
Mais pourquoi donc les médecins n’apprécient-ils pas le bonheur de voir leur cabinet incendié, leur dispensaire saccagé, leur domicile cambriolé, leur maison saccagée ? Pourquoi ne se réjouissent-ils pas qu’on les frappe parfois, et même qu’on les insulte parce qu’en général, ce sont des « zoreilles » ? Pourquoi donc ne se contentent-ils pas d’honoraires qui n’ont pas été révisés depuis des plombes ? Incompréhensible. Des ingrats, peut-être ?
Alors qu’un tel traitement de faveur leur est souvent administré, comment admettre qu’ils ne s’y précipitent pas pour soigner les populations ? Etrange.
Au Médipôle qui croule sous les innombrables postes administratifs, sous le nombre d’agents dont beaucoup s’interrogent sur leur rôle, et alors que les demandes des médecins sur la remise à jour de leur statut, de leurs astreintes, de leur retraite sont en attente depuis des années, pourquoi ceux-ci cherchent-ils ailleurs de meilleures conditions de travail ? Bizarre.
Dans une Calédonie aussi accueillante, il est difficile de ne pas imaginer que des obstacles, sciemment mis en place, contrarient l’attraction indéniable de notre territoire pour des serviteurs de la santé titulaires de 6 ans, 8 ans, parfois encore plus, consacrés aux études. Pas de doute, la « puissance coloniale » doit y être pour quelque chose.
Au fond d’ailleurs, on se demande pourquoi tant de gens s’en plaignent. Voir ces « 22.000 » et leurs conjoints préférer rester en métropole ou s’expatrier en Polynésie devrait être considéré comme une bénédiction. Ainsi, les Calédoniens n’ont même plus besoin de protéger l’emploi local : les médecins « métro » et leurs familles ont renoncé à venir manger leur pain …