TAIWAN N’A NI NICKEL NI CACAO, MAIS SES SEMI-CONDUCTEURS SONT INDISPENSABLES AU MONDE

Taiwan ne possède pas de matières premières. Juste une formidable volonté de travail et une formation de ses cadres du plus haut niveau. Avec en prime l’expatriation puis le retour d’éléments exceptionnels. C’est ainsi qu’à partir de 1970, le gouvernement taiwanais le gouvernement investit pour bâtir une filière de semi-conducteurs, alors inexistante. Cette stratégie a fait naître l’Institut de recherche en technologie industrielle de Taïwan (Itri), un centre de R&D financé à 70% par des fonds publics, qui a essaimé plus de 240 entreprises depuis sa création, en 1973. Ainsi est né TSMC, mastodonte fabricant de semi-conducteurs pour de nombreux clients du monde entier : Apple, AMD, Qualcomm… Son emprise sur le secteur de l’électronique est sans égal : 24% des semi-conducteurs utilisés dans le monde proviennent de ses usines, que ce soit pour équiper des ordinateurs, des smartphones, des voitures ou des serveurs. Ce chiffre grimpe à 92% pour les puces les plus avancées.

L’entreprise a vu ses revenus dépasser les 50 milliards d’euros en 2021 (6000 milliards de francs CFP). Et sa valorisation atteindre 540 milliards d’euros (64.800 milliards de francs CFP), un record dans l’électronique. Des chiffres qui la placent au-dessus des chinois Tencent et Alibaba, juste derrière Meta, la maison mère de Facebook… Et qui en font l’entreprise la plus valorisée d’Asie.

Les prévisions de croissance pour 2022 sont exceptionnelles : 35% attendus ! De quoi mener des investissements tout aussi colossaux : 87 milliards d’euros (10.440 milliards de francs CFP) prévus sur trois ans. Dont 44, rien que pour l’année 2022.

Son principal concurrent est le sud-Coréen Samsung qui l’a même devancé dans le domaine de miniaturisation des puces. Mais pourtant, TSMC a récupéré un client de poids en 2016 : Apple.

Lors des tensions entre la Chine et Taiwan, le patron de TSMC a prévenu : en cas d’attaque de l’île par les Chinois, il rendrait ses usines de semi-conducteurs inopérante. Et cela aboutirait quasiment à une paralysie mondiale, Chine comprise !

Moralité : le travail, l’éducation, la conjonction intelligente des secteurs publics et privés peuvent conduire à de telles réussites extraordinaires. Nous, nous avons notre nickel, avec 3 usines qui rament, une compagnie aérienne locale dont un syndicat veut faire voler une pilote qui ne possèderait pas les qualifications et quelques plants de cacao qui annoncent « une filière prometteuse » …