Mais pourquoi donc les personnels médicaux répugnent-ils de plus en plus à s’installer dans certaines régions de Nouvelle-Calédonie ? Dès son entame de campagne, ce sujet avait été mis en avant par la candidate indépendantiste dans la première circonscription. » C’est une aberration qu’on dépende encore une fois de la France pour le recrutement alors que nous avons la compétence en matière de santé » avait-elle déclaré sur le plateau de NC1ère le 22 mai dernier. Au Congrès, les indépendantistes et l’Eveil Océanien avaient même imaginé que la reconnaissance des diplôme australiens, fidjiens et néo-zélandais allait résoudre le problème de la désertification médicale. Peine perdue. La raison crève les yeux, mais certains ne veulent pas la voir.
L’incendie du cabinet du docteur Forcin à Koumac, s’il est d’origine criminelle comme semble l’indiquer l’orientation de l’enquête diligentée par la gendarmerie, serait dans ce cas un élément supplémentaire apporté à la réponse.
D’abord, les recrutements des médecins ne dépendent pas « de la France ». Disons plutôt que c’est grâce à des médecins venus pour la plupart de métropole que la médecine est assurée en Nouvelle Calédonie ! Quant à la reconnaissance des diplômes de praticiens voisins, elle n’a eu comme conséquence … aucune installation. Fermons le ban des illusions.
Depuis des années, les agressions et les dégradations des personnels médicaux, notamment en province Nord, mais pas que, défraient tristement la chronique des faits divers. C’est la raison pour laquelle les volontaires ne sont pas légion. Qui souhaite aller soigner des populations au risque de se faire tabasser, ou de perdre sa voiture, sa maison, son matériel dans de telles conditions ?
La France n’est pas en charge du recrutement des médecins. Elle l’est en revanche de l’ordre public et de la sécurité. Devant la constante montée de la délinquance, il faudrait plutôt demander à « la France qui paie » davantage de « France qui veille » …