Les autonomistes présents à Paris n’ont pu présenter une ligne totalement unitaire entre les Loyalistes, l’Avenir en Confiance et Calédonie Ensemble. Dans les Nouvelles Calédoniennes, Philippe Gomès présente plusieurs explications à ce manque d’unité, parmi lesquelles « la création d’une nouvelle configuration entre le Rassemblement-LR et le Rassemblement national ». Il est vrai que ce qui peut paraître (presque) anodin au plan local, l’est infiniment moins en métropole. Témoin, la motion de censure de la Nupes, votée par les députés du Rassemblement National contre le gouvernement, et finalement repoussée. Mais également les déclarations de Jean-Luc Mélenchon laissant entendre que l’extrême gauche serait prête à présenter une alternative avec le Rassemblement National …
En revanche, que le Front National, devenu Rassemblement National, n’ait voté ni les Accords de Matignon ni celui de Nouméa n’apparaît pas comme un casus belli. Dans les rangs de l’Avenir Ensemble de 2004, parti au sein duquel Philippe Gomes jouait un rôle majeur, plusieurs responsables de premier plan du parti n’ont jamais caché leur hostilité à l’Accord de Nouméa, les Accords de Matignon ayant eux été rejetés par plus de 60% des électeurs dans la province Sud.
Au-delà de ce manque apparent d’unité, et après l’union manifestée pour les postes des élections législatives, existe-t-il entre les autonomistes des fractures insurmontables ? Probablement pas. Si l’on exclut les ambitions qui se manifestent déjà pour les prochaines provinciales, qu’elles aient lieu en 2024 ou un peu plus tard, il semble bien s’agir de querelles de personnes. Car au fond, pour qui l’Alliance avec le regroupement de soutien au président de la République serait-elle le plus préjudiciable ? Pour Marine le Pen ou pour Emmanuel Macron ?