Avec un chômage en hausse, et des difficultés croissante pour trouver un emploi, la Nouvelle-Calédonie affronte l’un de ses vrais défis après la crise du Covid. En particulier, les jeunes sont en quête de travail, dans une économie ravagée par la crise sanitaire et les incertitudes de la vie institutionnelle. « Au 31 décembre 2021, 15 160 personnes qui ont travaillé au cours de l’année se retrouvent sans emploi, soit 20 % des personnes actives pendant l’année« , constate la dernière étude de l’Isee sur ce sujet essentiel. Le drame qui s’y ajoute, c’est que 9.000 d’entre elles ne bénéficieront même pas de l’allocation chômage. Et encore, ces chiffres ne recouvrent-ils qu’une partie de la réalité du chômage sur le territoire.
Si l’on s’en tient au dernier Comité Directeur du FLNKS et aux rodomontades de son porte-parole à la télévision, la préoccupation première des dirigeants du territoire se focalise sur la seule accession à la pleine souveraineté. Parce que, qui sont ces dirigeants ? Les indépendantistes sont aux responsabilités : majorité au gouvernement, majorité au Congrès, président du Conseil Economique, Social et Environnemental, et on pourrait y ajouter au Sénat Coutumier. Cette quête institutionnelle est-elle le meilleur moyen de procurer le minimum, c’est à dire un emploi, à une population pour qui, la fin de mois est un sommet infranchissable ?
La population attend autre chose que le « tout politique ». Qu’elle soit Kanak ou Calédonienne, son quotidien n’est ni fait de « scrutin d’autodétermination« , « de soutien de l’Onu et des pays de la région« , ni « de la souveraineté pleine et entière« . Le quotidien s’appelle logement décent, de quoi manger chaque jour, assurer l’éducation des enfants, et dans bien des cas, mettre de l’essence dans la voiture.
Pourquoi tant d’électeurs se désintéressent-ils des élections ? Pourquoi le taux d’abstentions aux Iles comme sur la Grande Terre, et en particulier dans le milieu indépendantiste, a-t-il été aussi élevé lors des dernières législatives ? La réponse est probablement en grande partie dans le paragraphe précédent …