POURQUOI LES INDÉPENDANTISTES SE TROMPENT DE STRATÉGIE

En pratiquant la politique de la chaise vide à Paris, en déclarant attendre le jugement de la Cour Internationale de Justice devant laquelle ils contestent la validité du troisième référendum, les indépendantistes ont-ils choisi une stratégie leur permettant de renverser le cours des choses ? Certainement pas. Voilà pourquoi.

L’absence du FLNKS ou d’une de ses composantes à la première convention des partenaires réunie à l’initiative d’Elisabeth Borne n’a pas empêché la réunion de se tenir. Certes, les partis d’opposition comme une presse penchant à gauche a estimé que cette première convention était un échec. Cependant, la réalité est toute autre. L’agenda proposé par la Première ministre était calendaire et technique ; il ne s’agissait pas d’une réunion en vue d’atteindre de nouveaux accords. De surcroît, l’organisation de cette première réunion avait une importance particulière : marquer, quoi qu’il arrive et quoi que l’on pense, le fait que la Nouvelle Calédonie est sortie de la période de l’Accord de Nouméa pour entrer dans une nouvelle ère, à la fois institutionnelle et sociétale.

De ce point de vue, la « convention des partenaires » ne peut être ni un échec, ni un succès : elle s’est tenue, ouvrant une nouvelle page d’histoire pour le territoire français.

Quant au recours déposé devant la Cour Internationale de Justice, il mérite un rappel de contextualité juridique. La CIJ a pour mission de régler, en application des traités internationaux, les litiges que les Etats portent devant elle. La démarche entreprise par le FLNKS suggère donc que son résultat sera grandement hypothétique, compte tenu du fait que ni le Vanuatu, ni un État membre du groupe Fer de Lance n’a de contentieux international avec la France.

Désormais, une seconde phase du dialogue entre les « partenaires calédoniens » va être lancée en Nouvelle-Calédonie. Si le FLNKS persiste dans sa volonté de ne pas y participer, il s’expose, à tout le moins, au risque de laisser à d’autres le soin de défendre les arguments liés à l’identité Kanak au sens large du terme, dans les discussions sur la société calédonienne de demain.