Avec le nouveau programme de la compagnie Aircalin comprenant deux vols hebdomadaires entre Nouméa et Singapour, de nouveaux espoirs sont apparus, aussi bien dans le voyage que les échanges commerciaux. Explication.

Dans le domaine du voyage, d’abord, l’aéroport de Changi figure parmi les meilleures places aéroportuaires du monde, non seulement en raison de la qualité de ses services, mais également pour la dimension et la beauté de son immense aérogare.

Celle-ci, en effet, abrite des jardins spectaculaires, des espaces de shopping réputés, des hotels, des restaurants et des services aux passagers innombrables. Mais surtout, tout ce que la planète compte de compagnies aériennes de premier plan est présent à Singapour. Pour les Calédoniens, c’est donc l’opportunité d’une continuation de voyage pour n’importe quelle destination dans le monde. À tous les prix.

Bonne pioche, donc, pour les voyageurs du territoire. Quels espoirs, par ailleurs, en matière de commerce ?

Ce sont d’abord les ambitions touristiques qui ont été affichées. La Nouvelle Calédonie peut-elle constituer une destination souhaitée par les Singapouriens ? Ou encore pour les milliers d’expatriés présents dans la ville ? On le saura bientôt. La technique consiste à inviter sur le Caillou les Tours opérateurs et les agents de voyage qui sont les prescripteurs de voyage. Ce sont eux qui détiennent la réponse. Ils demanderont, pour le lancement de la destination, les meilleurs rabais et les incentives les plus aguichants, business is business. Puis viendra la décision des clients. Si la Calédonie offre quelque chose qu’ils recherchent et qu’ils trouvent plus difficilement ailleurs, ce sera gagné. Si ce n’est pas le cas, l’expérience sera un bis repetita de l’aventure en Corée du Sud. La question subsidiaire est également : la Calédonie est-elle prête à recevoir cette clientèle, en matière d’hébergement, de service, de coût ?

Autre espoir, celui des échanges économiques. A dire vrai, la Calédonie importera davantage de Singapour, et d’abord son carburant, qu’elle n’exportera vers la Cité-État. Mais peut-être pour des produits exceptionnels comme notre crevette, et avec deux liaisons par semaine, un nouveau débouché pourra-t-il être ouvert alors que nous manquons de clients ?

Pour le reste, la nouvelle destination est aussi une aubaine pour les voyageurs locaux. Des merveilles à découvrir sur les quelques 63 îles que compte l’État. Depuis quelques années, la cité-État se transforme rapidement en « ville biophilique dans un jardin ». Afin de fournir un cadre de vie agréable à ses citoyens, elle continue de réintégrer la nature au sein du tissu urbain. Certains auteurs y voient un parallèle avec l’image idéalisée des anciens kampungs, ces villages antiques de Malaisie, de Brunei et d’Indonésie. La cité-État abrite également le Gardens by the Bay, parc naturel urbain comptant au total plus de 50 millions de visiteurs en 2021. Selon un palmarès 2022 du site anglophone HouseFrech qui a agrégé les avis de dizaine de milliers de touristes, il est désigné plus beau jardin du monde, devant le Jardin Majorelle de Marrakech et le Jardin du Luxembourg de Paris. A ne pas manquer, c’est sûr.