
Le 20 décembre dernier, nous publiions un article intitulé « Une crise médicale s’annonce en plus de la crise sanitaire ». A la suite du grand espoir des indépendantistes d’attirer en Calédonie les médecins australiens, néo-zélandais et fidjiens en reconnaissant leurs diplômes, espoir déçu, nous écrivions : « En revanche, la fuite des praticiens disposant de diplômes français semble bien se poursuivre. On sait que de nombreux médecins du Médipôle ont d’ores et déjà quitté la Nouvelle Calédonie. Mais dans plusieurs spécialités publiques et privées, des insuffisances de personnels médicaux commence à se faire cruellement sentir.
» Ainsi, il existe une pénurie d’ophtalmologistes. Pour obtenir un rendez-vous, les délais d’attente peuvent atteindre 4 à 5 mois. Il en va de même pour les dermatologues par exemple. Les spécialistes de l’oncologie sont en nombre réduit.
» Plutôt que de valider des diplômes étrangers, mesure qui se révèle sans effet, les responsables de la santé auraient mieux fait de répondre aux cris d’alarme des milieux médicaux qui n’ont de cesse de les lancer depuis plusieurs années ».
Comme rien n’a été fait par nos dirigeants, indifférents ou incompétents ou les deux, 7 mois après, ce sont les médecins qui lancent publiquement un cri d’alarme. Il y a de quoi. Plus de cardiologues, de pneumologues, de gastro-entérologues au Médipôle davantage attentif au recrutement de personnels administratifs. Mais la médecine dite de ville est également en crise. Ne parlons pas de la brousse, ou les cabinets médicaux sont incendiés, les personnels cambriolés, menacés, parfois tabassés. Sur la côte Est, il ne resterait plus … qu’un médecin à Poindimié.
On ne sait plus, d’ailleurs, qui est notre « ministre » de la Santé, tant il déborde d’activité. Ce qui paraît évident, en revanche, c’est l’immobilisme heureusement secoué par des responsables médicaux inquiets. On évoque même un appel à la « réserve médicale nationale ». Une idée baroque consistant à demander le secours de la puissance coloniale ? …