
Thierry Fundéré, journaliste et animateur d’un blog, l’avait écrit, mais c’était le 15 juin 2020. Il évoquait le nomination de Jean-François Carenco, ancien Secrétaire Général de la Nouvelle-Calédonie pendant la période d’administration directe dans l’année qui a suivi les Accords de Matignon … pour remplacer Annick Girardin.
« La succession d’Annick Girardin est donc ouverte. Et à qui pense-t-on pour prendre la suite et incarner une nouvelle ambition doublée d’une vraie politique pour les outre-mer ? Eh bien visiblement à Jean-François Carenco, prédisait-il alors. L’actuel président de la CRE, la commission de régulation de l’énergie aurait dit-on le profil idéal. C’est ce qui explique, selon plusieurs sources, que son nom soit évoqué avec insistance. Ce haut-fonctionnaire réputé bosseur infatigable, est en outre très apprécié au sein de la macronie. »
Finalement, l’analyse se révèle juste deux ans plus tard. Jean-François Carenco fait partie du second gouvernement Borne où il occupe les fonctions de ministre des Outre-mer auprès du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer. Sur le territoire, il a laissé effectivement le souvenir d’un travailleur acharné, très interventionniste, et pour le moins volontaire, soit pour faire valoir ses opinions, soit pour atteindre les objectifs qui lui avaient été assignés.
Dans cette période rocardienne et mitterrandienne, il avait noué des contacts cordiaux avec les indépendantistes, et parfois rugueux avec les autres. A l’issue de la délicate période dite d’administration directe, au cours de laquelle les conseillers de province avaient été élus, et qui préludait à la mise en place des provinces le 1er janvier 1990, Jean-François Carenco pouvait à juste titre se targuer d’avoir accompli sa mission.
L’intéressé aura été notamment préfet de Guadeloupe entre 1999 et 2002, préfet de Haute-Savoie, puis directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo, au ministère du travail et à Bercy. Sa carrière l’a conduit également à la tête de la préfecture de Paris et de l’île de France. C’est en février 2017 qu’il a été nommé président de la commission de régulation de l’énergie. Depuis le 8 avril 2018, Jean-François Carenco est admis à faire valoir ses droits à la retraite de préfet. Son mandat à la présidence de la commission de régulation de l’énergie courait normalement jusqu’en 2023.