LA NOUVELLE ZÉLANDE VEUT TAXER LES PETS DES VACHES

Le gouvernement néo-zélandais a dévoilé mardi son projet de taxer les émissions de gaz à effet de serre des animaux d’élevage, dans le cadre d’une proposition visant à lutter contre le changement climatique. Cette taxe serait la première de ce type au monde ainsi que l’a souligné la Première Ministre Jacinda Ardern.

Il est un fait que les vaches émettent beaucoup de méthane  et de protoxyde d’azote. Ces gaz participent aux émissions de gaz à effet de serre. Le projet de loi doit encore faire l’objet d’un débat parlementaire mais l’objectif est donc une mise en œuvre d’ici trois ans maximum. Cela s’inscrit dans le cadre des engagements du « Zero Carbon Act » à réduire ses émissions de moitié d’ici 2030.

Les gaz naturellement émis par les 6,2 millions de vaches néo-zélandaises figurent parmi les plus gros problèmes environnementaux du pays et représentent 48% des émissions de gaz à effet de serre du pays. Le programme prévoit que les agriculteurs paient pour les émissions de gaz de leurs animaux, comme le méthane contenu dans les pets et les rots des vaches, et le protoxyde d’azote contenu dans l’urine du bétail.

Les principales associations agricoles sont vent debout contre le projet. « Beef and Lamb New Zealand » et « Federated Farmers » estiment que ce projet va « arracher les tripes des petites villes de Nouvelle-Zélande ». Elles évaluent la facture à 3 milliards de dollars pour les agriculteurs et affirment que nombre d’entre eux vont vendre leurs terres. Elles soulignent aussi l’importance de l’enjeu pour la balance commerciale du pays : les produits agricoles, et les produits laitiers en particulier, sont l’un des principaux postes d’exportation de la Nouvelle-Zélande, notamment à destination de la Chine.

En réponse, Jacinda Ardern a déclaré aux agriculteurs qu’ils devraient être en mesure de récupérer cette dépense en augmentant les prix de leurs produits respectueux du climat. Elle a jugé cette « proposition réaliste », arguant qu’elle réduirait les émissions agricoles tout en rendant les produits plus respectueux de l’environnement, renforçant ainsi la « marque d’exportation » de la Nouvelle-Zélande. Des aides permettant des pratiques moins polluantes sont envisagées.

Mais il s’agit d’un pari électoral risqué pour la Première ministre Jacinda Ardern. Les élections ont lieu en 2023, et son parti est au coude-à-coude avec l’opposition conservatrice dans les sondages. Les voix des agriculteurs pourraient donc peser lourd pour l’issue du scrutin.