous-traitants, pourraient légitimement avoir des motifs d’inquiétude. La SLN est en risque de cessation de paiement, un nombre considérable de travailleurs pourraient perdre totalement ou partiellement leurs revenus, et le gouvernement se désintéresserait de cette situation ? Difficile à imaginer, et il ne fait pas de doute que des informations vont filtrer sur cet entretien et l’intérêt que la majorité gouvernementale porte à l’un des socles économiques du territoire. Une majorité constituée par l’Uni, l’Union Calédonienne et l’Éveil Océanien.