LÉGISLATIVES : LES INDÉPENDANTISTES PEUVENT-ILS GAGNER UN SIÈGE ?

Tandis que les autonomistes présentent plusieurs candidatures dans la deuxième circonscription, les indépendantistes sont parvenus à présenter un candidat (presque) unitaire. On sait, par conséquent, que personne ne sera élu au premier tour le 12 juin prochain. Entre qui se jouera donc le second tour ? Pourrait-il y avoir trois candidats ? Le candidat indépendantiste peut-il briguer la victoire ?

Le candidat indépendantiste Gérard Régnier est quasiment assuré d’être qualifié pour le second tour. Si la mobilisation des électeurs favorables à la cause séparatiste est totale, il devrait même sortir en tête à l’issue du premier tour. C’est le résultat qu’avait enregistré avant lui Louis Mapou, candidat en 2017, et qui avait devancé alors Philippe Gomès de 2000 voix. Le score des autonomistes avait été fractionné par le nombre de candidats : Philippe Gomès avait obtenu 8963 voix, Harold Martin, 5752 voix, Bianca Hénin, 4378 voix, Gil Brial, 3746 voix et Pascal Vittori, 2556 voix. Ce sera à nouveau le cas en 2022.

Face au candidat indépendantiste au second tour, le candidat autonomiste sera probablement seul. Pour se maintenir au second tour, un candidat doit avoir obtenu 12,5% de suffrages des électeurs inscrits. Au 11 avril dernier, 122.011 électeurs étaient inscrits dans la circonscription (104.636 en 2017) regroupant les communes de Belep, Boulouparis, Bourail, Canala, Dumbéa, Farino, Hienghène, Houaïlou, Kaala-Gomen, Koné, Koumac, La Foa, Moindou, le Mont-Dore, Ouégoa, Païta, Poindimié, Ponérihouen, Pouébo, Pouembout, Poum, Poya, Sarraméa, Thio, Touho, Voh, Yaté et Kouaoua. La barre des 12,5% est donc de 15.251 suffrages. Peu de chances, donc, pour que trois candidats franchissent ce seuil.

En 2017, un candidat loyaliste unique aurait pu l’emporter dès le premier tour. C’est ce qui apparait à travers les chiffres. Dans cette hypothèse, il aurait obtenu 67% des suffrages au premier tour.

Le 19 juin prochain, le résultat du second tour est incertain. En 2017, Philippe Gomès l’avait finalement emporté avec 28.557 voix contre 23.413 à Louis Mapou. Le classement pourrait-il se répéter en 2022 ? Plusieurs paramètres ont évolué, et tendent à inciter à la prudence quant aux probabilités du résultat final.

Le corps électoral a augmenté d’environ 20%. En 2017, les résidents des communes concernées étaient principalement d’origine kanak (67 472), européenne (28204) et métis (20 717). Dans quelles proportions ces chiffres ont-ils évolué ?

Quelles traces laissera la division des autonomistes ? C’est la question qui se posera à l’issue du premier tour lequel engendrera quelques amertumes. C’est évidemment le ton de la campagne qui déterminera ce facteur. Pour eux, les appels à voter pour le 19 juin sera important. Mais l’on sait, par les expériences passées, que finalement, les électeurs font ce qu’ils ont décidé de faire, et ne suivent pas forcément les consignes des leaders politiques. Un député indépendantiste au Palais Bourbon ? La question est entière, et l’on sait que le résultat d’une élection est acquis au soir du scrutin. Jamais avant.