
Clap de fin pour le gouvernement Mapou, nouveau président au Congrès ? C’est en fin de mois que la réponse sera obligatoirement apportée en ce qui concerne le Congrès. Elle sera probablement liée au sort du gouvernement Mapou. Dans les deux cas, c’est le parti « charnière » Eveil Océanien, baptisé pompeusement « faiseur de roi », qui fera la balance entre indépendantistes et autonomistes.
Interrogé hier soir par Steeven Gnipate sur le plateau de NC1ère, le président de l’Eveil n’a pas voulu indiquer quels seraient les choix de son parti. La première échéance à venir, imposée par le fonctionnement institutionnel, sera le renouvellement du Bureau du Congrès à la fin du mois d’août. En particulier, les membres de l’assemblée seront appelés soit à reconduire Roch Wamytan à sa fonction, soit à désigner un autre président. On se souvient qu’en 2021, l’Eveil Océanien s’était engagé à voter pour un candidat autonomiste si celui-ci était candidat unique et unitaire. Cela n’a pas été le cas, et le parti océanien a choisi l’actuel président du Congrès.
Dans cette affaire, deux institutions sont probablement en jeu. Le Congrès d’une part, et le gouvernement d’autre part. Milakulo Tukumuli s’est constamment positionné en faveur d’un équilibre entre les deux grandes mouvances politiques. En théorie donc, si le président du Congrès était indépendantiste, celui du gouvernement devrait être autonomiste. En théorie seulement. A preuve, la situation actuelle qui a conduit au contrôle de la plupart des Institutions par les indépendantistes.
Cependant, les enjeux sont aujourd’hui d’une autre dimension : Emmanuel Macron est Président, les deux députés sont autonomistes, Sonia Backes est Secrétaire d’État, Gérald Darmanin est en charge du dossier calédonien, et surtout, les Calédoniens ont choisi de demeurer au sein de la République. Les grandes questions qui se posent désormais pour la population sont nouvelles.
La première d’entre elles est : quelle équipe sera la plus apte et la plus soutenue par l’État pour remettre la Calédonie économique et sociale sur de bons rails, et lui éviter une catastrophe qui s’annonce ?
La seconde est : quelles seraient les meilleurs conditions pour ouvrir un dialogue constructif sur la construction d’une société calédonienne réformée, et sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie ?
De nouvelles élections provinciales se profilent, quoi qu’il arrive. Il conviendra, dans les semaines à venir, de constater que l’Accord de Nouméa est clos. Dans ce conditions, une recomposition politique locale est inévitable. Les électeurs calédoniens choisiront-ils alors la stabilité, ou l’instabilité ponctuée par les décisions d’un « faiseur de roi » ?