« DU COUP » LE NOUVEAU TIC DE LANGAGE

Le monde d’aujourd’hui est tout plein de mots et d’expressions qui reviennent comme une ritournelle. Chez les « civils », on ne compte plus les « pas de souci », « c’est clair », « c’est juste pas possible », « on n’est pas chez les bisounours ». Chez les politiques, c’est plutôt « pardon de vous dire », « on ne va pas se mentir », « je vais être très clair ». Mais tout cela est surclassé, enfoncé, dépassé par « du coup ».

« Du coup » envahit tout ! Les conversations, les speechs des animateurs télé, les conversations entre étudiants, et votre propre phrasé qui ne peut plus se passer de cette béquille langagière utilisée à l’excès.

A Montréal, on sait désormais reconnaître un Français. « Il porte une parka Canada Goose dès le mois d’octobre, prend en photo tous les écureuils qui passent et n’arrête pas de dire «du coup».

Le blog « Brain » écrit même : « Cette expression impropre qui a contaminé notre langue depuis quelques dizaines d’années est devenue le symbole des Français au Québec. Dans les rues de Montréal, on nous appelle parfois de manière moqueuse «les du coup». C’est certes toujours mieux que «les putain», autre signe oral distinctif des Français, m’enfin y’a pas de quoi être fier ».

Le Monde y est allé de son analyse. « Vous cherchez à tromper l’ennui d’une visioconférence qui traîne en longueur ou à survivre à un voyage en train, coincé à côté de passagers à la conversation sonore ? Efforcez-vous de tenir l’inventaire du nombre de fois où vous allez entendre « du coup ». Vous serez tenu en haleine car l’expression peut être débitée à un rythme de mitraillette. Tendre l’oreille, c’est constater l’évidence : « du coup » est une locution endémique. Nulle sphère sociale ou générationnelle n’y échappe. « Du coup » se greffe sur une phrase sans apporter grand-chose, voire rien du tout, à son contenu ».

« Du coup » est devenu un tic verbal. Et un sacré réducteur de vocabulaire. Du coup, même la Calédonie s’y est mise …