INDÉPENDANCE EN 2025 : L’UC Y CROIT VRAIMENT ?

C’est un genre de procrastination politique et statutaire. Le FLNKS avait annoncé l’avènement de la pleine souveraineté par les « tops » en 1980, 81, 82, puis au début des événements, puis en 2014, puis avant chaque référendum. Finalement ce sera en 2025. Unilatéralement, bien entendu, mais avec tous les signataires de l’Accord de Nouméa, affirme Roch Wamytan …

A l’appui de cette nouvelle échéance, Daniel Goa suggère que si tel n’était pas le cas, ce serait de nature à remettre en cause les fondements de la paix en Nouvelle-Calédonie. Une saillie immédiatement condamnée par le Comité des Sages au sein duquel, -cela n’aura échappé à personne-, siègent aussi bien Marie-Claude Tjibaou que l’un des fondateurs du Palika, Elie Poigoune.

Tout cela s’appelle une fuite en avant. Incapable de séduire une majorité d’électeurs par un projet rassembleur, l’Union Calédonienne en est réduite à ce qui s’apparente à des incantations. Le tout, à présent, est de savoir si tous ses militants et ses sympathisants sont encore capables de croire à cette nième annonce.

Il va de soi que de plus en plus nombreux sont celles et ceux qui peuvent analyser cet objectif, y réfléchir et en estimer toutes les conséquences. Y compris dans le monde Kanak.

Sur le plan politique comme juridique, que la Nouvelle Calédonie accède à la pleine souveraineté en 2025 est tout simplement impossible.  Jusqu’à présent, tous les moyens, pour y parvenir, ont été mis en œuvre : la violence en 1984, la voie démocratique par les trois scrutins d’autodétermination supervisés par l’Onu. Une simple injonction de l’Union Calédonienne ne fera pas mieux.

La réalité, c’est qu’au-delà de l’affichage de cette nouvelle certitude, les responsables indépendantistes ont du mal à présenter la vérité à leurs supporters. La Nouvelle Calédonie n’est plus une colonie, la France est un État de droit, et les Nations Unies défendent des principes de liberté démocratique. Ce n’est pas le Groupe Fer de Lance qui pourra bousculer cette situation incontestable.

Dans le camp indépendantiste, dire la vérité induit une large part de renoncement. Mais cela comporte des risques. Pourtant, le « Top 2025 » n’est jamais qu’une façon de reculer pour mieux sauter. Or en 2025, la Nouvelle-Calédonie ne sera pas plus indépendante qu’aujourd’hui. Comment les ténors de l’Union Calédonienne l’annonceront-ils alors à leurs militants ?