
Dans un scrutin marqué par une forte abstention, les élections législatives en Nouvelle Calédonie ont été favorables aux candidats de “Ensemble pour la majorité présidentielle”. Dans la première circonscription (Nouméa, Île des Pins, Iles Loyauté), Philippe Dunoyer, député sortant et dont Naia Wateou est la suppléante, l’emporte largement sur Walisaune Wahetra avec 66% contre 34% à l’élue indépendantiste. Dans la seconde, on attendait un score plus serré entre le candidat “Ensemble” et celui du FLNKS. L’écart s’est révélé plus important que prévu entre Nicolas Metzdorf et Gérard Régnier : 55% pour le premier, 45% pour le second.
Si l’abstention a affecté les électorats des deux grands blocs politiques, il apparaît qu’en dehors de fiefs avérés comme Canala ou Belep, la mobilisation des indépendantistes n’a pas été maximale. Même constat aux Iles loyauté où, en dépit d’un score honorable, Wali Wahetra aurait du recueillir une participation plus élevée d’un électorat indépendantiste à pratiquement … 100% !
S’agit-il d’une lassitude des électeurs, appelés à une non-participation au troisième référendum en décembre dernier, puis à une participation à des élections pour élire … un membre du Parlement français, après des discours incendiaires contre “la puissance coloniale” comparée à “Poutine”, la Calédonie étant évidemment assimilée à l’Ukraine ? Les rivalités entre l’Union Calédonienne et le Palika qui ont connu un paroxysme lors de l’élection du président du gouvernement l’an dernier ont-elles laissé des traces ? Une certaine partie de l’électorat indépendantiste se lasse-t-elle des promesses de plus en plus radicales de leurs leaders, promesses trop souvent sans lendemain ?
Côté loyaliste, la satisfaction peut provenir, non seulement du succès électoral, mais aussi par le fait que ce succès a été bâti sur l’union de forces anti-indépendantistes parfois rivales jusqu’alors. Une sorte de confirmation que la mouvance non-indépendantiste est quant à elle lassée des divisions et de la manifestation des égos.
En tout cas, après les 3 référendums d’autodétermination, ces élections législatives annoncent un répit dans ce tourbillon de scrutins qui mobilisent les Calédoniens depuis plusieurs années. Et même si les indépendantistes s’arc-boutent sur la dialectique de la discussion bilatérale avec le “colonisateur”, et sur celle de l’inévitable accession à l’indépendance de la Nouvelle Calédonie, il n’empêche qu’ils viennent d’essuyer un nouvel échec qui pourrait modifier les rapports des forces en présence.