La Nouvelle Calédonie est caractérisée par une grande division de sa société politique. Elle aussi. De ce point de vue, la métropole est un bon exemple. Par exemple, la Nupes vient d’achever sa marche théoriquement consacrée au pouvoir d’achat des Français et à la cherté de vie. Le patron des communistes n’était pas présent, Fabien Roussel, ayant sur ces sujets une vision quelque peu différente, du moins dans les solutions à apporter. Chez les socialistes, les dirigeants en place sont en butte à une véritable bronca des « historiques » pour qui l’alliance sous forme de subordination avec Jean Luc Mélenchon n’est pas acceptable, y compris pour ce qui concerne la conception de l’Europe. Yannick Jadot a lui aussi boudé la manifestation. Le monde syndical est, quant à lui, divisé sur la question du blocage des carburants et des négociations salariales pour compenser l’inflation.
Bref, que les indépendantistes ne soient pas tous raccord sur la participation aux discussions qui devraient s’ouvrir le 27 juin, ou que chez les non-indépendantistes, Calédonie Ensemble, le regroupement Rassemblement/LR-Rassemblement National-Tous Calédoniens-Pascal Lafleur veuillent faire entendre leur propre voix ne détonne pas dans le concert national.
Dans ce contexte, il faut créditer Sonia Backes d’une volonté constante de tenter de rassembler son camp pour qu’il s’exprime d’une même voix, au moins sur ce qui paraît essentiel. Après les élections provinciales de 2019 où elle avait accepté d’élargir la composition d’une liste d’alliance, elle a réitéré cette volonté lors des élections législatives, acceptant même que les deux députés finalement élus n’appartiennent pas à sa propre formation politique.
Dans le round de préparation aux premières réunions de la fin octobre à Paris, elle a repris à la radio comme à la télévision son antienne sur ce qu’elle estime être la nécessaire unité du camp de celles et ceux qui estiment que la Nouvelle Calédonie a désormais toute sa place dans la République. Elle sait, de toute façon, que le choix entre être dans la République ou vouloir en sortir ne concède pas de nuances, même si certains persistent à le croire. Ou à le faire croire. Seulement voila. La phase qui devrait aboutir à la mise en place de nouvelles conditions de vote et d’une modification institutionnelle sera le prélude à de nouvelle élections provinciales. Certains y pensent déjà ?
